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Dans un discours historique à la COP28, avalisé par des dizaines de pays, l’AIEA affirme que la réalisation de l’objectif zéro émission nette « passe nécessairement par l’électronucléaire »

140/2023
Dubaï, Émirats Arabes Unis

Director General Rafael Mariano Gossi delivered the IAEA Statement on Nuclear Power at the 28th United Nations Climate Change Conference (COP28) in Dubai, 1 December 2023. (Photo: D Calma/IAEA)

À la COP28 aujourd’hui, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a affirmé dans une déclaration historique que le monde avait besoin de l’électronucléaire pour lutter contre les changements climatiques et a appelé à agir en faveur d’une plus vaste utilisation de cette source d’énergie propre en vue d’un avenir bas carbone. Des dizaines de pays ont souscrit à la déclaration.

Annoncée par le Directeur général Rafael Mariano Grossi lors d’une manifestation de haut niveau organisée durant la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques tenue à Dubaï (COP28), cette déclaration était une première pour l’AIEA. Le large appui qu’elle a recueilli auprès de la communauté internationale montre que de plus en plus de pays envisagent l’électronucléaire comme une solution à l’accélération du réchauffement climatique qui menace la vie sur la planète.

Cette déclaration est une preuve supplémentaire du nouvel élan que connaît le nucléaire en tant que source fiable d’énergie bas carbone, indispensable pour répondre à la demande croissante d’électricité et faire du développement économique durable une réalité.

« L’AIEA, ses États Membres producteurs d’énergie d’origine nucléaire et ceux qui s’emploient avec elle à promouvoir les bienfaits de ses applications pacifiques sont d’avis que toutes les technologies bas carbone disponibles devraient être reconnues et activement défendues » a déclaré le Directeur général Grossi dans son allocution.

« La réalisation de l’objectif zéro émission nette passe nécessairement par l’électronucléaire » a-t-il ajouté. « L’énergie d’origine nucléaire n’émet pas de gaz à effet de serre lors de sa production et contribue à la sécurité énergétique et à la stabilité du réseau électrique, tout en facilitant une plus large utilisation de l’énergie solaire et éolienne. »

À l’heure actuelle, on compte 412 réacteurs nucléaires en exploitation dans 31 pays. Leur capacité installée s’établit à plus de 370 gigawatts, soit presque 10 % de la production mondiale d’électricité et un quart de l’approvisionnement mondial en énergie bas carbone. Plusieurs pays, dont le Bangladesh, l’Égypte et la Türkiye, construisent leur première centrale nucléaire et de nombreux autres ont également décidé de recourir à l’électronucléaire. En outre, certains pays déjà dotés de centrales nucléaires – parmi lesquels la Chine, la France, l’Inde et la Suède, pour n’en citer que quelques‑uns – envisagent d’étendre leur programme électronucléaire.

« Des études confirment que l’objectif zéro émission nette à l’échelle mondiale ne pourra être atteint d’ici à 2050 que si nous investissons rapidement, substantiellement et durablement dans l’électronucléaire » selon l’AIEA.

Le Directeur général a souligné l’importance des innovations dans le secteur nucléaire, comme les petits réacteurs modulaires, dont l’objectif est de faciliter la construction des réacteurs et de les rendre ainsi plus adaptables et abordables financièrement. D’autre part, « la gestion continue de la durée de vie des centrales et les travaux de rénovation garantissent la sûreté et la fiabilité de notre parc actuel, lui permettant de fournir une énergie décarbonée au réseau électrique et à d’autres secteurs » a-t-il ajouté.

Depuis le début du XXIe siècle, l’électronucléaire a permis d’éviter le rejet de quelque 30 gigatonnes de gaz à effet de serre. Le Directeur général a appelé l’attention sur le fait que cette technologie pouvait également aider à assurer la transition climatique dans d’autres secteurs que celui de la production d’électricité, notamment en aidant à la décarbonation du chauffage urbain, du dessalement, de processus industriels et de la production d’hydrogène.

« Un secteur nucléaire résilient et solide peut jouer un rôle plus important dans la quête de la neutralité carbone tout en assurant le niveau le plus élevé de sûreté et de sécurité nucléaires » a-t-il expliqué.

Le Directeur général a néanmoins fait remarquer que « l’instauration d’un climat d’investissement équitable et favorable aux nouveaux projets nucléaires reste une tâche ardue. Nous ne sommes pas encore sur un pied d’égalité pour ce qui est du financement des projets nucléaires. »

« Les analystes s’accordent à dire que pour atteindre les objectifs climatiques actuels, nous devrons plus que doubler la capacité électronucléaire d’ici à 2050. Nous aurons besoin d’une capacité plus grande encore pour ne pas nous limiter au secteur de l’électricité mais décarboner également les transports et l’industrie » a-t-il déclaré au Conseil des gouverneurs de l’AIEA le mois dernier.

Désireux de faire une plus large place à cette technologie, les dirigeants du monde entier se réuniront à Bruxelles en mars prochain pour participer au tout premier Sommet sur l’énergie nucléaire, organisé conjointement par l’AIEA et la Belgique.

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