Les longues négociations menées mardi en Iran concernant les questions de vérification nucléaire en suspens « n’ont pas été concluantes » : c’est ce que le Directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, a déclaré au Conseil des gouverneurs de l’Agence en présentant mercredi à l’organisme de 35 membres son dernier rapport sur la vérification et le contrôle en Iran.
Le 23 novembre, à Téhéran, M. Grossi a rencontré Mohammad Eslami, Vice-Président iranien et Chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, et Hossein Amir-Abdollahian, Ministre des affaires étrangères.
L'AIEA a vérifié et contrôlé le respect par l'Iran de tous les engagements qu'il a pris dans le domaine nucléaire au titre du Plan d’action global commun (PAGC), parfois appelé accord sur le nucléaire iranien. Cependant, depuis février 2021, les activités de vérification et de contrôle de l’Agence ont été entravées par la décision de l’Iran de cesser d'honorer ces engagements.
Un accord temporaire conclu par l’Iran et l’AIEA en février a facilité le maintien de la continuité des connaissances, a dit M. Grossi. « Cependant, la prolongation répétée de l'accord, qui est maintenant en place depuis environ neuf mois, compromet grandement la capacité de l'Agence à rétablir cette continuité des connaissances », a-t-il déclaré.
Le manque d'accès des inspecteurs de l’AIEA à l’atelier de Karaj « nuit gravement à la capacité de l'Agence de rétablir la continuité des connaissances concernant cet atelier, largement considérée comme cruciale dans l’optique d'un retour au PAGC », a-t-il ajouté.
Les négociations entre les parties au PAGC — l’Iran et cinq puissances mondiales — devraient reprendre à Vienne la semaine prochaine.
À propos de la présence de particules d’uranium d’origine anthropique en trois emplacements en Iran non déclarés à l’Agence, M. Grossi a déclaré qu’il s'agissait d’« une indication claire qu’il y a eu à ces emplacements des matières nucléaires et/ou des équipements contaminés par des matières nucléaires ».
Il a également fait état de « cas où des inspecteurs de l’Agence ont été soumis à des fouilles trop poussées par des agents de sécurité à des installations nucléaires en Iran » et exhorté l'Iran à remédier à la situation, à appliquer aux installations nucléaires des procédures de sécurité conformes aux pratiques de sécurité acceptées au niveau international et à respecter les privilèges et immunités de l’AIEA et de ses inspecteurs.