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L’AIEA lance un système de notification rapide pour protéger les installations nucléaires contre les aléas naturels

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Le système de notification des événements externes est un outil en ligne qui donne en temps réel des informations sur les événements et aléas externes qui se sont produits ou qui sont prévus, y compris des informations sur leur ampleur et leur localisation, ainsi que des estimations de leurs incidences potentielles sur les installations nucléaires et les zones densément peuplées. (Image : PDC)

Les catastrophes et aléas naturels, tels que les séismes, inondations ou feux incontrôlés, peuvent compromettre gravement la sûreté des installations nucléaires. Il est donc essentiel non seulement de pouvoir prévoir ces événements et d’estimer leur ampleur, mais également d’évaluer efficacement leurs incidences potentielles sur la sûreté des installations nucléaires pour pouvoir utiliser à temps les mécanismes d’intervention appropriés. C’est dans cette optique que l’AIEA a lancé son système de notification des événements externes, à l’occasion d’une manifestation parallèle organisée en marge de la 66e session ordinaire de la Conférence générale, en septembre 2022.

Le système de notification des événements externes est un outil en ligne qui donne en temps réel des informations sur les événements et aléas externes (tels que les séismes, tsunamis, éruptions volcaniques, inondations fluviales et côtières, tourbillons de vent et feux incontrôlés) qui se sont produits ou qui sont prévus, y compris des informations sur leur ampleur et leur localisation, ainsi que des estimations de leurs incidences potentielles sur les installations nucléaires et les zones densément peuplées. Le système recueille des données pertinentes et les transfère directement au Centre des incidents et des urgences (IEC) et à la Section de la sûreté des événements externes (EESS) de l’AIEA pour analyse.

Au cours de la manifestation parallèle, le chef de la Section des événements externes de l’AIEA, Paolo Contri, et le spécialiste principal de la sûreté, Ayhan Altinyollar, ont montré comment le système fonctionnait en pratique. Günther Winkler, spécialiste du système d’intervention de l’IEC,  a quant à lui expliqué le rôle que ce système jouait à la fois dans le cadre spécifique des travaux de l’IEC et plus largement dans le contexte de la sûreté et de la sécurité nucléaires mondiales. « Le système de notification des événements externes a pour mission de fournir des évaluations initiales de la gravité des événements externes pour les installations nucléaires. En fonction du résultat des évaluations, le Centre des incidents et des urgences de l’AIEA pourra éventuellement intervenir », explique M. Winkler. « Cet outil nous aidera à repérer rapidement les aléas naturels susceptibles de compromettre la sûreté nucléaire et radiologique en vue d’un échange d’informations ou d’une coordination de l’assistance internationale entre les États Membres. » La manifestation parallèle s’est conclue par une table ronde, durant laquelle les participants ont discuté des sources des données du système, des modalités de permanence de l’IEC et des problèmes de cybersécurité.

Le système se fonde sur une plateforme de surveillance multirisque et d’alerte rapide et a été conçu en collaboration avec le Centre des catastrophes du Pacifique (PDC) de l’Université d’Hawaï et avec Tenefit, une société qui fournit aux entreprises des informations sur les risques et leurs incidences. « Le système sera disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 pour aider l’AIEA, et constituera une base de données qui pourra être utilisée aux fins d’autres évaluations », indique Chris Chiesa, directeur exécutif adjoint du PDC. La version adaptée aux besoins de l’AIEA a été conçue pour se concentrer en particulier sur les conséquences des aléas pour les installations nucléaires. Elle compte deux composantes : le système d’alerte et le système de prévision des dommages causés par des événements externes.

Surveillance et analyse des menaces en temps réel

Le système d’alerte suit en temps réel la situation à proximité des installations nucléaires et s’appuie sur des indicateurs soigneusement choisis pour déterminer la gravité de chaque événement. Il alerte l’IEC de l’AIEA en cas d’aléa qui pourrait présenter un risque pour les sites nucléaires.

Le système de prévision des dommages causés par des événements externes reçoit les informations du système d’alerte et fournit une première estimation des dommages que pourraient subir les installations nucléaires et les centres de population. Cette estimation est appelée « rapport de notification d’événement », et donne des informations de base sur l’événement, telles que l’ampleur, le moment et le lieu, ainsi que les incidences prévues. Ce rapport est essentiel pour évaluer les enseignements tirés des événements externes récents ainsi que la résistance des installations nucléaires, et diffuser périodiquement ces informations à tous les États Membres.

« En cas de cyclone, par exemple, le rapport de notification d’événement contiendrait les informations de base sur le cyclone, présentées notamment sur des cartes, les ondes de tempête prévues sur les sites côtiers, l’heure d’arrivée possible et les estimations de la vitesse du vent au niveau des installations nucléaires. Ces informations sont indispensables pour que l’IEC puisse prêter assistance rapidement aux pays touchés », explique M. Contri. « Le système de notification des événements externes nous permet de suivre les aléas naturels se produisant à proximité non pas uniquement des centrales nucléaires mais de toutes les installations nucléaires du monde entier, y compris à proximité des grandes villes où se trouvent des sources radioactives qui pourraient être touchées par l’aléa. Ce système, qui fait partie intégrante du travail de l’AIEA, nous permet d’évaluer la situation et d’aider les pays à réduire les risques associés. Dans les années à venir, le changement climatique devrait rendre les aléas naturels de plus en plus puissants. Nous devons nous y préparer. »

Le système propose actuellement deux premiers modules : l’un dédié aux prévisions de séismes, l’autre aux prévisions de cyclones. Quatre modules supplémentaires – sur les inondations fluviales, tsunamis, éruptions volcaniques et feux incontrôlés – sont en cours de développement et devraient être prêts au plus tard mi-2023.

Les États-Unis d’Amérique, la France et le Japon ont contribué financièrement au développement du système.

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