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Journée mondiale de l’eau 2019 : « Ne laisser personne de côté »

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Des experts de l’AIEA et de la NIHSA discutent de la manière d’optimiser l’utilisation d’une station météorologique automatique à Abuja (Nigeria). (Photo : O. Kracht/AIEA)

Cette année, le thème de la Journée mondiale de l’eau, « Ne laisser personne de côté », est l’occasion de s’interroger sur les raisons pour lesquelles des millions de personnes n’ont toujours pas accès à une eau propre à domicile. Pour améliorer la disponibilité de l’eau et la gestion de sa qualité, l’AIEA s’emploie avec les pays à répondre à leurs besoins spécifiques en eau et les aide à assurer un approvisionnement durable pour tous à l’horison 2030.

Le Projet de l’AIEA pour l’accroissement de la disponibilité en eau (IWAVE) aide les scientifiques et les décideurs à mieux comprendre les ressources hydrologiques et leur fournit des outils fiables pour mieux les gérer. Actuellement, 15 pays d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie appliquent la méthodologie IWAVE. Chacun en est à un stade différent du projet, mais certains affichent déjà des résultats prometteurs.

Au début de l’année, l’AIEA a organisé au Nigeria, en collaboration avec l’Agence des services hydrologiques (Nigeria Hydrological Services Agency, NIHSA), un atelier IWAVE auquel ont participé plus de 130 acteurs nationaux, dont M. Suleiman Adamu, Ministre des ressources en eau, de hauts responsables du secteur, des décideurs et des experts techniques.

Le Nigeria, pays le plus peuplé et première économie d’Afrique, a des difficultés qui vont du manque d’eau dans le nord à la pollution des eaux dans le sud. La crise de l’eau est particulièrement grave à Lagos, mégapole de 21 millions d’habitants construite en bordure d’une lagune mais dont la population peine à trouver une eau potable et salubre. Selon Léo Heller, expert des Nations Unies, seul un Nigérian sur dix a accès à l’eau courante et le reste de la population dépend de sources naturelles pour son eau potable. Le taux de mortalité infantile due aux maladies transmises par l’eau est un des plus élevés d’Afrique.

En 2016, le Gouvernement nigérian a finalisé une loi sur les ressources nationales en eau, qui vise principalement à établir un cadre réglementaire pour le développement, la gestion, l’utilisation et la conservation équitables et durables des ressources en eaux de surface et en eaux souterraines au Nigeria. L’année dernière, l’AIEA a commencé à aider les autorités pertinentes à mener le projet IWAVE pour utiliser au mieux les techniques d’hydrologie isotopique.

« C’est la première fois que le projet IWAVE servira à évaluer la gestion des ressources en eau d’un si grand pays, explique Oliver Kracht, spécialiste en hydrologie isotopique à l’AIEA. Les informations utiles recueillies au cours de l’atelier vont nous permettre d’aider les spécialistes de l’eau et les décideurs nigérians à élaborer un plan d’action détaillé avant la fin de l’année ».

D’ici la fin 2019, cinq pays d’Afrique appliqueront la méthodologie IWAVE dans le cadre d’un projet de l’AIEA dans la région du Sahel, qui a révélé la présence de réserves considérables d’eau souterraine de bonne qualité dans cette région sujette à la sécheresse.

Ces pays ont plusieurs problèmes d’eau dus notamment à leur situation géographique, à leurs conditions climatiques, à leur développement industriel et à leur population. Pour améliorer la disponibilité de l’eau, les décideurs doivent savoir combien il y en a et d’où elle vient, si les ressources nationales suffisent aux besoins actuels et futurs et si elles sont menacées par la pollution, l’utilisation des terres et les changements climatiques. Le projet IWAVE aide les pays à établir une méthodologie scientifique pour répondre à ces questions et évaluer avec précision les ressources nationales en eau. Il est particulièrement utile à l’évaluation des ressources en eaux souterraines, car les études isotopiques sont souvent le seul moyen pratique de déterminer avec précision l’âge, les taux de réalimentation et le temps de séjour des aquifères (voir Hydrologie isotopique).

L’objectif de développement durable (ODD) 6 prévoit l’accès à l’eau potable pour tous à l’horizon 2030. Or, selon le Global Water Institute, 700 millions de personnes pourraient être déplacées dans le monde d’ici à 2030 en raison de graves pénuries d’eau. La manière dont les décideurs relèveront ce défi est le thème principal de la Journée mondiale de l’eau, qui se déroule aujourd’hui.

Ce sera également l’un des sujets du Colloque international sur l’hydrologie isotopique. Suivez cet événement en direct du 20 au 24 mai 2019.

Pour plus d’informations,veuillez consulter le site web de la Journée mondiale de l’eau 2019.

Pour plus d’informations sur nos travaux dans ce domaine, veuillez consulter notre site web.

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