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Les laboratoires de l’AIEA analysent les eaux traitées de la centrale de Fukushima Daiichi

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L’équipe spéciale s’est rendue au laboratoire souterrain de comptage du Laboratoire de radiométrie de l’AIEA à Monaco. Cette installation est aménagée de telle sorte à limiter les interférences du rayonnement de fond, pour permettre aux chercheurs de détecter de très faibles niveaux de radioactivité dans différents échantillons de l’environnement, y compris des échantillons d’eau de mer. (Photo : AIEA)

L’AIEA procède actuellement à une analyse indépendante et à une vérification des données relatives au rejet des eaux traitées de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi afin de valider les informations communiquées par le Japon. Ces activités forment l’un des trois volets de l’examen de la sûreté que mène l’équipe spéciale de l’AIEA, créée par le Directeur général Rafael Mariano Grossi en 2021 et composée de 11 experts du monde entier et de membres du personnel de l’AIEA. Les deux autres volets sont l’évaluation technique de la sûreté et de la protection du public, et l’examen des activités et processus réglementaires, qui sont encore en cours et devraient aboutir à l'établissement d'un rapport complet en 2023, avant le rejet des eaux traitées.

L’analyse des eaux traitées en cours vise à vérifier la caractérisation radiologique fournie par la Compagnie d’électricité de Tokyo (la TEPCO), l’exploitant de la centrale de Fukushima Daiichi. La TEPCO est chargée de déterminer si les eaux peuvent bien être rejetées dans la zone maritime environnante après avoir fait l’objet d’un traitement visant à éliminer 62 radionucléides. Depuis l’accident de Fukushima Daiichi en 2011, l’eau utilisée pour refroidir le combustible fondu et les débris de combustible est traitée et stockée sur place. L’AIEA poursuivra son travail de vérification même après les premiers rejets des eaux traitées, prévus pour 2023, pour respecter l’engagement de M. Grossi de suivre l’ensemble du processus (avant, pendant et après).

« Dans le cadre de cet examen de la sûreté, l’AIEA s’appuie sur les solides capacités de ses laboratoires pour améliorer la transparence et donner des assurances à la communauté internationale », a déclaré Gustavo Caruso, directeur à l’AIEA et chef de l’équipe spéciale.

Les laboratoires de l’AIEA fournissent des analyses complètes

Durant la visite de l’équipe spéciale au Laboratoire de radiochimie de l’environnement terrestre à Seibersdorf, un lot d’échantillons d’eau traitée est arrivé de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. (Photo : AIEA)

Trois des quatre laboratoires de l’AIEA participant sont des laboratoires environnementaux : le Laboratoire d’hydrologie isotopique à Vienne, le Laboratoire de radiochimie de l’environnement terrestre à Seibersdorf, à 35 kilomètres au sud de Vienne, et le Laboratoire de radiométrie à Monaco. Le dernier laboratoire est le Laboratoire des services techniques en sûreté radiologique, à Vienne. 

Du 29 août au 2 septembre, l’équipe spéciale s’est réunie à Vienne et s’est rendue à Seibersdorf et Monaco pour visiter les quatre laboratoires. Elle s’est penchée sur les techniques utilisées pour analyser la teneur en radionucléides des échantillons, le calendrier des travaux et les futures analyses d’échantillons supplémentaires.

Les experts de l’AIEA ont décrit à l’équipe spéciale les étapes préparatoires de l’analyse de plus de 30 radio-isotopes à laquelle ils procédaient pour chaque échantillon d’eau en s’aidant de dispositifs de pointe. Ils ont également expliqué les différences dans la manière de mesurer chaque radio-isotope et comment les échantillons étaient préparés. Le travail de développement que mènent ensemble les laboratoires, combiné aux analyses individuelles, permettra d’obtenir les meilleurs résultats possibles, même pour les analyses difficiles de radionucléides peu courants. « Les laboratoires de l’AIEA travaillent de concert pour garantir une analyse scientifique complète et vérifier les données de la TEPCO. Nous faisons tout notre possible pour que ces premiers résultats puissent être communiqués à la communauté internationale avant le début des rejets en 2023 », a déclaré M. Caruso.

L’équipe spéciale a également examiné les méthodes de vérification des capacités de radioprotection professionnelle de la TEPCO et de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi et les travaux préparatoires y relatifs. L’examen technique et l’évaluation proposés se fondent sur les prescriptions relatives à l’évaluation de l’exposition professionnelle spécifiées dans le Guide général de sécurité no GSG-7.

Plus tôt cette année, l’AIEA a aidé à mener deux campagnes d’échantillonnage des eaux traitées en provenance de la centrale de Fukushima Daiichi pour que ces eaux soient ensuite analysées par l’Agence et des laboratoires tiers. D’autres campagnes d’échantillonnage à la centrale et dans le milieu marin environnant sont prévues dans les mois et années à venir. L’AIEA effectue chaque année des tests de performance réguliers pour environ 500 laboratoires mesurant les radionucléides dans l’environnement. Ces tests servent de base scientifique pour évaluer la qualité et les capacités des laboratoires participants.

À propos des eaux traitées de Fukushima Daiichi et de l’examen de la sûreté mené par l’AIEA

En avril 2021, le Japon a présenté les Principes de base retenus pour la gestion des eaux traitées entreposées à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Celles-ci devraient être rejetées progressivement dans la zone maritime environnante, sous réserve de l’approbation de l’organisme de réglementation national. L’eau qui s’est accumulée sur le site depuis l’accident de 2011 a été traitée par un processus de filtration appelé Système avancé de traitement des liquides (ALPS), qui utilise une série de réactions chimiques pour éliminer 62 radionucléides de l’eau. Il ne permet toutefois pas d’en éliminer le tritium (voir la section En savoir plus). Les autorités japonaises ont sollicité l’aide de l’AIEA pour contrôler et examiner les plans et activités relatifs aux rejets et veiller à ce que ceux-ci se fassent de manière sûre et transparente. M. Grossi a créé l’équipe spéciale en 2021 pour fournir au Japon et à la communauté internationale un examen objectif et scientifique de la sûreté des activités de rejet sur le site. Depuis, ce groupe de plus de 25 experts, dont certains sont de la région, s’est réuni à huit reprises et a effectué cinq visites sur site à Fukushima Daiichi.

Plus tôt cette année, l’équipe spéciale de l’AIEA a publié son premier rapport sur la sûreté des rejets prévus. Elle a ensuite rendu en juin un deuxième rapport sur les aspects réglementaires. Un troisième rapport devrait être publié dans le courant de l’année et offrira une vue d’ensemble des activités que l’AIEA entend mener pour vérifier les données radiologiques pertinentes dans le cadre de son examen de sûreté à plus grande échelle.

En savoir plus sur le rejet des eaux traitées à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi.

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