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Modernisation des services de radiothérapie en République de Moldova

Tiré du Bulletin de l’AIEA
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Un patient atteint d’un cancer de la tête et du cou est traité au moyen d’un linac à l’Institut d’oncologie de Moldova. (Photo : Institut d’oncologie, Moldova)

Avec le soutien de l’AIEA, la République de Moldova traite chaque année plus de 11 000 nouveaux cas de cancers, qui sont toutefois souvent diagnostiqués à un stade avancé, lorsque les chances de guérison sont plus faibles. Près de la moitié des malades concernés reçoivent aujourd’hui une radiothérapie à l’Institut d’oncologie et au Centre clinique national, nouvellement équipés, situés à Chisinau, la capitale du pays.

« L’objectif du programme national de lutte contre le cancer pour 2016-2025 est de réduire de 7 % la mortalité due au cancer », explique Rodica Mindruta-Stratan, chirurgienne oncologue en chef à l’Institut d’oncologie et responsable du programme national de lutte contre le cancer au Ministère de la santé de ce pays. « Malgré les améliorations récentes en matière de diagnostic précoce, les tumeurs ont tout de même entraîné plus de 6 000 décès en 2016, représentant la deuxième cause de mortalité », ajoute-t-elle.

Le programme national de lutte contre le cancer prévoit d’accroître l’accès aux services de diagnostic précoce, de dépistage, de prévention et de traitement. « L’objectif du gouvernement est de diagnostiquer 25 % de cancers en plus aux stades I et II et de faire en sorte qu’au moins 80 % des patients aient accès à des services de diagnostic, de traitement et de soins continus de qualité d’ici 2025 », précise-t-elle.

Depuis le milieu des années 2000, l’AIEA travaille en étroite collaboration avec les autorités moldoves en vue d’améliorer les services de radiothérapie et de médecine nucléaire. « Le pays connaît des difficultés importantes dans le domaine des soins de santé, notamment en ce qui concerne le diagnostic et le traitement du cancer », explique Ludmila Wiszczor, responsable de la gestion de programmes à l’AIEA qui travaille avec la République de Moldova.

Expansion des services de radiothérapie

Au cours des quinze dernières années, la Moldova a bénéficié de l’assistance de l’AIEA en vue de se doter des capacités nécessaires pour mettre en œuvre de nouvelles technologies et améliorer l’assurance de la qualité dans les domaines de la médecine nucléaire, du radiodiagnostic et de la radiothérapie. D’après Ludmila Wiszczor, l’appui à la modernisation des services de médecine nucléaire à l’Institut d’oncologie et au Centre clinique national était une priorité pour le Gouvernement moldove. La situation était critique : en raison du manque de fonds disponibles pour la rénovation et la modernisation des installations, les deux hôpitaux ont dû fermer les portes de leurs services de diagnostic de médecine nucléaire, qui étaient obsolètes et non opérationnels. Mais l’assistance de l’AIEA a permis de les réouvrir.

Grâce à l’étroite coopération avec l’Agence, un appareil de tomodensitométrie (CT), à l’aide duquel les radiologues peuvent diagnostiquer plus facilement les cancers et d’autres maladies graves, a été installé au Centre clinique national. Un deuxième appareil devrait être mis en place à l’Institut d’oncologie plus tard dans l’année.

La tomodensitométrie permet d’obtenir des images du corps sous différents angles au moyen d’un appareil à rayons X spécial. Les informations sont ensuite traitées par ordinateur en vue d’obtenir une coupe transversale des tissus du corps et des organes.

L’appui de l’AIEA a aussi permis d’installer le premier appareil de radiothérapie moderne – un accélérateur linéaire – à l’Institut d’oncologie. « L’accélérateur linéaire a contribué à améliorer les services de radiothérapie du pays et à accroître l’accès à ceux-ci », affirme Rodica Mindruta-Stratan.

En 2011, l’AIEA avait également aidé à mettre en place un appareil de tomographie d’émission monophotonique (SPECT) à l’Institut d’oncologie, facilitant l’accès des patients aux examens de diagnostic nucléaires modernes. L’installation d’un appareil de SPECT/CT au Centre clinique national en 2013 a permis à ce dernier de réouvrir son service de médecine nucléaire et de réaliser des examens plus précis et plus complexes chez des patients atteints de divers cancers.

Les services de radiothérapie modernisés sauvent de nombreuses vies. « Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le nombre de patients chez qui un cancer de stade III ou IV (lorsque les chances de guérison sont faibles) a été diagnostiqué a nettement diminué entre 2000 et 2016, passant de 70 % à 55 %, et ce notamment grâce au nouveau matériel et à la formation fournis par l’AIEA », déclare Rodica Mindruta-Stratan.

Formation et renforcement des compétences

En République de Moldova, les praticiens travaillant en médecine nucléaire et en radiothérapie ont un accès restreint à la formation théorique et pratique, ce qui crée d’énormes lacunes médicales dans la prise en charge du cancer.

« En travaillant avec l’AIEA pour obtenir une formation spécialisée et renforcer les compétences, nous avons pu créer un groupe de professionnels comprenant des oncologues radiothérapeutes, des physiciens médicaux et des manipulateurs en radiothérapie formés afin de satisfaire nos exigences en matière de soins de santé », explique Rodica Mindruta-Stratan.

La participation actuelle du pays aux activités de coopération technique de l’AIEA vise à garantir que le personnel reçoit une formation adéquate pour utiliser au mieux le nouveau matériel ultramoderne. Rodica Mindruta-Stratan ajoute que le programme national de prise en charge du cancer dépend largement de la participation du personnel médical à des programmes de bourses et à des visites scientifiques visant à renforcer leurs capacités et à développer leurs compétences en matière de techniques d’examen diagnostique en médecine radiologique.

Le pays a aussi grandement bénéficié du partenariat avec le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), institution spécialisée de l’OMS, pour surmonter les obstacles en matière de lutte anticancéreuse. La mise en place par l’Institut d’oncologie d’un registre du cancer en ligne, grâce à l’appui de l’AIEA, de l’OMS et du CIRC, a été une autre réussite importante. Cet outil permet de suivre l’évolution des doses reçues par les patients pendant leur traitement à l’Institut.

Le Ministère de la santé, du travail et de la protection sociale a organisé des campagnes anti-cancer pour sensibiliser le public à la maladie, et notamment au rôle important de la radiothérapie dans la lutte contre le cancer. Ces campagnes promeuvent en outre des modes de vie sains et proposent des examens médicaux gratuits.

« Afin de rehausser la qualité des services sanitaires de lutte contre le cancer, il est indispensable d’améliorer les conditions de travail, de mettre en œuvre de nouvelles technologies rentables et de procéder à un suivi accru des facteurs de risque sanitaires », conclut Rodica Mindruta-Stratan.

L’objectif du gouvernement est de diagnostiquer 25 % de cancers en plus aux stades I et II et de faire en sorte qu’au moins 80 % des patients aient accès à des services de diagnostic, de traitement et de soins continus de qualité d’ici 2025.
Rodica Mindruta-Stratan, responsable du programme national de lutte contre le cancer de la République de Moldova

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