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L'atome pour la paix - conclusions du forum scientifique de 2017

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La médecine nucléaire a un rôle clé à jouer et devrait être un élément majeur des systèmes de santé, mais des coûts importants et un manque de praticiens compétents font souvent obstacle à une application plus large dans les pays, en particulier dans le monde en développement. Les partenariats privé-public et l'intégration des achats et de la maintenance du matériel à des plans de santé globaux sont essentiels pour mobiliser des fonds et garantir la durabilité de ces services. L'AIEA est dans une position unique pour aider les pays à forger des partenariats et utiliser la technologie en toute sûreté et sécurité. Telles étaient les principales conclusions du forum scientifique de cette année.

Pendant deux jours, plusieurs intervenants de haut rang, dont le roi Letsie III du Lesotho, des ministres du Cameroun et de la Russie et plus de 40 dignitaires et experts ont débattu avec le Directeur général de l'AIEA, Yukiya Amano, de la contribution des techniques nucléaires au diagnostic, au traitement et à la prévention des maladies, dont les plus meurtrières de notre époque – les maladies non transmissibles (MNT).  

Le présent article résume les points importants à retenir des cinq séances thématiques. On trouvera les points essentiels de la séance d'ouverture ici et les diverses présentations ici.

Pendant la séance 1, Prévenir les maladies en améliorant la nutrition, les intervenants ont examiné le rôle crucial du régime alimentaire dans la prévention des maladies. « Investir dans la nutrition est une mission pour l'avenir. Si nous ne le faisons pas, nous compromettrons le développement social et humain pour au moins une génération », a déclaré Ricardo Uauy, professeur à l'Institut de nutrition de l'Université du Chili. Les présentations ont porté sur l'utilisation des techniques isotopiques pour l'étude de la composition corporelle et du métabolisme à l'appui d'actions visant à remédier à des états comme la dénutrition et l'obésité.

Pendant la séance 2, Voir au-delà du visible : les nouvelles frontières des techniques de diagnostic, on a souligné le rôle clé de la médecine nucléaire dans le dépistage des maladies à un stade précoce, en particulier alors que les pays cherchent à faire face au fardeau croissant des maladies non transmissibles comme le cancer. Selon Homer Macapinlac, professeur émérite au MD Anderson Cancer Center de l'Université du Texas, le coût des examens de tomographie à émission de positons ne représente que 1,5 % du coût total du traitement du cancer, et ces techniques de précision sont cruciales pour optimiser le traitement, car elles donnent aux médecins les meilleures chances de prendre correctement en charge les patients. Le rôle crucial de ces techniques dans le diagnostic des maladies infectieuses et neurologiques a aussi été discuté.

Les divers enjeux auxquels les pays sont confrontés pour veiller à l'utilisation sûre de la médecine nucléaire ont été discutés à la séance 3, Répondre aux difficultés de mise en œuvre dans les pays. Les dépenses et les budgets de santé ont occupé une place majeure, et les discussions ont porté sur les moyens d'aider les gouvernements à mobiliser des ressources efficacement, par exemple par le transfert de technologie et par des activités de formation pour la transmission de compétences. Les participants ont eu la possibilité de participer à une séance interactive avec Neerja Bhatla, professeur à l'Institut indien des sciences médicales, qui a fait la démonstration d'une application de détermination du stade tumoral, outil facilitant une gestion optimale du patient d'une manière pratique et conviviale.

« Près de 50 % des patients atteints d'un cancer dans le monde devront être traités par radiothérapie », a déclaré Julie Wetter de l'hôpital Groote Schuur et de l'Université du Cap. La séance 4, La radiothérapie — Sauver la vie des personnes atteintes d'un cancer et améliorer leur qualité de vie grâce à de nouvelles approches, a porté sur l'avenir de cette technique de traitement permettant de sauver des vies, y compris le traitement personnalisé et les innovations techniques les plus récentes pour l'amélioration des soins aux patients, comme la thérapie par faisceaux de protons et d'ions carbone. En outre, le professeur Mack Roach, de l'Université de Californie à San Francisco, a souligné que la compréhension du rôle de ces techniques exige de solides données issues de recherches cliniques bien conçues.

On estime que 10 millions de personnes sont soumises chaque jour à des procédures diagnostiques et thérapeutiques faisant appel aux rayonnements, et la nécessité d'assurer le meilleur résultat possible pour les patients et la protection du personnel médical a été discutée lors de la séance 5, Garantir la qualité et la sûreté. Des questions telles que la nécessité d'examens par des pairs, d'audits cliniques et d'une quantification de la performance ont été examinées. En outre, les prescriptions en matière de qualité et de sûreté pour l'utilisation de la médecine nucléaire et les difficultés que les pays peuvent rencontrer dans leur application ont été abordées et des exemples de réussite de projets d'assistance de l'AIEA dans ce domaine ont été présentés.  

Le forum s'est achevé par une séance sur l'avenir des techniques nucléaires en médecine, avec la présentation de diverses perspectives, tant par des médecins que par des décideurs.

M. Amano, qui a confirmé que la santé resterait une priorité pendant son nouveau mandat, a souligné que le rôle clé de l'AIEA en matière de santé, en particulier dans la lutte contre les maladies non transmissibles, devait être mieux reconnu. Il a indiqué que, compte tenu des contraintes budgétaires que connaissaient de nombreux pays, les partenariats privé-public pouvaient être une façon d'augmenter la disponibilité de matériel. Pendant le débat de clôture, les participants à la table ronde ont notamment souligné qu'il était important que les gouvernements soutiennent et reconnaissent le rôle vital de la médecine nucléaire et de la radiothérapie dans les soins de santé, et surtout le traitement du cancer. Les décideurs et les législateurs ont été priés d'accorder le rang de priorité le plus élevé au domaine de la santé humaine.

Se référant à sa propre expérience de la visite d'hôpitaux dans le monde entier, M. Amano a souligné qu'il fallait sur le terrain des mesures débouchant sur plus de matériel et de formation et que davantage d'appui politique pour assurer la durabilité des projets d'assistance technique était requis au niveau national. Les participants à la table ronde ont souligné l'importance des partenariats entre gouvernements, organisations non gouvernementales, associations professionnelles, organisations internationales et secteur privé pour financer le matériel, avoir accès aux procédures de médecine nucléaire et de radiothérapie, et constituer un vivier de professionnels de santé qualifiés dans ce domaine. Tout cela doit être fait dans un cadre d'assurance de la qualité qui assure une administration sûre et précise des traitements.

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Dernière mise à jour : 13/08/2018

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