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Soigner le cancer plus près de chez soi: la Mauritanie ouvre son premier centre de médecine nucléaire

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Membres du personnel du Centre national mauritanien d’oncologie, créé avec le soutien de l’AIEA. (Photo: O. Yusuf/AIEA)

L'ouverture du tout premier centre de médecine nucléaire de la République islamique de Mauritanie avec le soutien de l’AIEA à la fin de 2014 améliorera l’accès à des moyens modernes de diagnostic et de traitement tout en réduisant les coûts. Cette nouvelle unité fait partie du Centre national d’oncologie du pays, ouvert en 2010 avec le soutien de l’AIEA. Les deux centres offrent des services très complets de diagnostic, de traitement et de prise en charge du cancer et d’autres maladies en Mauritanie et dans la région environnante.

Le pays a fait beaucoup de chemin en quelques années à peine dans le traitement du cancer, a déclaré Moustapha Mounah, Directeur du Centre national d’oncologie. «Nous étions confrontés à d’énormes défis. Nous n’avions pas d’infrastructure, pas d’équipements et pas de ressources humaines pour traiter nos patients», a-t-il dit. «Maintenant, en l’espace de quatre ans, la Mauritanie est devenue en mesure de fournir des services de radiothérapie et de médecine nucléaire à l’aide d’équipements très perfectionnés et exploités par des Mauritaniens.»

Cette proximité a facilité la vie des patients

«Avant notre collaboration avec l’AIEA, nous n’avions pas de technicien en radiopharmacie et nous envoyions tous nos patients atteints d’un cancer au Maroc, en Tunisie ou ailleurs. Désormais, nous traitons presque tous nos patients localement», a déclaré Abdoulaye Mamadou Wagne, technicien en radiothérapie au Centre national d’oncologie.

La médecine nucléaire et la radiothérapie sont deux disciplines médicales fondamentales faisant appel à des rayonnements et à des atomes qui en émettent, appelés radionucléides, pour diagnostiquer, traiter et prendre en charge des maladies (voir Médecine nucléaire et radiothérapie).

Lutter de front contre le cancer

Le cancer tue chaque année plus de 7,6 millions de gens − soit plus que le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme réunis. Il est de plus en plus reconnu comme un problème de santé publique majeur dans toute l’Afrique. Le fardeau de la maladie s’est alourdi avec l’élévation du niveau de vie, qui a entraîné des modifications des modes de vie et de l’environnement, tels que régimes alimentaires malsains, pollution et manque d’activité physique, lesquels accroissent l’incidence du cancer.

Pendant de nombreuses années, la Mauritanie, un des 34 pays d’Afrique comptant parmi les moins avancés, a lutté pour faire face aux coûts financiers et humains liés au cancer. Les cancers hématologiques et les tumeurs solides exigent par exemple des traitements spécialisés qui n’étaient pas assurés dans les hôpitaux mauritaniens, en sorte que les patients devaient aller se faire soigner à l’étranger. Les cancers du col de l’utérus, du sein, de la prostate, du foie et des ovaires sont parmi les plus répandus dans le pays.

Aujourd’hui, les deux centres fournissent des services de radiothérapie et de médecine nucléaire à l’aide d’un accélérateur linéaire de particules et d’un appareil de curiethérapie haut débit de dose. Ils emploient par ailleurs plus de 20 professionnels de la santé formés dans le cadre de bourses, de cours et de visites d’experts de l’AIEA.

«Nous sommes très enthousiasmés par cette relation [avec l’AIEA], qui a commencé à donner des résultats très positifs en très peu de temps», a déclaré Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la Mauritanie, lors de l’inauguration du nouveau centre en décembre 2014. «Pour ce qui est du traitement du cancer, nous sommes désormais dans une position assez confortable.»

Le Centre national d’oncologie prévoit maintenant de partager son nouveau savoir-faire avec les pays voisins afin que le diagnostic et le traitement du cancer puissent s’améliorer dans toute la région du Sahel. «Nous prévoyons de faire de notre service un centre de référence et de formation pour la région», a dit Mounah. «Nous devenons un centre aux activités étendues et exceptionnellement bien équipé.»

Soutenir la transformation par la coopération

L’AIEA apporte un soutien à la Mauritanie depuis 2004 dans le cadre de son programme de coopération technique en aidant le gouvernement à transformer le pays en une nation capable d’utiliser les techniques nucléaires de manière sûre et rentable. La Mauritanie recourt maintenant aux technologies et outils nucléaires pour lutter contre les ravageurs et les maladies animales, pour cartographier les nappes phréatiques souterraines et pour contrôler et mesurer les niveaux de doses de rayonnement afin de protéger le personnel de santé, le public et l’environnement contre les rayonnements ionisants. Elle forme en outre des ingénieurs et des économistes à l’utilisation des outils de planification énergétique et des bases de données relatives à l’énergie nucléaire.

La Mauritanie a encore beaucoup à faire, mais elle a progressé à grands pas en quelques années en donnant aux patients accès à de meilleurs soins plus près de chez eux, ce qui aidera incontestablement à lutter contre le cancer a déclaré le Président Abdel Aziz. «Nous pensons qu’à l’avenir, cette relation importante pour notre pays, qui offre un modèle pour la sous-région, continuera à évoluer. Eu égard à ces développements, nous sommes fortement convaincus que les choses continueront à s’améliorer», a-t-il dit.

Maintenant, en l’espace de quatre ans, la Mauritanie est devenue en mesure de fournir des services de radiothérapie et de médecine nucléaire à l’aide d’équipements très perfectionnés et exploités par des Mauritaniens.
Moustapha Mounah, Directeur du Centre national d’oncologie, Mauritanie

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