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Le Directeur général de l’AIEA à la COP25 : la transition vers une énergie propre passe par le développement de l’électronucléaire

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Director General Rafael Mariano Grossi at the UN Climate Change Conference (COP 25). (Photo: J. Donovan/IAEA)

Pour Rafael Mariano Grossi, Directeur général de l’AIEA, qui s’est exprimé à la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP25), le 11 décembre à Madrid (Espagne), le monde devra faire davantage appel à l’électronucléaire, source d’énergie sobre en carbone, pour opérer sa transition vers une énergie propre, l’électronucléaire pouvant notamment être utilisé en appoint de diverses énergies renouvelables, comme le solaire ou l’éolien.

À l’heure actuelle, le monde est encore bien loin d’atteindre les objectifs climatiques qu’il s’est fixé dans le cadre de l’Accord de Paris. Environ deux tiers de l’électricité mondiale étant encore produite au moyen de combustibles fossiles et malgré les investissements croissants dans les sources d’énergie renouvelable, les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont atteint l’an dernier un niveau record.

Selon Rafael Mariano Grossi, pour inverser la tendance et donner au monde les moyens de réaliser ses objectifs climatiques, il sera nécessaire d’intensifier le déploiement d’un bouquet diversifié associant des sources sobres en carbone, telles que l’hydraulique, l’éolien ou le solaire, au nucléaire et au stockage par batterie.

« L’énergie nucléaire et les énergies renouvelables ne doivent pas être considérées comme concurrentes », a-t-il fait remarquer lors d’une manifestation parallèle sur l’objectif de développement durable 7 (ODD 7), qui vise à garantir l’accès à des services énergétiques d’un coût abordable et fiables. « Nous devons tirer parti de toutes les sources d’énergie propres dont nous disposons. »

L’exploitation des centrales nucléaires n’engendre pratiquement pas de gaz à effet de serre ou de polluants atmosphériques. Par ailleurs, ces centrales peuvent fonctionner 24 heures sur 24 quasiment à pleine capacité, tandis que les divers modes de production d’énergie renouvelable doivent être couplés à des systèmes énergétiques d’appoint du fait de leur production intermittente.

« Le nucléaire constitue une source d’électricité stable et fiable, déclare Rafael Mariano Grossi. Il permet de produire sans interruption une électricité sobre en carbone en appoint des énergies renouvelables, lesquelles seront amenées à se développer. Fonctionnant de jour comme de nuit, qu’il pleuve ou qu’il vente, le nucléaire peut être la solution permettant aux énergies renouvelables de prendre leur plein essor. »

Rafael Mariano Grossi a également abordé le rôle des applications nucléaires qui aident les pays à s’adapter aux conséquences du changement climatique, dont les effets se font déjà sentir. « Nos scientifiques aident les pays à mettre au point de nouvelles variétés de riz et d’orge qui résistent à la sécheresse, aux températures extrêmes et à la salinité. En parallèle, nous appuyons l’utilisation des techniques nucléaires aux fins de l’identification et de la gestion des ressources en eau limitées. »

La manifestation parallèle de l’Organisation des Nations Unies consacrée à l’accélération de la transformation énergétique à l’appui du développement durable et de l’Accord de Paris était axée sur les initiatives susceptibles d’influer dans une large mesure sur la réalisation de l’ODD 7, de contribuer à réduire durablement des déficits énergétiques et de promouvoir l’action climatique grâce à une transition vers des solutions énergétiques décarbonées.

La manifestation s’est ouverte par des allocutions de Liu Zhenmin, Secrétaire général adjoint du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU (UNDESA), de Damilola Ogunbiyi, Directrice générale d’Énergie durable pour tous, et de Li Yong, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI).

Rafael Mariano Grossi a estimé que l’électronucléaire devait avoir sa place dans les débats sur l’avenir énergétique du monde et s’est dit encouragé par les discussions qu’il avait eues avec d’autres organisations internationales ainsi que par leur volonté de travailler avec l’AIEA à l’instauration d’un climat plus écologique.

Il a souligné la valeur symbolique de sa participation, une semaine seulement après sa prise de fonctions, à la COP25.

« Cela atteste l’importance que revêt cette question et témoigne de ma conviction la plus profonde que la science et la technologie nucléaires ont un rôle important à jouer s’agissant d’aider le monde à faire face à l’urgence du changement climatique. De nombreux États parmi les 171 membres de l’AIEA partagent cet avis. »

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