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Une conférence de l'AIEA affirme qu'il faut davantage d'électronucléaire pour atteindre les objectifs mondiaux en matière de changements climatiques

2017/57
Abou Dhabi (Émirats arabes unis)

Participants à une table ronde lors de la Conférence ministérielle internationale sur l’électronucléaire au XXIe siècle ; le président de la conférence, l'ambassadeur Hamad Alkaabi (Émirats arabes unis), est le deuxième à partir de la droite. (Photo : D. Calma/AIEA)

L'électronucléaire reste une option importante pour de nombreux pays cherchant à renforcer leur sécurité énergétique et à atténuer les effets du réchauffement climatique et de la pollution de l'air, mais une forte croissance de son utilisation est nécessaire pour que le monde atteigne les objectifs en matière de climat, selon la conférence internationale de l'AIEA qui s'est achevée aujourd'hui aux Émirats arabes unis.

Les quelque 700 participants venant de 67 États Membres de l'AIEA et de cinq organisations internationales qui ont assisté à l'événement à Abou Dhabi cette semaine ont montré une large convergence de vues, a déclaré l'ambassadeur Hamad Alkaabi, président de la Conférence ministérielle internationale sur l’électronucléaire au XXIe siècle, dans son allocution de clôture.

« Tout en respectant le droit de chaque État de définir sa politique énergétique nationale, la Conférence a reconnu que l'électronucléaire reste une option importante pour de nombreux pays qui souhaitent améliorer leur sécurité énergétique, réduire l'impact de la volatilité des prix des combustibles fossiles et atténuer les effets des changements climatiques et de la pollution de l'air, y compris en complément des sources d'énergie intermittentes », a déclaré M. Alkaabi, représentant permanent des Émirats arabes unis auprès de l'AIEA à Vienne, lors de la séance de clôture de la Conférence, à laquelle assistait le Directeur général de l'AIEA, Yukiya Amano.

D'une durée de trois jours, la conférence a servi de cadre à un dialogue de haut niveau sur le rôle de l'électronucléaire dans les décennies à venir. Les centrales nucléaires n’émettent quasiment aucun gaz à effet de serre lors de leur fonctionnement. Le nucléaire produit 11 % de l'électricité mondiale, soit un tiers de toute l'électricité provenant de sources à bas carbone. Les participants ont noté que quelque 6,5 millions de décès par an sont liés à la pollution de l'air, nombre qui devrait fortement augmenter dans les prochaines décennies si l'on ne prend pas davantage de mesures pour réduire les émissions et accroître l'accès à une énergie à bas carbone.

Pour atteindre les objectifs fixés dans l'Accord de Paris sur les changements climatiques, « une croissance importante de la production d'électricité d'origine nucléaire d'ici 2050 sera nécessaire », a déclaré M. Alkaabi, citant l'Agence internationale de l'énergie.

L'électronucléaire jouera un rôle essentiel dans de nombreux pays pour ce qui est d'atteindre les objectifs de développement durable et de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais « le nucléaire n'attire pas actuellement les investissements mondiaux nécessaires » pour limiter la hausse de la température moyenne de la planète à 2 °C comme requis par l'Accord de Paris, a-t-il dit. « En outre, plusieurs centrales sont en cours de fermeture dans certains pays avant la fin de leur durée d'exploitation en toute sûreté, pour des raisons à la fois politiques et économiques. »

La conférence était la quatrième réunion ministérielle de ce type après celles de Paris en 2005, de Beijing en 2009 et de Saint-Pétersbourg en 2013. Organisée en coopération avec l'Agence pour l'énergie nucléaire (AEN) de l'Organisation de coopération et de développement économiques, elle était accueillie par le Gouvernement des Émirats arabes unis par l'intermédiaire du Ministère de l'énergie et de l'Autorité fédérale de réglementation nucléaire.

Des ministres et de hauts représentants d'États Membres de l'AIEA ont participé à des discussions sur des questions comme les stratégies énergétiques nationales et le rôle envisagé de l'électronucléaire et les enjeux liés à son introduction, son exploitation continue et son expansion. En outre, quatre tables rondes avec des participants de divers horizons ont discuté des thèmes suivants : électronucléaire et développement durable ; enjeux en matière de développement de l'infrastructure électronucléaire ; sûreté nucléaire et fiabilité ; et innovations et techniques nucléaires avancées.

M. Alkaabi a dit que les participants s'étaient largement entendus sur d'autres points clés, comme la nécessité de créer un environnement qui facilite l'introduction de l'électronucléaire et en assure la sûreté et la fiabilité; le fait que l'électronucléaire est une option énergétique sûre, fiable et propre ; et le fait que « des innovations en matière de conception technologique, y compris en ce qui concerne la taille des réacteurs, et de modèles d'investissement et de propriété pourraient faciliter l'introduction de l'électronucléaire dans davantage de pays. »

Les petits réacteurs modulaires en cours de mise au point « peuvent permettre d’étendre le recours à l’électronucléaire – notamment pour les petits réseaux et dans les zones éloignées de même que pour les applications non électriques – et d’améliorer l’accès à l’énergie nucléaire », a déclaré M. Alkaabi.

La conférence a souligné à plusieurs reprises l'importance de la confiance du public pour l'avenir de l'électronucléaire. « Un processus ouvert et transparent de prise de décisions impliquant toutes les parties prenantes peut améliorer la perception de l'électronucléaire par le public et conduire à une plus large acceptation », a dit M. Alkaabi.

En conclusion, les participants ont reconnu le rôle de premier plan de l'AIEA dans la promotion des utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire et dans le soutien des efforts de renforcement de la sûreté nucléaire, de la sécurité nucléaire et des garanties dans le monde.

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