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L’AIEA aide des pays africains à produire et utiliser des radiopharmaceutiques pour traiter le cancer et d’autres maladies

21/2018
Kampala, Ouganda

Les radiopharmaceutiques sont des médicaments qui contiennent de petites quantités d’isotopes radioactifs. Servant à diagnostiquer et à traiter des maladies, ils doivent faire l’objet de contrôles rigoureux et être soumis à un contrôle de qualité avant toute administration au patient. (Photo : S. Slavchev/AIEA) 

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a lancé un projet quadriennal qui vise à aider 17 pays africains à produire et à utiliser les radiopharmaceutiques indispensables pour traiter et prendre en charge le cancer et d’autres maladies courantes.

Le nouveau projet s’appuie sur les efforts précédemment déployés par l’AIEA pour former des spécialistes de médecine nucléaire, des pharmaciens et des techniciens à la préparation et à l’administration sûres de ces produits médicaux. Il renforcera les activités de formation théorique en vue de créer un processus de certification destiné aux radiopharmaciens, et fournira des conseils d’experts aux pays en matière de modernisation des installations de médecine nucléaire pour la manipulation des radiopharmaceutiques.

« De nombreux pays africains proposent des services de médecine nucléaire mais disposent de capacités limitées en matière de radiopharmacie », a affirmé Shaukat Abdulrazak, Directeur de la Division de l’Afrique du Département de la coopération technique à l’AIEA. « L’AIEA a déjà apporté son concours au continent en offrant du matériel et plus de 20 bourses et formations de master en sciences dans ce domaine, mais il est nécessaire de renforcer ces efforts en créant des possibilités de formation à long terme en Afrique. »

Les représentants des pays participants (Afrique du Sud, Algérie, Burkina Faso, Cameroun, Égypte, Éthiopie, Kenya, Maroc, Maurice, Namibie, Niger, Nigeria, Ouganda, Sénégal, Soudan, Tunisie et Zambie) ont rencontré cette semaine des experts de l’AIEA à Kampala (Ouganda) pour discuter de la mise en œuvre du projet.

Les radiopharmaceutiques sont des médicaments qui contiennent de petites quantités d’isotopes radioactifs. Ils doivent faire l’objet de contrôles rigoureux et être soumis à un contrôle de qualité avant toute administration au patient. « Des substances radioactives sont manipulées durant leur production, d’où la nécessité accrue de contrôles plus poussés », a expliqué Amirreza Jalilian, chimiste à la Division des sciences physiques et chimiques du Département des sciences et des applications nucléaires à l’AIEA.

Ces produits médicaux peuvent être utilisés à des fins diagnostiques ou thérapeutiques. La grande majorité (85 %) est utilisée en imagerie médicale et permet aux médecins d’obtenir une meilleure image de l’intérieur du corps d’un patient.

Initialement mis au point pour diagnostiquer et traiter le cancer, les radiopharmaceutiques ont évolué et sont devenus indispensables à la prise en charge des maladies du cœur, des reins et des os, ainsi que des troubles cérébraux, tels que la démence et les maladies d’Alzheimer et de Parkinson.

Le technétium 99m (99mTc) est le radio-isotope le plus couramment utilisé pour diagnostiquer des maladies. Ayant une période courte, il doit être extrait du molybdène 99 (99Mo), un radio-isotope parent, sur place et administré au patient dans les quelques heures qui suivent. Tandis que le 99Mo ne peut être produit à grande échelle que dans des installations spécialisées, dont disposent seulement quelques pays, l’extraction de 99mTc peut facilement se faire dans des hôpitaux et des centres de médecine nucléaire. Ce radio-isotope est extrait à partir du 99Mo à l’aide d’un générateur de la taille d’une machine à café ; il est ensuite mélangé dans un flacon avec la molécule appropriée, avant d’être administré au patient et suivi au moyen d’une gamma-caméra relativement peu onéreuse.

Le domaine évoluant toutefois rapidement, il est de plus en plus courant d’utiliser des techniques de diagnostic plus avancées, telles que la tomographie à émission de positons (PET). « Ces radiopharmaceutiques sont non seulement plus difficiles à préparer, mais les tests de contrôle de la qualité sont par ailleurs très différents », a déclaré Amirreza Jalilian. « Ils nécessitent une dose plus élevée de rayonnements de nature différente. Ils peuvent en outre endommager des parties du corps saines s’ils ne sont pas préparés correctement. »

Plusieurs pays africains prévoient de développer ou de moderniser leurs installations de médecine nucléaire et de radiopharmacie, notamment pour pouvoir produire à l’avenir des radiopharmaceutiques de PET. Le projet a pour but de préparer les pays à ce type de développement et à former une nouvelle génération de professionnels qualifiés qui peuvent produire et dispenser des doses selon les normes appropriées. 

Le Maroc, qui a mis au point avec l’aide de l’AIEA un programme d’études supérieures en radiopharmaceutique, cherche à élaborer un programme de master en vue de former les professionnels de la région.  « Les radiopharmaceutiques sont un élément essentiel des procédures médicales », a déclaré Naoual Bentaleb, radiopharmacien au Centre national de l’énergie, des sciences et des techniques nucléaires du Maroc. « Nous voulons apporter un soutien et un savoir-faire technique pour garantir leur production régulière et leur disponibilité en Afrique. »

L’AIEA aide les pays à améliorer leurs services de médecine nucléaire en proposant des formations et du matériel, et en fournissant des conseils sur les systèmes d’assurance de la qualité en vue de leur utilisation sûre. 

 

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