Selon les chiffres du Ministère de la santé du Maroc pour 2000, 37 % des femmes enceintes, 36 % des femmes en âge de procréer, 31 % des enfants de moins de cinq ans et 18 % des hommes souffrent d’une carence en fer. Cette carence provoque une anémie, qui se traduit par une fatigue extrême, un état de faiblesse, un essoufflement et des maux de tête. Chez le nourrisson et l’enfant, les formes sévères ralentissent la croissance et le développement et diminuent la résistance aux infections. Pour combattre les carences en micronutriments, le Maroc a créé l’Alliance nationale pour la fortification (ANF) et a décidé en 2002 d’enrichir en fer élémentaire[1] la farine de blé, produit très consommé par les Marocains (365 g de farine par jour).
Or, une étude effectuée entre 2006 et 2008 a montré que la prévalence des carences en fer était restée inchangée malgré la mise en place du programme de fortification de la farine de blé. En 2016, le gouvernement a abandonné le fer élémentaire, très sensible aux inhibiteurs de l’absorption du fer présents dans l’alimentation, au profit du NaFeEDTA[2], composé présentant une meilleure biodisponibilité et protégeant mieux le fer des inhibiteurs du régime alimentaire. La même année, pour conforter ce changement de stratégie, le Gouvernement marocain a demandé à l’AIEA d’aider à confirmer la biodisponibilité du NaFeEDTA dans la farine de blé. Il a également demandé un appui pour étudier l’effet sur la biodisponibilité du fer lorsque l’on consomme du thé avec du pain à base de farine enrichie, ce qui est couramment le cas dans la culture marocaine.