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Journée mondiale de l’alimentation 2022 : les techniques nucléaires contribuent à améliorer la sécurité alimentaire

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Un agrume sain, après une lutte efficace contre la mouche méditerranéenne des fruits sur le site de vulgarisation de la technique de l’insecte stérile (TIS) en Jordanie (Photo : Dean Calma/AIEA).

En ce 16 octobre, Journée mondiale de l’alimentation, l’AIEA sensibilise au rôle que jouent les techniques isotopiques et autres techniques nucléaires dans la lutte contre la faim et la malnutrition, l’amélioration de la durabilité environnementale et la garantie de la sécurité sanitaire des aliments. L’AIEA travaille avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour renforcer les capacités dans le monde s’agissant de l’utilisation de ces techniques et améliorer ainsi la sécurité alimentaire mondiale. Cette collaboration contribue à la réalisation de l’objectif de développement durable (ODD) no 2 de l’ONU, « faim zéro ». 

La technologie nucléaire et les techniques connexes sont transférées aux pays dans le cadre du programme de coopération technique de l’AIEA et sont perfectionnées grâce aux activités de recherche coordonnée.

Améliorer la productivité et la résilience des cultures

L’AIEA et la FAO aident les pays à utiliser l’irradiation gamma et les rayons X, comme c’est le cas avec une technique nucléaire connue sous le nom de« sélection des plantes par mutation » , pour mettre au point de nouvelles cultures présentant des qualités améliorées, telles que des rendements plus élevés, des temps de culture plus courts ou une résistance aux facteurs de stress environnementaux et aux maladies.

 

Emmanuel Ogwok évalue de nouvelles variétés de manioc sur une plantation dans le nord-ouest de l’Ouganda (Photo : P. Nalela/NaCRRI).

En Ouganda, l’une des cultures vivrières de base les plus populaires, le manioc, est menacée par la maladie de la striure brune du manioc, qui le rend non comestible et peut réduire sa production de près de 70 %. Face à la lenteur des méthodes de sélection conventionnelles pour la production de variétés capables de résister à cette maladie, l’Ouganda s’est tourné vers l’AIEA et la FAO afin de mettre au point des variétés de manioc à la fois résistantes au virus et à haut rendement au moyen de la sélection par mutation. À ce jour, 42 nouvelles lignées de manioc ont été mises au point grâce à cette méthode, dont quatre présentent un bon niveau de résistance à la maladie de la striure brune. La prochaine étape consiste à améliorer ces lignées pour obtenir de meilleurs rendements.

Protéger les consommateurs en renforçant les capacités des laboratoires de sécurité sanitaire des aliments

HYDRAC, une entreprise spécialisée dans l’utilisation industrielle des techniques nucléaires, est le premier laboratoire d’analyse du Cameroun utilisant des techniques nucléaires aux fins de la sécurité sanitaire des aliments à recevoir une accréditation. (Photo : M. Gaspar/AIEA)

La plupart des risques de contamination des aliments peuvent échapper à la vigilance des consommateurs, mais les laboratoires de sécurité sanitaire des aliments jouent un rôle clé dans la lutte contre la propagation de ce type de contamination. Le Centre mixte FAO/AIEA a aidé les laboratoires de sécurité sanitaire des aliments du monde entier à surveiller et à assurer le suivi des contaminants et des résidus agrochimiques dans les aliments.

De récentes études menées au Cameroun avec l’appui de l’AIEA et de la FAO ont mis en évidence la nécessité de réglementer la filière aquacole du pays. La raison : la moitié des poissons issus des petits élevages étudiés présentaient des taux d’antibiotiques supérieurs aux limites acceptées au niveau international. Des produits agrochimiques et des médicaments vétérinaires ont également été retrouvés dans une quantité importante de poissons. Dans le cadre de son programme de coopération technique et en partenariat avec la FAO, l’AIEA a aidé à former sept chimistes analystes et gestionnaires à utiliser les techniques d’analyse nucléaires et dérivées du nucléaire aux fins de la sécurité sanitaire des aliments. L’Agence a également fourni du matériel au laboratoire. Pour en savoir plus sur cette étude réalisée au Cameroun, cliquez ici.

