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La base de données de l’AIEA sur le traffic de matières nucléaires et d’autres matières radioactives indique que 4 243 incidents ont été enregistrés depuis 1993

48/2024
Vienna, Austria

Depuis 1993, au total 4 243 incidents liés à des activités illégales ou non autorisées mettant en jeu des matières nucléaires et autres matières radioactives ont été signalés dans la Base de données sur les incidents et les cas de trafic (ITDB), comme il ressort d’une nouvelle fiche d’information publiée aujourd’hui par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). En 2023, 168 incidents ont été signalés par 31 États, ce qui correspond aux moyennes constatées par le passé.

Dans l’ITDB sont consignées des informations sur des incidents allant de la possession illégale, de la tentative de vente et de la contrebande de matières nucléaires et autres matières radioactives à la mise au rebut non autorisée de matières et à la découverte de sources radioactives perdues. Six des incidents signalés en 2023 étaient probablement liés à un trafic ou à une utilisation malveillante. Pour dix incidents, on ne disposait pas de suffisamment d’informations pour déterminer l’intention. Les 152 incidents qui n’étaient pas liés à un trafic ou à une utilisation malveillante résultaient principalement d’une mise au rebut ou d’une expédition non autorisée ou de la découverte de matières radioactives.

« La récurrence des incidents confirme la nécessité de faire preuve de vigilance et d’améliorer en permanence le contrôle réglementaire pour veiller à la sécurité et à la mise au rebut adéquate des matières radioactives », déclare Elena Buglova, directrice de la Division de la sécurité nucléaire de l’AIEA. « L’ITDB est une ressource précieuse qui permet de recenser les menaces potentielles et les tendances afin de favoriser la coopération internationale et d’améliorer la mise en œuvre de la sécurité nucléaire. »

Une analyse des types de matières concernées par les incidents signalés indique une diminution des incidents mettant en jeu des matières nucléaires, telles que l’uranium, le plutonium et le thorium. Depuis 1993, 14 % des incidents ont concerné des matières nucléaires, 59 % d’autres matières radioactives et environ 27 % des matières contaminées par des substances radioactives et d’autres matières.

Plus de la moitié – 52 % – de tous les vols signalés depuis 1993 ont eu lieu lors d’un transport autorisé et, au cours de la dernière décennie, les vols en cours de transport ont représenté près de 65 % de l’ensemble des vols.

« Les matières nucléaires et autres matières radioactives restent vulnérables aux menaces qui pèsent sur la sécurité pendant le transport. Les chiffres issus de l’ITDB soulignent qu’il reste important de renforcer les mesures de sécurité au cours du transport », affirme Mme Buglova. « L’AIEA aide les États à renforcer leurs régimes nationaux de sécurité nucléaire afin de protéger les matières nucléaires et autres matières radioactives au moyen de mesures de protection physique et de sécurité informatique, pour éviter qu’elles ne tombent entre de mauvaises mains. »

La publication de la fiche d’information concernant l’ITDB coïncide avec la tenue cette semaine de la Conférence internationale sur la sécurité nucléaire (ICONS). ICONS 2024 permet aux ministres, aux décideurs, aux hauts responsables et aux experts en sécurité nucléaire de discuter de l’avenir de la sécurité nucléaire dans le monde, ainsi que d’échanger des informations, de mettre en commun les meilleures pratiques et de promouvoir la coopération internationale.

À propos de l’ITDB

Comptant 145 États participants, l’ITDB favorise l’échange d’informations au niveau mondial sur les incidents mettant en jeu des matières nucléaires et d’autres matières radioactives soustraites au contrôle réglementaire parce qu’elles ont été perdues, volées, mises au rebut de manière inappropriée ou ont fait l’objet d’une autre forme de négligence. Les données figurant dans l’ITDB sont fournies à titre volontaire et seuls les États participants et les organisations internationales compétentes, telles que l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL), peuvent y accéder. La Somalie et le Togo sont les derniers en date à avoir rejoint l’ITDB, en 2023.

L’ITDB recense les incidents mettant en jeu des matières nucléaires, des radio-isotopes et des matières contaminées par des substances radioactives, comme des déchets métalliques. En signalant la perte ou le vol de matières dans l’ITDB, les pays augmentent leurs chances de récupérer ces matières et réduisent le risque qu’elles soient utilisées à des fins criminelles. Les États peuvent également signaler les escroqueries ou les actes de désinformation dans le cadre desquels des matières sont faussement signalées comme nucléaires ou autrement radioactives.

Les États qui souhaitent adhérer à l’ITDB doivent en faire la demande, par courrier ou par email, à la Division de la sécurité nucléaire de l’AIEA, par les voies officielles (mission permanente, ministère des affaires étrangères ou autorité nationale compétente pour les questions de sécurité nucléaire).

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