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Le Bélarus reçoit du matériel de l’AIEA pour évaluer les risques radiologiques associés aux feux de forêt

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Des professionnels s’entraînent à prélever des échantillons de sol et d’air à l’aide du nouveau laboratoire mobile lors d’un exercice pratique effectué en mai 2020 dans la zone d’exclusion de Chornobyl. (Photo : R. Nenashev/Réserve radioécologique nationale de Polésie, Bélarus)

Lorsque des feux de forêt surviennent sur des sites très fortement irradiés, les autorités et le public veulent savoir s’il existe un risque important d’exposition aux rayonnements. La question s’est posée en avril 2020, quand des incendies se sont déclarés dans le nord de l’Ukraine, à 16 kilomètres seulement du Bélarus, dans la zone d’exclusion de Chornobyl qui s’étend de part et d’autre de la frontière entre ces deux pays. Certes, ces incendies ne présentaient pas un risque élevé ; pour autant, le matériel envoyé au Bélarus par l’AIEA permettra de mieux préparer les scientifiques à assurer le contrôle radiologique à l’avenir.

Des feux de forêts sont régulièrement observés dans les parties désertées de la zone d’exclusion qui entoure la centrale nucléaire de Chornobyl sur 4 760 kilomètres carrés et est largement inhabitée depuis l’accident nucléaire de 1986. Il faut, en pareil cas, disposer de données scientifiques solides pour pouvoir intervenir correctement et protéger la santé de la population et des personnels directement concernés, comme les pompiers, les travailleurs forestiers, les gardes frontières, les scientifiques et les techniciens qui opèrent dans la zone.

À la demande du Bélarus, l’AIEA a contribué à la conception et à l’acquisition d’un laboratoire mobile équipé de tous les instruments et outils nécessaires au contrôle radiologique de l’air et de l’environnement, qui pourrait ainsi sillonner le pays.

« Grâce au travail appliqué des spécialistes de l’AIEA et de leurs homologues bélarussiens, un laboratoire mobile adapté et bien équipé a été conçu et livré au Bélarus pour l’aider à réagir rapidement aux risques radiologiques présentement générés par les feux de forêts dans la zone d’exclusion », déclare le Directeur par intérim des Laboratoires de l’environnement de l’AIEA, Peter Swarzenski.

Le laboratoire mobile peut être utilisé comme station de travail par des équipes de quatre personnes, notamment pour des opérations tout-terrain. Il est équipé d’un dispositif portable d’échantillonnage de l’air, d’un spectromètre gamma portable, d’un appareil de mesure des rayonnements présents dans des échantillons de l’environnement, d’un kit d’échantillonnage du sol, d’équipements de protection individuels, d’outils de navigation et de communication, d’un générateur électrique et d’un espace de travail doté d’un ordinateur et d’autres appareils.

Des échantillons de l’air sont prélevés sur les lieux des incendies et analysés afin de déterminer avec précision l’activité des radio-isotopes du césium, du strontium et des éléments transuraniens.

L’assistance fournie au Bélarus par l’AIEA s’inscrit dans le cadre d’un projet de coopération technique lancé en 2018, qui a principalement pour objet d’aider le personnel technique et scientifique de la Réserve radioécologique nationale de Polésie, au Bélarus, à améliorer ses connaissances et ses compétences professionnelles en ce qui concerne plus particulièrement la dosimétrie en cas d’inhalation de radionucléides, et à les orienter dans le choix et l’acquisition d’instruments, outils et consommables adaptés pour le contrôle radiologique, l’échantillonnage de l’air et du sol, et le traitement et l’analyse des échantillons.

« L’Agence a grandement contribué au renforcement de nos activités dans les domaines de la recherche et du contrôle de la contamination radioactive, non seulement grâce au laboratoire radiologique mobile mais aussi aux formations, aux visites scientifiques et à l’achat du matériel et des fournitures nécessaires. C’est exactement ce dont nous avons besoin en ce moment », se réjouit Mikhail Patsiomkin, spécialiste au Ministère bélarussien des situations d’urgence.

L’information scientifique au service d’une meilleure communication avec les populations locales

Outre la collecte et l’analyse de données, la communication d’informations aux populations locales vivant à proximité des sites des incendies est un élément essentiel de l’intervention d’urgence.

« Lors de l’évaluation des dangers et des risques radiologiques liés aux récents incendies dans la partie ukrainienne de la zone d’exclusion, les médias ont pris en compte l’avis du personnel de la Réserve radioécologique nationale de Polésie, qui avait bénéficié d’un appui technique et scientifique de l’AIEA. Grâce à cela, les informations publiées dans les médias bélarussiens ont été généralement fiables et fondées sur des sources faisant autorité », ajoute Mikhail Patsiomkin.

Au mois de mai 2020, alors que le projet de coopération technique de l’AIEA touchait à sa fin, le Bélarus était bien équipé pour évaluer les risques radiologiques que pourraient générer de futurs feux de forêts.

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