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Lutte contre les changements climatiques : une nouvelle variété de riz mise au point à l’aide de techniques nucléaires se développe en Indonésie

Tiré du Bulletin de l’AIEA
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(Photo : M. Gaspar/AIEA)

Les agriculteurs indonésiens aiment le riz dense, robuste et à maturité rapide, et c’est exactement ce que la science nucléaire leur a apporté, avec des revenus plus élevés, en prime.

Fin 2017, quelque 200 agriculteurs de Java oriental ont planté pour la deuxième fois la variété Inpari Sidenuk (« dévouement nucléaire » en indonésien), palliant ainsi les difficultés engendrées par les changements climatiques tout en doublant leurs rendements, qui ont atteint neuf tonnes par hectare. La variété Inpari Sidenuk fait partie des 22 variétés de riz mises au point en Indonésie par des scientifiques de l’Agence nationale de l’énergie nucléaire (BATAN) à l’aide de l’irradiation, processus souvent utilisé pour obtenir chez les plantes de nouveaux caractères recherchés (voir l’encadré « En savoir plus »).

En coopération avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et grâce au financement de l’Initiative sur les utilisations pacifiques notamment, l’AIEA fournit un appui à des chercheurs de 70 pays, dont l’Indonésie, en vue de l’utilisation des rayonnements dans la recherche agricole. La mise au point de nouvelles variétés améliorées contribue à accroître la disponibilité alimentaire et donc à améliorer la sécurité alimentaire.

« Nous avons particulièrement besoin de variétés adaptées à l’imprévisibilité des nouvelles conditions météorologiques résultant des changements climatiques », explique Abdul Rasyid Afandi, agriculteur à Mangaran, qui a planté cette nouvelle variété sur plus de la moitié de sa parcelle de deux hectares.

Les agriculteurs de la région peuvent planter du riz trois fois par an, une fois en saison sèche et deux fois en saison humide. Ces dernières années, la durée des saisons a été plus variable que d’ordinaire, et cela s’est traduit par un climat globalement plus sec et la prolifération de nouveaux organismes nuisibles et de nouvelles maladies. En conséquence, les rendements des variétés précédemment cultivées ont chuté, passant en dessous de cinq tonnes par hectare.

Grâce à l’introduction de la variété Inpari Sidenuk, les rendements à la récolte ont non seulement retrouvé leurs niveaux précédents, mais les ont même largement dépassés, en atteignant neuf tonnes par hectare. Bien plus petite, la plante est ainsi moins vulnérable aux vents violents, qui détruisaient auparavant environ un dixième des cultures.

A. Sidik Tanoyo, employé du Ministère de l’agriculture à Java oriental, souligne que le seul problème réside dans le fait que les agriculteurs ne disposent pas de suffisamment de semences. « Il est important de produire plus de semences de façon à accroître la superficie cultivée, ce qui permettra d’augmenter la productivité et les revenus des agriculteurs ». Il appartient désormais aux autorités agricoles de produire une plus grande quantité de semences de cette nouvelle variété. Une production de masse ne se fait plus par irradiation mais simplement grâce à la multiplication classique de semences. 

Des travailleurs à l’Agence nationale de l’énergie nucléaire (BATAN), en Indonésie, plantent des variétés de riz mises au point par irradiation. (Photo : Yustantiana/BATAN).

D’après Ita Dwimahyani, spécialiste de l’amélioration des plantes au Centre d’application de la technologie des isotopes et des rayonnements de la BATAN, une coopération sans faille entre cette dernière et les autorités agricoles est indispensable pour garantir la distribution de toute nouvelle variété auprès des agriculteurs. La variété Inpari Sinenuk a été créée en 2007 à partir d’une variété locale et divulguée par la BATAN en 2011. Cependant, les agriculteurs ont dû attendre quelques années avant d’en disposer en raison de difficultés de distribution.

« Nous nous réjouissons à l’idée de cultiver cette nouvelle variété », confie Abdul Rasyid Afandi, qui ajoute que les revenus supplémentaires qu’il espère en tirer dans les années à venir lui permettront d’envoyer ses enfants à l’université et de mettre plus d’argent de côté pour ses vieux jours.

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