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Le potentiel de l’électronucléaire à long terme reste élevé : rapport de l’AIEA

Il est prévu de mettre en place une capacité électronucléaire nouvelle d’au moins 320 GWe d’ici 2050, selon le rapport de l’AIEA sur la situation et les perspectives internationales de l’électronucléaire en 2017. (Photo : L. Potterton/AIEA)

Le potentiel de l’électronucléaire à long terme reste élevé, même si son expansion mondiale devrait ralentir dans les prochaines années, selon un nouveau rapport de l’AIEA sur la situation et les perspectives internationales de l’électronucléaire en 2017.

Cette baisse par rapport aux projections précédentes est principalement due à des mises hors service précoces ou au manque d’intérêt que suscite la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires dans certains pays, en raison de la compétitivité réduite de l’électronucléaire à court terme et des politiques nucléaires nationales adoptées dans plusieurs pays après l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi en 2011.

Le rapport présente une analyse des facteurs susceptibles d’influer sur l’avenir de l’électronucléaire, comme les ressources et le financement, les marchés de l’électricité et l’acceptation par le public. Il indique que l’électronucléaire pourrait connaître un essor important si son potentiel en tant que source d’énergie à bas carbone était davantage pris en compte et si les modèles de réacteurs avancés étaient encore améliorés sur le plan de la sûreté et celui de la gestion des déchets radioactifs.

« Dans certains pays, les préoccupations liées aux changements climatiques incitent à appuyer la poursuite de l’exploitation des centrales nucléaires, ou font partie des arguments en faveur d’un nouveau programme de construction », a déclaré Mikhail Chudakov, Directeur général adjoint et Chef du Département de l’énergie nucléaire. 

« Avec le temps, des technologies avancées mises sur le marché pourront sans doute être envisagées dans un bouquet énergétique sobre en carbone. Plus de 30 réacteurs avancés refroidis par eau sont déjà en construction dans le monde entier. En attendant, et compte tenu de l’augmentation de la demande en énergie propre, il est nécessaire de maintenir un parc en exploitation pour assurer la continuité durant la transition entre les technologies existantes et les technologies de nouvelle génération », a-t-il expliqué.

D’après les projections établies par l’AIEA, dans l’hypothèse haute, la puissance nucléaire installée dans le monde augmentera de 42 % en 2030, de 83 % en 2040 et de 123 % en 2050 par rapport au niveau de 2016. Dans l’hypothèse basse, on observera un fléchissement de la puissance installée, estimé à 12 % en 2030 et à 15 % en 2040, avant que cette puissance reparte à la hausse et se stabilise au niveau actuel à l’horizon 2050. 

Une baisse sensible est attendue en Amérique du Nord ainsi que dans toute la zone englobant le nord, l’ouest et le sud de l’Europe, tandis que l’Afrique et l’ouest asiatique ne devraient enregistrer que de légères hausses. On prévoit une croissance soutenue en Asie centrale et orientale, avec une augmentation de 43 % de la capacité électronucléaire d’ici 2050. 

Les projections basses n’annoncent aucune croissance nette de la capacité nucléaire installée d’ici 2050, mais cela ne veut pas dire qu’aucune centrale ne sera mise en chantier. En fait, même dans l’hypothèse basse, il est prévu de mettre en place une capacité électronucléaire nouvelle de quelque 320 GWe d’ici 2050, ce qui compensera la diminution de capacité due à la mise hors service de certains réacteurs, même si ce n’est pas nécessairement dans la même région. 

La croissance de la demande mondiale d’électricité se poursuit, les pays émergents en étant le principal moteur. Vingt-huit pays sont actuellement intéressés par l’introduction de l’électronucléaire. Sur les 30 pays qui exploitent déjà des centrales nucléaires, 13 pays en construisent de nouvelles ou s’emploient activement à achever des projets de construction qui avaient été suspendus, et 16 pays ont des projets ou des propositions relatifs à la construction de nouveaux réacteurs.

Les projections de l’AIEA sont élaborées par des experts mondiaux qui tiennent compte de l’état et des conditions des 447 réacteurs en exploitation, des éventuels renouvellements de licence, des arrêts programmés et des projets de construction plausibles prévus au cours des prochaines décennies. L’hypothèse basse, qui correspond à des projections « prudentes mais plausibles », table sur la poursuite des tendances actuelles du marché, de la technologie et des ressources, avec peu de changements dans les politiques ayant une incidence sur l’électronucléaire. Ce cas de figure suppose que l’économie et la demande d’électricité vont continuer à croître au même rythme qu’aujourd’hui, en particulier en Asie. 

Un compte rendu détaillé est publié chaque année dans la publication de l’AIEA intitulée « Energy, Electricity and Nuclear Power Estimates for the Period up to 2050 ». La 37e édition paraîtra en septembre 2017. 
 

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