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L’AIEA commémore la première physicienne médicale au monde lors de la Journée internationale de la physique médicale

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Saviez-vous que Marie Skłodowska-Curie était la première physicienne médicale au monde ?

Elle non plus ne le savait pas à l’époque. Ce n’est pas un hasard si des milliers de physiciens médicaux célèbrent chaque année la Journée internationale de la physique médicale le 7 novembre : c’est le jour où Marie Skłodowska-Curie est née en 1867. Elle a été la première spécialiste à introduire les principes de la physique dans le domaine médical en se concentrant sur le diagnostic et le traitement des maladies, ouvrant la voie à ce que l’on appelle aujourd’hui la physique médicale.

Lorsqu’elle étudiait les propriétés de l’uranium et du thorium, Marie Skłodowska-Curie s’est rendu compte que ces éléments produisaient des rayons spontanés et mystérieux, qui ont impressionné une plaque photographique située à proximité. La présence d’uranium et de thorium dans des minéraux avait été découverte bien avant sa naissance, mais les propriétés chimiques de ces éléments étaient encore inconnues. En fait, l’uranium était utilisé pour donner au verre une coloration jaune-verdâtre qui brille dans le noir et le thorium servait à l’éclairage des lampes à gaz. Ce sont les nouvelles observations de Marie Skłodowska-Curie qui ont mené à la découverte de la radioactivité et de deux nouveaux éléments radioactifs : le polonium et le radium.

Marie Skłodowska-Curie et son époux, Pierre Curie, ont reçu le prix Nobel de physique en 1903 pour leurs travaux dans ce domaine. Les propriétés physiologiques et les applications médicales du radium ont finalement été établies lors d’un essai portant sur le traitement des cicatrices dues au lupus.

La mise au point de la radio-oncologie moderne a commencé au début du XXsiècle et l’application des rayonnements en médecine aux fins du diagnostic et du traitement de maladies s’est développée de manière régulière et considérable depuis lors. Au début, les cancers le plus fréquemment traités étaient ceux de la peau, car les rayonnements ne pénétraient pas plus profondément dans le corps. Le perfectionnement de cette technologie a permis la mise au point d’un nouvel appareil capable d’émettre des rayons X de plus haute énergie, pouvant aussi servir au traitement des cancers internes.

Ayant grandi dans un environnement marqué par la maladie et la mort, Marie Skłodowska-Curie éprouvait beaucoup de compassion pour les malades. Sa sœur aînée était morte de la fièvre typhoïde et sa mère de la tuberculose, et elle a perdu son mari dans un accident de voiture. Le monde de la médecine lui était familier car son frère et l’une de ses sœurs étaient médecins. Pendant la Première Guerre mondiale, elle a commencé à réfléchir à la manière dont elle pourrait aider à sauver la vie des soldats blessés. Elle a écrit dans une lettre à sa fille : « Toi et moi, Irène, nous chercherons à nous rendre utiles ! »

Les champs de bataille étant loin des hôpitaux, Marie Skłodowska-Curie a réfléchi à des moyens de les rapprocher des blessés. Son ingéniosité a conduit à l’invention d’un véhicule appelé « ambulance radiologique », plus connu sous le nom de « Petite Curie ».

Dans cette invention mobile, elle a installé les appareils et le matériel nécessaires à la production de rayons X qui permettraient aux médecins de voir l’intérieur du corps d’une victime : un générateur électrique, des tubes à vide en verre pour la production de rayons X, une table sur laquelle le patient pouvait s’allonger, des plaques photographiques, un écran de radioscopie, des équipements de protection pour les opérateurs, et des câbles isolés ainsi que des rideaux destinés à empêcher la lumière de perturber l’examen. Tout cela était essentiel à l’établissement d’un diagnostic.

Marie Skłodowska-Curie a continué à développer ses connaissances en anatomie et en traitement des images photographiques en lisant sur ces sujets et en suivant des cours de médecine spécialisés. Elle a persuadé l’Union des femmes de France de financer son invention, ce qui lui a permis de rassembler assez d’argent pour construire une vingtaine de « Petites Curies », former 150 volontaires femmes au métier de technicienne et leur dispenser une formation appropriée à la radiothérapie et aux examens radiographiques. Dans chaque véhicule, le personnel était composé d’un médecin, d’un technicien et d’un chauffeur, mais à cette époque, les femmes n’étaient pas autorisées à conduire un véhicule. Marie Skłodowska-Curie, qui souhaitait apprendre à conduire une « Petite Curie », a réussi à faire modifier la réglementation et finalement pu conduire l’un de ces véhicules pour effectuer elle-même les examens.

C’était une pionnière et ses travaux ont jeté les bases de ce que l’on appelle aujourd’hui la physique médicale. Elle a mis à profit ses connaissances en physique et sa familiarité avec le domaine médical pour aider ceux qui en avaient besoin, ouvrant ainsi sans le savoir la voie à une toute nouvelle branche de la technologie des rayonnements, laquelle assure aujourd’hui la qualité du diagnostic et du traitement pour des millions de patients dans le monde.

De nos jours, les physiciens médicaux jouent un rôle essentiel s’agissant d’améliorer la qualité des soins de santé dans le monde, garantissant la sûreté du patient en radiologie en veillant à ce que chaque patient reçoive la dose optimale de rayonnements lors d’un diagnostic ou d’un traitement. Dans le domaine de la radiothérapie, par exemple, les physiciens médicaux contribuent à adapter le traitement à chaque patient et s’assurent de la précision des rayonnements émis par la machine afin que les traitements soient sûrs, efficaces et de qualité.

Pour plus d’informations sur le rôle des physiciens médicaux et d’autres manifestations virtuelles se déroulant lors de la Journée internationale de la physique médicale, veuillez consulter le Human Health Campus de l’AIEA (en anglais).

Pour plus d’informations sur le programme de bourses Marie Skłodowska-Curie de l’AIEA, qui vise à inciter les jeunes femmes à faire carrière dans le domaine nucléaire, cliquez ici.

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