L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et l’Union africaine (UA) ont convenu de renouveler et d’approfondir leur coopération dans le domaine des utilisations pacifiques de la technologie nucléaire afin de contribuer à la lutte contre le changement climatique, à la détection et au traitement des maladies, à la sécurité alimentaire et à la résolution des autres problèmes de développement que connaît ce continent de 1,2 milliard d’habitants.
Des arrangements pratiques étendant la coopération établie en 2018 ont été signés lors d’une réunion entre le Directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, le Président de la Commission de l’Union africaine (CUA), Moussa Faki Mahamat, et le secrétariat de l’UA, en marge d’un sommet des chefs d’État de l’UA dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba.
Dans le cadre des nouveaux arrangements en vigueur jusqu’en 2026, l’AIEA et l’UA travailleront ensemble dans les domaines de la santé humaine et de la nutrition, de l’alimentation et de l’agriculture, de l’eau et de l’environnement, des applications industrielles de la technologie nucléaire, de la planification énergétique et de l’énergie nucléaire, de la sûreté radiologique et de la sécurité nucléaire.
« La science et la technologie nucléaires peuvent jouer un rôle décisif en aidant les pays d’Afrique et d’ailleurs à faire face à certains de leurs problèmes et défis les plus urgents. L’expertise et l’influence régionales de l’UA nous permettront de faire en sorte que beaucoup plus de personnes en Afrique bénéficient de ces avantages, dans des domaines tels que la prise en charge du cancer, la gestion de l’eau et la sécurité alimentaire », a déclaré le Directeur général Grossi. « La technologie nucléaire fait elle aussi partie de la solution à l’urgence climatique, tant en termes d’atténuation que d’adaptation. »
L’AIEA jouit depuis longtemps d’un partenariat avec l’UA qui a permis d’obtenir des résultats significatifs et d’acquérir une expérience précieuse s’agissant de l’élaboration et de la mise en œuvre du travail de l’AIEA en Afrique, a-t-il ajouté.
Les arrangements pratiques définissent les activités dans lesquelles une coopération est possible. Cela comprend notamment la fourniture par l’AIEA d’un appui technique et scientifique dans les domaines de la recherche, de l’échange de données, de la mobilisation de ressources, et de l’élaboration de législations nationales et de mesures réglementaires dans les pays africains. L’Agence soutiendra en outre les pays africains qui choisissent de se lancer dans un programme d’énergie nucléaire.
Le Directeur général Grossi était à Addis-Abeba pour présenter le nouveau plan grâce auquel l’AIEA entend remédier à la grave pénurie de capacités de prise en charge du cancer dans nombre des pays les plus pauvres. L’initiative « Rayons d’espoir » a été annoncée à la veille d’un sommet des chefs d’État de l’Union africaine dans la capitale éthiopienne.
L’UA est une organisation continentale et la CUA fait office de secrétariat et assure la gestion quotidienne des activités de l’UA. Les arrangements pratiques permettront à l’AIEA de structurer son soutien aux pays africains en organisant, par exemple, des cours de formation, des conférences, des missions d’experts et d’autres programmes pertinents de développement des capacités.
« Tirer parti des applications nucléaires pour renforcer les systèmes de santé africains est une caractéristique essentielle et concrète du partenariat stratégique envisagé entre l’Union africaine et l’AIEA », a déclaré le Président Faki.
Depuis l’établissement de la coopération en 2018, les deux organisations ont conjointement élargi l’utilisation de la science et de la technologie nucléaires en Afrique. Par exemple, l’AIEA a assuré la direction technique de la mise au point et de l’application de la technique de l’insecte stérile (TIS) aux fins de l’éradication de la mouche tsé-tsé. La mouche tsé-tsé peut provoquer la « maladie du sommeil » chez l’homme et des maladies de dépérissement chez le bétail, connues sous le nom de trypanosomose. Au cours des derniers mois, l’AIEA et la CUA ont également coopéré pour lutter contre la COVID-19 : l’Agence a fourni du matériel de détection par réaction de polymérisation en chaîne en temps réel (RT-PCR) et organisé une formation à l’utilisation de cette technique.