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Journée mondiale de la santé : un rapport parrainé par l’AIEA montre qu’investir dans l’imagerie médicale pourrait éviter des millions de décès dus au cancer dans le monde

7/2021
Vienna, Austria
Lancet Oncology

À l’occasion de la Journée mondiale de la santé, dont le thème cette année est « Pour un monde plus juste et en meilleure santé », l’AIEA présente les conclusions d’un rapport récent auquel elle a contribué, qui montre qu’il est essentiel de combler les inégalités entre les systèmes de santé du monde entier, notamment en matière d’imagerie médicale, pour améliorer la santé des populations et sauver des vies.

Selon ce rapport, un meilleur accès aux services de médecine nucléaire et d’imagerie médicale dans le monde permettrait d’éviter environ 2,5 millions de décès dus au cancer d’ici à 2030, dont 210 000 en Afrique, et de générer des gains de productivité à vie de 1 410 milliards de dollars, soit un rendement net de plus de 200 dollars pour chaque dollar investi.

Le rapport, publié par la Commission du Lancet Oncology sur l’imagerie médicale et la médecine nucléaire lors du dernier Congrès européen de radiologie, présente une analyse des données recueillies auprès de 211 pays, territoires et principautés grâce à la base de données IMAGINE de l’AIEA et montre qu’il existe de grandes disparités entre les capacités d’imagerie des pays à revenu élevé et celles des pays à faible revenu.

« L’imagerie médicale est essentielle pour traiter le cancer, mais l’accès à cette technologie vitale reste extrêmement inégal », a déclaré le Directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, en parlant du rapport. « Nous savons que les systèmes de santé sont plus performants s’ils sont bien équipés, ce qui n’est pas le cas dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. »

L’imagerie diagnostique est primordiale pour dispenser des soins de qualité, notamment contre les maladies non transmissibles, la COVID-19, les traumatismes et les complications de la grossesse.

Elle est indispensable au traitement du cancer dans les pays à revenu élevé, où elle sert à déterminer l’emplacement et l’étendue de la maladie, à choisir et à planifier un traitement – chirurgie, chimiothérapie ou radiothérapie – et à en assurer le suivi.

L’imagerie englobe la radiographie X, la tomodensitométrie et la mammographie, mais aussi des procédures faisant appel à des radiotraceurs, comme la tomographie à émission de positons (TEP) et la tomographie d’émission monophotonique (SPECT), et des techniques à rayonnements non ionisants, telles que l’échographie et l’imagerie par résonance magnétique (IRM).

Le rapport révèle de fortes inégalités d’accès aux appareils d’imagerie dans le monde : au moins cinq pays d’Afrique ne disposent d’aucun appareil de tomodensitométrie, alors qu’il en existe un pour 25 000 personnes dans les pays à revenu élevé. L’accès aux procédures plus sophistiquées comme la TEP est encore plus inégal : on compte un scanner TEP pour 300 000 personnes dans les pays à revenu élevé, contre un pour 167 millions dans les milieux à faible revenu.

Le rapport de la Commission montre également que le nombre de spécialistes en imagerie médicale qualifiés varie fortement d’un pays à l’autre, soulignant toutefois que les évolutions technologiques dans ce domaine, comme l’intelligence artificielle, la téléradiologie et les appareils d’imagerie mobiles et ultraportables, pourraient offrir des possibilités inédites d’améliorer la formation et les services dans le monde entier.

« La Commission du Lancet est la toute première initiative exhaustive d’évaluation des besoins mondiaux en imagerie et en médecine nucléaire », a souligné May Abdel-Wahab, co-auteure principale du rapport et Directrice de la Division de la santé humaine de l’AIEA. « Le rapport décrit de façon convaincante l’intérêt qu’il y a à améliorer l’accès aux services pour mieux soigner les patients, notamment les avantages économiques et sanitaires significatifs associés. »

D’après la Commission, l’amélioration des procédures d’imagerie entraînerait une augmentation de la productivité, des bénéfices nets et un retour sur investissement dans tous les pays, mais en particulier ceux à revenu faible ou intermédiaire.

Compte tenu de la charge croissante que représente le cancer dans le monde, la Commission propose plusieurs mesures visant à améliorer l’accès au matériel d’imagerie diagnostique et à former du personnel qualifié pour combattre la maladie. Ces mesures comprennent un appel à la mobilisation de fonds supplémentaires, l’intégration des services d’imagerie médicale dans la couverture de santé universelle et des investissements en faveur de l’enseignement, de la formation et de la recherche. Le rapport présente également des exemples d’initiatives réussies de collecte de fonds, comme celle de la Banque africaine de développement, qui a approuvé un programme destiné à lever 100 millions de dollars pour financer des projets d’infrastructure sanitaire en Afrique.

La Commission du Lancet Oncology sur l’imagerie médicale et la médecine nucléaire a été créée en 2018 avec le soutien de l’AIEA. « L’objectif était de fournir des données et des orientations pour encourager l’amélioration durable des services d’imagerie médicale et de médecine nucléaire pour la prise en charge du cancer, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire », a déclaré Hedvig Hricak, du Memorial Sloan Kettering Cancer Center (États-Unis), co-auteur principal de l’étude.

L’AIEA aide les pays à combattre le cancer en leur fournissant du matériel et des services techniques spécialisés et en leur dispensant des formations. Elle travaille avec plusieurs partenaires pour développer les capacités d’imagerie diagnostique et peut mener des initiatives mondiales pour débloquer des ressources et améliorer les services de médecine nucléaire et radiologique là où c’est le plus nécessaire. « La collaboration fait notre force », a déclaré le Directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi.

 

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