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Un petit dispositif d’une grande importance

Le scellé passif vérifiable de terrain

Jennifer Wagman

Le nouveau scellé passif vérifiable de terrain ne nécessite aucun outil à l’installation et aucun entretien une fois en place.

(Photo : AIEA)

L’un des principaux outils utilisés par les inspecteurs de l’AIEA pour détecter un détournement ou une utilisation abusive de matières et de technologies nucléaires est un dispositif de la taille d’une pièce de monnaie. Petit mais puissant, cet instrument appelé « scellé passif » permet aux inspecteurs des garanties de l’AIEA de fermer des conteneurs, des sas d’entrée ou des châteaux de transport de matières nucléaires et de vérifier des années plus tard que ceux-ci n’ont pas été ouverts. En 2021, l’AIEA a vérifié plus de 17 000 scellés passifs apposés sur des matières nucléaires, des équipements critiques des installations ou du matériel, notamment de surveillance, de l’AIEA se trouvant dans des installations nucléaires.

« Les scellés sont un moyen simple et efficace de répondre à un besoin de vérification important. Les scellés métalliques, utilisés partout dans le monde, sont un élément essentiel de la boîte à outils des inspecteurs pour vérifier que les matières et les installations nucléaires restent utilisées à des fins pacifiques », explique Joel Hoyt, chef du projet de modernisation des scellés et ingénieur de projet principal à l’AIEA.

Les scellés passifs garantissent la continuité des connaissances concernant les matières nucléaires. S’ils n’ont subi aucune manipulation frauduleuse, l’inspecteur est assuré de l’intégrité du matériel ou des matières placés sous scellés. Les scellés passifs sont également utilisés pour garantir l’intégrité des outils et du matériel de vérification que l’AIEA laisse sur place, comme des caméras de surveillance.

Le scellé passif traditionnel, utilisé depuis les années 60, est un dispositif en cuivre et en laiton appelé « scellé métallique E-CAP » (CAPS). Il s’agit d’un scellé passif à boucle non réutilisable à usage général. Pour le fermer, il faut emboîter une double capsule de cuivre dans un support. Les surfaces intérieures de la capsule et du support portent une inscription unique servant à attester l’authenticité du scellé. Un fil multibrin enfilé entre le support métallique et la capsule, qui forment la fermeture, entoure l’élément à sceller. Après avoir confirmé que le fil et l’élément scellé sont intacts, l’inspecteur coupe le fil et l’apporte, avec la capsule et le support, au Siège de l’AIEA pour qu’ils soient vérifiés.

Moderniser le scellé passif

Pour mettre au point un scellé passif de nouvelle génération, l’AIEA a envisagé des améliorations des matières et le recours à des technologies modernes et des techniques d’usinage qui permettraient de concevoir un scellé efficace remplissant les conditions requises. Les prototypes du nouveau scellé ont été testés dans les conditions du terrain et dans des situations extrêmes pour confirmer qu’ils répondaient à tous les critères. À l’issue de ces essais, le scellé passif vérifiable de terrain (FVPS) a été adopté. Ce scellé est constitué d’aluminium et de polycarbonate et ne nécessite aucun outil à l’installation, aucun entretien une fois en place et aucune alimentation, qu’il s’agisse de piles ou d’une source électronique.

Tout comme les scellés CAPS, les nouveaux scellés FVPS portent des motifs uniques gravés en surface pour garantir qu’ils ne peuvent pas être reproduits ou remplacés, ainsi que d’autres indicateurs de manipulation frauduleuse. Néanmoins, l’un des principaux avantages des scellés FVPS, c’est qu’ils peuvent être vérifiés sur place.

L’appareil utilisé pour vérifier les scellés est équipé d’un logiciel spécialement conçu à cet effet, et d’un objectif et d’un dispositif d’éclairage spéciaux placés dans un boîtier sur mesure. Au moment d’installer un nouveau scellé, les inspecteurs utilisent ce logiciel pour enregistrer des informations concernant l’emplacement du scellé et prennent trois photos de référence. Ces photos et les informations sur l’installation qui y sont associées sont envoyées au Siège de l’AIEA, ce qui simplifie la communication des informations sur l’inspection. Quand ils retournent à l’installation ultérieurement, les inspecteurs prennent de nouvelles photos avec l’appareil de vérification afin de les comparer aux photos de référence. De cette manière, ils peuvent confirmer l’intégrité du scellé et déterminer s’il a subi une manipulation frauduleuse.

« Grâce à cette technique de vérification des scellés sur le terrain, nous obtenons les résultats des vérifications plus rapidement et nous allégeons les tâches administratives », déclare Nicolette Seyffert, membre de l’équipe du projet de déploiement du nouveau scellé et responsable de la sécurité de l’information à l’AIEA. « Le lecteur portable conçu spécialement permet de savoir immédiatement si un scellé a été manipulé frauduleusement et évite de devoir rapporter le scellé au Siège de l’AIEA à Vienne. »

L’AIEA a fabriqué des scellés FVPS pour les utiliser dans le cadre d’un projet pilote et prévoit d’étendre leur utilisation en 2023. Ces scellés devraient finir par remplacer tous les scellés CAPS traditionnels.

 

10/2022
Vol. 63-3

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