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Science nucléaire : quatre contributions à la protection de l’environnement

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L’homme surexploite et pollue les milieux naturels et les conséquences sont désastreuses : changement climatique hors de contrôle, perte massive de biodiversité, apparition et propagation de nouvelles maladies. Toutefois, nous avons des raisons d’être optimistes : il existe des solutions pour remédier aux dommages causés et aider notre planète à se rétablir, dont certaines font appel à la science nucléaire.

Voici quatre contributions de la science et de la technologie nucléaires à la protection, à la préservation et à la restauration de notre environnement.

1. Atténuer les effets du changement climatique

Bâtiment du réacteur de l’EPR de Flamanville en France (Photo : IRSN)

Le changement climatique est l’un des plus grands problèmes auxquels l’humanité est confrontée. Il est dû en grande partie aux émissions de carbone provenant de la combustion de combustibles fossiles. La réduction et à terme l’arrêt de ces émissions nécessitent un énorme effort concerté de la part des gouvernements, de l’industrie et des populations pour réduire notre dépendance aux combustibles fossiles et passer à des sources d’énergie bas carbone telles que les énergies renouvelables et l’électronucléaire.

L’électronucléaire produit environ 10 % de l’électricité mondiale et plus d’un quart de l’électricité bas carbone. En produisant de l’électricité, une centrale nucléaire n’émet quasiment pas de carbone. L’électronucléaire peut ainsi jouer un rôle clé dans la transition vers un avenir énergétique à faibles émissions. Pour en savoir plus, écoutez notre podcast sur les réacteurs nucléaires. L’AIEA aide les pays qui mettent en œuvre des programmes électronucléaires. Elle a publié des ressources sur la contribution de l’énergie nucléaire à la décarbonation et à l’action climatique. Elle a lancé récemment une initiative visant à accélérer le développement de la production nucléaire d’hydrogène afin de contribuer à la décarbonation des secteurs dépendant fortement des combustibles fossiles, tels que l’industrie lourde et les transports.

En 2021, la France a produit environ 360 700 GWh d’électricité à l’aide des réacteurs nucléaires de puissance, soit près de 70 % de sa production globale. Dans le même temps, la Belgique a produit plus de 50 % de son électricité (près de 47 892 GWh) à l’aide de tels réacteurs.

2. Recycler les déchets plastiques

Depuis 1950, plus de huit milliards de tonnes de plastique ont été produites. La pollution par le plastique est devenue l’un des problèmes environnementaux les plus préoccupants à l’échelle mondiale, tant sur terre que dans les eaux. Elle représente une menace pour les animaux et les oiseaux de mer et commence à être présente dans nos aliments. Seule une petite partie du plastique est recyclée ou peut l’être au moyen de méthodes conventionnelles. Pour remédier à ce problème, l’AIEA collabore avec les pays pour trouver des solutions à l’aide de la technologie des rayonnements.

L’année dernière, l’AIEA a lancé NUTEC Plastics, une initiative qui soutient l’utilisation de techniques nucléaires spécialisées pour suivre et quantifier avec précision le déplacement et les incidences des particules de microplastique et des contaminants associés dans l’environnement. Cette initiative permettra aux experts de déterminer l’état et les tendances des particules de plastique marin, d’évaluer leur incidence sur les animaux marins et d’élaborer des scénarios de risque pour prendre des décisions en connaissance de cause.

L’initiative contribue également à rendre davantage de plastiques recyclables. Grâce à des radiotraitements tels que la réticulation, la scission en chaîne, le greffage et d’autres techniques de modification des matières, les experts peuvent transformer des plastiques auparavant non recyclables en plastiques recyclables. Pour en savoir plus sur l’utilisation de cette technologie, consultez notre récent photoreportage sur l’irradiation au service d’une économie circulaire.

3. Surveiller la pollution environnementale

Plusieurs activités du monde moderne sont la cause de rejets de polluants dans l’environnement. La pollution de l’air, de l’eau et du sol a une incidence sur les cycles biologiques, géologiques et chimiques et en devient partie intégrante. Grâce aux techniques et aux outils nucléaires, les experts peuvent étudier ces processus pour maîtriser les polluants et traiter les sites contaminés.

Dans l’air, les outils isotopiques et nucléaires sont utilisés pour surveiller les déplacements des métaux lourds, des gaz à effet de serre et des gaz et particules radioactifs. Cette vidéo explique comment les scientifiques peuvent utiliser des isotopes stables pour prendre « l’empreinte » des gaz à effet de serre présents dans un échantillon d’air et déterminer leur source.

Sur terre, des techniques nucléaires permettent d’identifier et de mesurer avec précision les polluants. Grâce à ces techniques, l’AIEA aide les pays à surveiller, à modéliser et à évaluer les initiatives de protection de l’environnement. L’AIEA aide également les scientifiques et les experts africains à apprendre comment prélever et prétraiter correctement des échantillons de l’environnement pour évaluer la radioactivité.

Dans les eaux, des techniques nucléaires et isotopiques de pointe permettent de surveiller avec précision la pollution et de fournir des données qui peuvent être utilisées par les décideurs. À Madagascar, les techniques nucléaires aident les populations vivant à proximité de décharges à identifier les zones contaminées et à avoir accès à de l’eau potable.

4. Gérer les ressources en eau douce

Nos vies dépendent en grande partie de la disponibilité en eau. Pour veiller à une utilisation durable de l’eau pour la consommation, l’industrie et l’agriculture, il est possible de mesurer les ratios d’isotopes dans l’eau au moyen de l’hydrologie isotopique.

Par l’intermédiaire de son laboratoire d’hydrologie isotopique, l’AIEA aide les pays à utiliser les techniques nucléaires et isotopiques pour évaluer les ressources en eau douce et gérer et protéger les ressources en eau. Ainsi, l’AIEA aide les experts du Zimbabwe à utiliser des techniques isotopiques pour évaluer les interactions entre les eaux souterraines et les systèmes fluviaux, ce qui leur permet de mieux gérer les ressources en eau douce, de lutter contre la pollution et d’assurer l’approvisionnement des populations en eau potable. Au Sahel, les techniques isotopiques sont utilisées pour cartographier et analyser les eaux souterraines.

Pour en savoir plus sur les techniques et technologies nucléaires utilisées face aux problèmes environnementaux, consultez notre page sur l’environnement et restez informé en vous abonnant à notre newsletter et à notre compte Facebook.

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