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Tirer parti des partenariats et des financements innovants pour améliorer l’accès aux soins contre le cancer

Luka Vukadinovic

Un médecin résident en oncologie utilise un scanner simulateur donné pour analyser le scanner d’un patient à l’hôpital Black Lion en Éthiopie.

(Photo : M. Gaspar/AIEA)

Depuis des années, l’Ouzbékistan est aux prises avec une charge du cancer de plus en plus importante. La maladie a tué plus de 20 000 personnes en 2020 et ce chiffre devrait presque doubler d’ici 2040, selon l’Observatoire mondial du cancer du Centre international de recherche sur le cancer. Toutefois, cela pourrait bientôt changer grâce au soutien de l’AIEA et de ses partenaires.

Dans le cadre de l’accord de partenariat entre l’AIEA et la Banque islamique de développement (BIsD), l’AIEA a aidé le Gouvernement ouzbek à élaborer un document de financement – une étude de faisabilité détaillée qui a été utilisée pour obtenir un financement à des conditions préférentielles de 80 millions de dollars américains de la part de la BIsD. Cet argent facilitera les efforts que déploie le Gouvernement pour améliorer l’accès aux services d’oncologie et leur qualité dans tout le pays.

Au cours de la dernière décennie, la communauté internationale s’est ralliée aux politiques visant à faire face à la charge croissante du cancer, notamment en adoptant une résolution sur la prévention et la lutte anticancéreuses, approuvée lors de l’Assemblée mondiale de la santé de 2017, la Stratégie mondiale visant à accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique et l’Initiative mondiale de lutte contre le cancer de l’enfant. Cependant, ces stratégies n’ont pas encore reçu les fonds de mise en œuvre initialement escomptés pour lutter avec succès contre la charge croissante des maladies non transmissibles.

À l’échelle mondiale, toutes les maladies non transmissibles combinées, y compris le cancer, n’ont représenté que 2 % de l’aide au développement allouée à la santé entre 2000 et 2018, selon l’Institute for Health Metrics and Evaluation de l’Université de Washington. Cela signifie que le cancer ne reçoit qu’une part négligeable des financements, qui est souvent orientée vers les programmes de prévention et de dépistage en raison de leur rapport coût-efficacité. En conséquence, le diagnostic et le traitement restent largement sous-financés et, aujourd’hui encore, 23 pays sont totalement dépourvus d’installations de radiothérapie. La pandémie de COVID-19 a encore exacerbé ce problème, car les donateurs canalisent leurs efforts et leurs ressources vers la réponse à la pandémie, alors que cette dernière a également eu un impact négatif sur d’autres services de santé, notamment les soins contre le cancer, dans le monde entier.

« C’est pourquoi les institutions financières internationales, telles que la BIsD, sont une source majeure de financement pour les pays en développement, et leur soutien n’a jamais été aussi crucial », a déclaré Cindy Kremer, chef de la Section de la mobilisation de ressources du Programme d’action en faveur de la cancérothérapie de l’AIEA. « C’est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit de soins contre le cancer et de la fourniture d’équipements et d’infrastructures essentiels, tels que les bunkers qui abritent les machines de radiothérapie. »

Cindy Kremer a rappelé que des financements substantiels pour ces investissements sont rarement obtenus au titre de subventions. L’AIEA collabore donc étroitement avec la BIsD pour financer les pays en développement par l’intermédiaire d’une structure de financement mixte multipartite associant le secteur privé.

Cependant, le travail ne s’arrête pas là. Pour répondre aux besoins financiers croissants et optimiser l’impact de la nouvelle initiative Rayons d’espoir (voir cet article pour de plus amples informations), l’AIEA prend des mesures pour mettre en place des modalités de collaboration similaires avec d’autres institutions financières, ainsi que pour élargir les partenariats existants et en établir de nouveaux avec le secteur privé et des organisations philanthropiques, a déclaré Cindy Kremer.

« [...] les institutions financières internationales, telles que la BIsD, sont une source majeure de financement pour les pays en développement, et leur soutien n’a jamais été aussi crucial. C’est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit de soins contre le cancer et de la fourniture d’équipements et d’infrastructures essentiels, tels que les bunkers qui abritent les machines de radiothérapie. »
Cindy Kremer, chef de la Section de la mobilisation de ressources du Programme d’action en faveur de la cancérothérapie de l’AIEA

Tirer parti des financements et des compétences du secteur privé

Le secteur privé est un partenaire de développement stratégique pour l’AIEA : il met à disposition une expertise ainsi que des outils, des technologies et des ressources innovants qui sont essentiels pour renforcer l’impact de l’organisation sur le terrain, a expliqué Cindy Kremer. Au cours des dernières années, l’AIEA s’est associée à des entreprises de premier plan dans les domaines du développement et de la fourniture de solutions pour le traitement du cancer.

Un exemple en est la collaboration de longue date avec Varian Medical Systems pour aider des hôpitaux du monde entier à dispenser des doses de radiothérapie plus précises et à former du personnel soignant. L’équipement fourni dans le cadre de ce partenariat a permis à l’AIEA d’étendre ses services de dosimétrie pour y inclure les vérifications de faisceaux d’électrons. Ces vérifications, qui concernent désormais plus de 300 hôpitaux chaque année, permettent de s’assurer que les doses utilisées pour traiter les patients sont suffisamment élevées pour être efficaces, mais pas assez pour causer des dommages indus.

Les programmes d’assurance de la qualité de ce type contribuent à garantir que les patients atteints de cancer reçoivent un traitement de radiothérapie sûr et efficace. Lora Ioannou et Stefani Stefanou, physiciennes médicales en radiothérapie à l’hôpital Bank of Cyprus Oncology Centre de Nicosie, font confiance à l’AIEA pour les audits dosimétriques des faisceaux de photons dans leur hôpital depuis de nombreuses années. « Nous nous félicitons de l’inclusion des vérifications de faisceaux d’électrons, car nous pourrons ainsi confirmer l’exactitude des doses que nous dispensons à nos patients traités par ces faisceaux », a déclaré Lora Ioannou.

De même, l’AIEA a récemment noué un partenariat avec la Global Access to Cancer Care Foundation (GACCF), une organisation de premier plan dans le domaine des soins contre le cancer, qui dispose d’un vaste réseau de partenaires dans l’industrie et le monde universitaire et qui propose des programmes d’éducation dans le domaine de l’oncologie dans les pays à revenu faible et intermédiaire. L’alliance stratégique contribue à l’amélioration de la formation des professionnels de la lutte contre le cancer en médecine nucléaire et en radiothérapie grâce à des cours dispensés sur place et permet à l’AIEA de tirer parti de l’expertise du secteur privé pour proposer des soins de pointe à un grand nombre de patients dans les pays en développement.

« La GACCF est en première ligne, elle dispense aux médecins spécialistes une formation sur le traitement du cancer qui sauve des vies et permet l’accès aux traitements de radiothérapie dans les pays en développement. En collaboration avec l’AIEA, nous sommes en mesure de proposer aux professionnels de la lutte contre le cancer la formation et les outils dont ils ont besoin pour sauver des vies », a déclaré Tonya Steiner, directrice exécutive et administratrice de la GACCF. Le partenariat va toutefois au-delà du renforcement des capacités : il porte en outre sur des activités de vulgarisation et des programmes de sensibilisation dans le cadre d’initiatives régionales ou mondiales pertinentes et d’événements de haut niveau avec les principaux partenaires et parties prenantes.

 

02/2022
Vol. 63-1

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