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Le Mali sur la voie de la sûreté et de la sécurité durables des sources radioactives

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Le Mali utilise des sources radioactives notamment pour la recherche agricole et la médecine. (Photo : Ivo Balderi/FAO)

Depuis 2009, avec l’appui de l’AIEA, les autorités maliennes collectent dans l’ensemble du pays des sources radioactives scellées retirées du service pour les entreposer de manière sûre dans la capitale, Bamako. Pour le moment, elles s’emploient à améliorer la sécurité de l’entreposage de sorte que ces sources, encore radioactives, ne tombent pas aux mains de malfaiteurs.

« Toute source qui émet des rayonnements ionisants, même en fin de vie utile, doit être entreposée de manière sûre », déclare Nagantié Kone, directeur général de l’Agence malienne de radioprotection (AMARAP). « Mais n’oublions pas qu’une telle source doit aussi être sécurisée. Plus elle est radioactive, plus il y a de risques que quelqu’un s’en empare illégalement ».

Au Mali, comme dans la plupart des pays, les sources radioactives sont largement utilisées. Par exemple, pour mesurer l’humidité et la densité du sol avant la construction d’une route, les ouvriers utilisent une jauge spéciale qui émet des rayonnements. Pour observer l’intérieur de l’organisme d’un patient, le personnel médical recourt à l’imagerie diagnostique à l’aide de substances radioactives. Même les chercheurs d’or utilisent des appareils radioactifs, et c’est ainsi qu’ils peuvent dire s’il y a de l’or sous terre.

L’entreposage dans des conteneurs d’expédition

Mais que deviennent ces sources radioactives une fois qu’elles arrivent à la fin de leur vie utile ? Pour de nombreux pays aux ressources limitées, il serait onéreux de construire une installation pour les entreposer de manière sûre et sécurisée. Certains, dont le Mali, optent pour une solution d’entreposage temporaire dans des conteneurs d’expédition, ou « conteneurs ISO ».

Le Mali a installé son conteneur d’entreposage en 2009 avec l’appui de l’AIEA, qui a fourni aux autorités maliennes des orientations et des conseils d’experts, sur les prescriptions de sûreté. À l’heure actuelle, cette installation d’entreposage contient environ 70 sources.

« Cette solution abordable convient pour entreposer temporairement de petites quantités de sources retirées du service », explique Gert Liebenberg, agent de sécurité nucléaire à l’AIEA. « En appliquant des mesures de sûreté et de sécurité appropriées aux conteneurs ISO, ceux-ci pourraient apporter le même niveau de protection que les installations d’entreposage permanentes ».

L’AIEA mobilise maintenant des ressources pour renforcer encore la sécurité de l’installation d’entreposage du Mali. Pour l’instant, ce sont des gardiens qui la surveillent 24 heures sur 24. « Les améliorations prévues de la protection physique comprennent l’ajout de barrières et de niveaux de sûreté et de sécurité », précise Nagantié Kone.

L’idée est que des experts internationaux procèdent à une évaluation des besoins l’an prochain et déterminent les mesures de sécurité à mettre en place. « Nous nous emploierons surtout à mettre en place des dispositifs de sécurité tels que des caméras, des systèmes d’alarme, un éclairage à détection de mouvement et des systèmes inviolables placés sur les portes pour empêcher toute intrusion », indique Gert Liebenberg.

Une mission d’experts prévue l’an prochain au Mali permettra d’évaluer les améliorations à apporter en matière de sécurité et les précautions de sûreté à prendre. « Les experts se pencheront sur la prévention de l’enlèvement non autorisé de sources radioactives dans les installations d’entreposage », ajoute-t-il.

Le Honduras, Madagascar et le Mali font partie des pays qui utilisent des conteneurs ISO pour l’entreposage sûr et sécurisé de sources radioactives scellées retirées du service. Après une réunion de consultation tenue en 2017, des experts ont élaboré des orientations pour l’utilisation sûre et sécurisée de conteneurs ISO comme installations d’entreposage.

Que se passe-t-il après l’entreposage ?

Dès qu’une source a été récupérée, trois options s’offrent aux autorités. Elle peut être réutilisée, renvoyée au fournisseur pour être recyclée ou entreposée temporairement avant son stockage définitif. De nombreux pays entreposent temporairement leurs sources radioactives parce qu’ils ne disposent pas d’installations de stockage définitif.

Les autorités maliennes élaborent la réglementation nécessaire en matière de sûreté nucléaire et radiologique pour que les sources importées soient renvoyées aux fournisseurs. « Les producteurs n’acceptent pas toujours les sources retirées du service », déclare Nagantié Kone. « C’est pourquoi nous sommes en train d’élaborer la réglementation adéquate pour garantir leur renvoi. C’est une manière d’assurer la sécurité des sources radioactives et de protéger la population et l’environnement contre les rayonnements. »

Le Mali entrepose temporairement ses sources radioactives scellées retirées du service dans des conteneurs d’expédition, ou « conteneurs ISO ». (Photo : AIEA)

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