À Sri Lanka, l’appui de l’AIEA pour renforcer les capacités en matière de tests a joué un rôle clé dans la protection des consommateurs. Pour mieux comprendre comment l’AIEA a aidé Sri Lanka à mettre en œuvre des méthodes de test et de confirmation en utilisant des techniques nucléaires, cliquez ici

Irradier les aliments pour éliminer les contaminants

L’irradiation permet aux produits alimentaires, comme les fraises, de rester frais et de résister aux longs voyages. (Photo : R. Mithare/Unsplash)

L’irradiation des aliments permet d’éliminer ou de neutraliser les contaminants microbiens nocifs sans altérer le goût ou la texture des aliments et sans laisser de résidus. L’AIEA et la FAO contribuent aux avancées récentes dans le domaine de l’irradiation des aliments afin de garantir la sécurité sanitaire de ceux-ci.

En 2021, un projet de recherche coordonnée de l’AIEA a démontré qu’il était possible d’utiliser des faisceaux d’électrons et des rayons X de faible énergie pour réduire l’infestation et la contamination microbienne. Un nouveau projet de recherche coordonnée consacré aux traitements par faisceau de faible énergie, en cours, permet de promouvoir l’innovation en matière de traitement local des aliments grâce aux rayonnements. Pour en savoir plus sur les possibilités qu’offrent les dispositifs d’irradiation locaux, cliquez ici

Déceler la fraude alimentaire grâce aux isotopes stables

(Source : ThermoFisher Scientific)

Qu’il s’agisse des truffes, du vin, du miel ou de l’huile d’olive, les produits alimentaires font parfois l’objet d’adultération ou d’« étiquetage trompeur » de la part des vendeurs. Heureusement pour les consommateurs, les empreintes isotopiques des aliments peuvent aider à vérifier la nature et les caractéristiques des produits. L’analyse des isotopes stables permet de déterminer la composition des aliments et de vérifier si les étiquettes indiquent bien les ingrédients.  

La principale technique de détection de la fraude alimentaire consiste à mesurer et à analyser les isotopes stables présents dans la nature. Les isotopes sont mesurés au moyen de la spectrométrie de masse isotopique (SMI), et les ratios d’isotopes peuvent être comparés à ceux d’aliments authentiques pour déceler les aliments adultérés.

Au Bangladesh, où la production de miel a augmenté tant pour la consommation intérieure que pour l’exportation, le Centre mixte FAO/AIEA des techniques nucléaires a contribué à la formation et  fourni une assistance technique pour déceler la fraude et l’adultération alimentaires. En 2021, la Commission de l’énergie atomique du Bangladesh a pu déterminer la composition isotopique du carbone, de l’azote et de l’oxygène de 52 échantillons de miel collectés auprès d’apiculteurs, sur les marchés du Bangladesh et sur les marchés étrangers. La SMI a permis de révéler que 12 échantillons avaient été adultérés au moyen d’un sirop de sucre.

Les truffes sont savoureuses, rares et très coûteuses – ce qui en fait une cible de choix pour les fraudeurs, puisque les variétés les plus prisées peuvent coûter des centaines ou des milliers de dollars. En 2012, une étude a révélé que 15 % des truffes vendues sous label français, à un prix élevé, provenaient d’Asie, où une autre variété de truffe est disponible au prix d’environ 15 euros le kilogramme. 

En Slovénie, avec les conseils techniques et l’appui analytique de l’AIEA et de la FAO, des scientifiques étudient la composition des truffes afin de déterminer leurs origines et d’aider à détecter la fraude. Ils ont établi une base de données de référence, qui peut être utilisée pour déterminer l’origine géographique des truffes avec un taux de précision de 77 %. Cette base a été testée sur 58 truffes provenant de huit pays différents (Bosnie-Herzégovine, Chine, Croatie, Espagne, Italie, Macédoine du Nord, Pologne et Slovénie).

Pour en savoir plus sur le travail conjoint de l’AIEA et de la FAO pour assurer la sécurité sanitaire et la qualité des aliments, cliquez ici.

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