En comparant les rapports des isotopes stables, les scientifiques peuvent faire la distinction entre des denrées alimentaires authentiques et celles qui sont adultérées, et repérer les étiquettes portant des informations mensongères concernant l’origine géographique d’un aliment et son processus de production. Pour mesurer les isotopes stables, la méthode utilisée est la spectrométrie de masse isotopique, qui permet de détecter les différences les plus infimes entre les proportions d’isotopes lourds et légers. Ces proportions sont comme des « empreintes digitales » ou des signatures que la nature laisse sur les aliments. Ces informations invisibles à l’œil nu peuvent servir à déterminer si les aliments que nous achetons contiennent effectivement les ingrédients mentionnés sur l’étiquette ou s’il s’agit de produits falsifiés.
Selvarani Elahi, responsable adjointe du Service Chimie pour le Gouvernement britannique et directrice exécutive du réseau Food Authenticity Network (FAN), met en avant les efforts de collaboration que celui-ci déploie pour empêcher la fraude alimentaire : « En tirant parti des informations, cours et outils mis gratuitement à leur disposition par ce réseau mondial, les pays peuvent améliorer leurs capacités de détection de la fraude alimentaire et y être moins exposés. » Le réseau FAN facilite la collaboration entre les scientifiques, l’industrie alimentaire, les pouvoirs publics et les universités.