L’équipe spéciale de l’AIEA chargée d’examiner la sûreté du projet des autorités japonaises de rejeter en mer les eaux traitées au moyen du Système avancé de traitement des liquides (ALPS) et entreposées à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi a publié aujourd’hui son troisième rapport. Le nouveau rapport explique comment l’Agence effectue ses propres vérifications indépendantes des données essentielles liées au contrôle de la sûreté des eaux traitées, avant, pendant et après le rejet.
Ce travail de vérification est l’un des trois volets de l’examen par lequel l’Équipe spéciale vérifie que le projet du Japon est conforme aux normes de sûreté de l’AIEA. L’examen comprend également des évaluations des plans techniques et des activités et processus réglementaires liés au rejet de ces eaux.
Le nouveau rapport résume les principaux éléments des activités de vérification de l’AIEA et explique les méthodologies employées. Il fait également le point des progrès accomplis à ce jour dans ces travaux et des activités à prévoir.
La Compagnie d’électricité de Tokyo (TEPCO), qui exploite la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, est censée déterminer les caractéristiques et l’activité des eaux traitées au moyen de l’ALPS qui seront rejetées en mer. Cette caractérisation sert à établir et à mettre en œuvre des programmes de surveillance efficaces afin que toute exposition du public due aux rejets soit dûment prise en compte.
Le rapport publié aujourd’hui porte sur la manière dont l’AIEA effectuera ses propres contrôles indépendants du contenu radiologique des eaux entreposées dans les cuves et dont elle analysera les échantillons (par exemple d’eau de mer et de poissons) du milieu environnant.
Cette vérification des données se fera au moyen de comparaisons interlaboratoires effectuées par des laboratoires de l’AIEA et des laboratoires tiers indépendants des États-Unis, de France, de République de Corée et de Suisse, tous membres du réseau de laboratoires d’analyse pour la mesure de la radioactivité dans l’environnement (ALMERA).
En outre, le rapport explique comment l’AIEA examinera de manière indépendante les capacités japonaises de mesurer la radioexposition des travailleurs de la centrale nucléaire.
« Ce travail indépendant renforcera la confiance en l’exactitude des données fournies par la TEPCO et les autorités japonaises et donnera une assurance supplémentaire qu’elles respectent les normes de sûreté pertinentes de l’AIEA », explique Gustavo Caruso, directeur du Département de la sûreté et de la sécurité nucléaires de l’AIEA et président de l’équipe spéciale.
Le rapport contient des informations détaillées sur les premiers échantillons d’eaux traitées des cuves et sur des échantillons de l’environnement, prélevés en 2022. Les premiers résultats des activités de vérification de l’AIEA seront disponibles en 2023, avant le début des rejets prévus des eaux traitées au moyen de l’ALPS. Les résultats ultérieurs figureront dans des rapports futurs qui contiendront des informations détaillées sur l’évaluation technique ainsi que des informations destinées au public sur la lecture et l’interprétation des données.
« Le Japon conserve la responsabilité générale de la sûreté de ses installations et activités nucléaires, notamment du rejet des eaux traitées. Toutefois, les activités de vérification que mène l’AIEA sont cruciales pour confirmer l’exactitude et la validité des données communiquées par la TEPCO et les autorités japonaises, et renforcer ainsi la confiance en l’examen général de la sûreté par l’AIEA », ajoute M. Caruso.
On trouvera sur la page web de l’AIEA consacrée au rejet des eaux traitées au moyen de l’ALPS à Fukushima Daiichi les rapports sur les trois volets, ainsi que des informations supplémentaires, une foire aux questions et un calendrier des activités.