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Une dosimétrie précise pour un traitement du cancer de qualité

Tiré du Bulletin de l’AIEA
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Le Laboratoire de dosimétrie de l’AIEA dispense une formation pratique sur la réalisation d’étalonnages précis aux fins de la dosimétrie.

(Photo : P. Toroi/AIEA)

Plus de la moitié des personnes atteintes du cancer ont besoin d’une radiothérapie à un moment ou à un autre du traitement. Tout écart, ne serait-ce que de 5 %, par rapport à la dose de rayonnement voulue peut avoir une grande incidence sur les résultats du traitement. Pour que les doses de rayonnement administrées aux patients soient extrêmement précises, il faut donc que le matériel de mesure soit paramétré et manipulé correctement.

« La précision de la dosimétrie est une composante essentielle de la radiothérapie », affirme Zakithi LM Msimang, directeur de la section des rayonnements ionisants à l’Institut national de métrologie d’Afrique du Sud. « Si la dose de rayonnement est trop faible, la guérison peut être compromise ; en revanche, si elle est trop élevée, il peut y avoir des effets secondaires néfastes. »

On mesure les doses de rayonnement au moyen d’appareils de mesure spécialement conçus : les dosimètres. Ils sont essentiels pour assurer la précision de la dosimétrie (science de la mesure, du calcul et de l’évaluation des doses de rayonnement). Pour que la dosimétrie soit précise, il est nécessaire d’étalonner régulièrement le matériel de mesure. Pour ce faire, on contrôle les résultats donnés par les appareils à l’aide d’étalons de référence nationaux par les laboratoires d’étalonnage nationaux, comme les laboratoires secondaires d’étalonnage pour la dosimétrie (LSED). Ces étalons de référence permettent une traçabilité au Système international d’unités (SI).

« Comme les rayonnements sont invisibles, nous devons nous assurer que le matériel de mesure fonctionne correctement », explique Paula Toroi, radiophysicienne médicale et responsable des LSED à l’AIEA. « Les niveaux de dose prescrits en radiothérapie sont habituellement fondés sur des études et des recommandations internationales. Pour avoir la certitude que les doses définies dans ces recommandations et celles mesurées ensuite à l’hôpital sont bien comparables, le matériel de dosimétrie doit être étalonné et les méthodes de mesure doivent être harmonisées. Les LSED effectuent cet étalonnage du matériel de dosimétrie et rattachent les mesures aux normes internationales harmonisées en matière de dosimétrie. »

Le Réseau de LSED a été mis en place par l’AIEA et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour aider les pays à améliorer la précision de la dosimétrie. Il rassemble 86 LSED situés dans 73 pays, qui effectuent l’étalonnage de dosimètres. L’objectif du Réseau AIEA/OMS de LSED est d’améliorer la précision et l’uniformité de la dosimétrie des rayonnements et de favoriser la coopération internationale en la matière.

« Dans ce domaine, la formation et la mise en commun des compétences sont primordiales, car la technologie évolue très rapidement », indique Zakithi LM Msimang. « Certains pays en développement commencent tout juste à mettre en place leurs laboratoires nationaux d’étalonnage, et le Réseau de LSED leur fournit précisément l’appui nécessaire », ajoute-t-il.

Le Laboratoire de dosimétrie de l’AIEA, à Seibersdorf (Autriche), occupe une place centrale dans le Réseau de LSED. Les étalons de mesure de différents pays y sont étalonnés gratuitement. C’est notamment le cas pour les pays qui n’ont pas d’accès direct aux laboratoires primaires d’étalonnage en dosimétrie, c’est-à-dire les laboratoires qui définissent les quantités utilisées pour la mesure des doses de rayonnement.

En juin 2019, le Laboratoire de dosimétrie de l’AIEA a inauguré une nouvelle installation dotée d’un accélérateur linéaire (linac), destinée à renforcer les services de dosimétrie et de sûreté radiologique dans le monde entier, ainsi qu’à appuyer la recherche portant sur les nouveaux codes de bonnes pratiques en dosimétrie. Les linacs sont des appareils qui produisent des faisceaux de rayons X ou d’électrons de haute énergie à partir d’électricité. Ils sont le plus souvent utilisés pour le traitement du cancer.

« Avec le nouveau linac, l’AIEA sera en mesure de répondre à la demande croissante de ses États Membres, notamment en ce qui concerne l’étalonnage direct des dosimètres des LSED », déclare May Abdel-Wahab, directrice de la Division de la santé humaine de l’AIEA. « Cela nous aidera à améliorer les services de vérification proposés pour plus de 3 400 linacs médicaux installés dans des hôpitaux de pays à revenu faible et intermédiaire », poursuit-elle.

Outre ces services d’étalonnage, le Laboratoire de dosimétrie de l’AIEA participe à d’autres activités visant à promouvoir la précision de la dosimétrie dans le monde, par exemple des comparaisons et des vérifications de doses qui permettent aux LSED et aux hôpitaux de s’assurer qu’ils effectuent correctement les étalonnages et les mesures. En outre, le laboratoire dispense une formation et mène des travaux de recherche-développement en dosimétrie et en radiophysique médicale.

Training and sharing skills are vital for this field, as technology is developing very quickly. Some developing countries are only now establishing their own national calibration laboratories, and the SSDL Network provides the precise support required.
Zakithi LM Msimang, Director of Ionizing Radiation, National Metrology Institute, South Africa

Système d’étalonnage appliqué à un dosimètre de radiothérapie.

(Photo : AIEA)

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