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La technologie nucléaire et les changements climatiques : ouverture du Forum scientifique

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La technologie nucléaire a un rôle important à jouer face aux changements climatiques et l’AIEA apporte son soutien aux pays afin qu’ils utilisent la science nucléaire pour atténuer et surveiller le réchauffement climatique et s’adapter à ses effets, a souligné aujourd’hui Yukiya Amano, Directeur général de l’AIEA, dans sa déclaration lors de la séance d’ouverture du Forum scientifique 2018.

Dans sa déclaration, lue par Aldo Malavasi, Directeur général adjoint et Chef du Département des sciences et des applications nucléaires, Yukiya Amano a affirmé que « le changement climatique [était] l’un des plus grands défis environnementaux de notre époque. Grâce à l’énergie d'origine nucléaire, il est possible d’atténuer les émissions de gaz à effet de serre, et d’autres applications de la science et de la technologie nucléaires peuvent aider les pays à surveiller les effets des changements climatiques et à s’y adapter ».

Yukiya Amano a mis en avant la nécessité d’accroître l’utilisation de toutes les formes d’électricité à bas carbone, notamment celle d'origine nucléaire, pour permettre la réalisation des objectifs liés aux changements climatiques d’ici 2050. Et cela inclut le nucléaire. « Il va être difficile de produire de l'énergie en quantités suffisantes tout en s’efforçant d’atteindre l’objectif fixé à Paris visant à limiter à deux degrés centigrades la hausse de température moyenne de la planète sans faire davantage appel à l'électronucléaire », a déclaré Yukiya Amano.

Il a également souligné l’importance des technologies nucléaires en matière d’adaptation aux conséquences des changements climatiques, telles que les pénuries d’eau, la dégradation des terres, une augmentation des maladies animales et la prolifération des insectes ravageurs. « Grâce aux techniques de sélection des plantes faisant appel aux rayonnements, les pays peuvent mettre au point et cultiver de nouvelles variétés végétales, notamment de riz et d’orge. Celles-ci ont un rendement supérieur et sont plus résistantes à la sécheresse et aux maladies, phénomènes qui pourraient devenir de plus en plus fréquents. »

Nous devons œuvrer pour que l’idée de technologie nucléaire au service du climat soit accessible à tous et acceptée par tous. Il est de notre devoir de veiller à ce que le monde entier soit conscient de cela et de l’importance de la technologie nucléaire dans la lutte contre les changements climatiques.
La Princesse Sumaya bint El Hassan, Présidente de la Société scientifique royale de Jordanie

Séance d’ouverture

La technologie nucléaire est l’un des principaux moyens novateurs auxquels la Jordanie a recours pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre, a déclaré la Princesse Sumaya bint El Hassan, Présidente de la Société scientifique royale de Jordanie. « La Jordanie s’est engagée sur la voie des énergies renouvelables et de la technologie nucléaire. »

Les décideurs et la communauté internationale doivent se fier aux scientifiques et reconnaître le rôle de la technologie nucléaire, a-t-elle affirmé. Elle a ensuite fait remarquer que « l’Accord de Paris ne [faisait] pas mention de la technologie nucléaire. C’est à nous que revient la tâche de la défendre et de la promouvoir à grande échelle. Nous devons œuvrer pour que l’idée de technologie nucléaire au service du climat soit accessible à tous et acceptée par tous. Il est de notre devoir de veiller à ce que le monde entier soit conscient de cela et de l’importance de la technologie nucléaire dans la lutte contre les changements climatiques ».

L’adaptation et l’atténuation sont deux approches distinctes face aux changements climatiques, et elles doivent être suivies parallèlement, a souligné Yeafesh Osman, Ministre de la science et de la technologie du Bangladesh. En raison de sa faible altitude et de sa densité de population élevée, le Bangladesh est l’un des pays qui subit le plus les effets des changements climatiques ; à cet égard, le pays a intégré la technologie nucléaire à sa stratégie et à son plan d’action sur le changement climatique, en vue d’atténuer les changements climatiques et de s’adapter à leurs effets. « Il est urgent de mettre au point des variétés végétales résistantes pour améliorer la sécurité alimentaire », a-t-il déclaré. Il a ajouté que l’irradiation, à l’aide des technologies nucléaires, jouait un rôle important à cet égard.

Francis Mokoto Hloale, Ministre de l’énergie et de la météorologie du Lesotho, a souligné l’importance de l’agriculture intelligente face au climat, qui permet de s’adapter aux conséquences des changements climatiques. Il a mis en évidence le soutien apporté par l’AIEA en matière de gestion des sols et de l’eau, d’élevage et de cartographie des eaux souterraines, en vue d’aider le pays à atteindre les objectifs qu'il s'est fixés dans le cadre de sa stratégie face aux changements climatiques adoptée l’année dernière.

« L’énergie nucléaire est une énergie verte qui n’engendre presque aucune émission », a déclaré Jianfeng Yu, Président de la Compagnie nucléaire nationale chinoise. « Par rapport aux énergies renouvelables, c’est une source d’énergie plus stable et moins dépendante des conditions météorologiques. »

L’énergie d’origine nucléaire joue un rôle important dans les plans de la Chine visant à atténuer les changements climatiques, a-t-il ajouté, soulignant que les 13 réacteurs nucléaires de puissance en cours de construction en Chine représentent un quart de toutes les tranches en construction dans le monde. « Notre capacité [nucléaire] a doublé en cinq ans, et cela a eu un impact majeur sur l’environnement. »

Jianfeng Yu a appelé les experts de la communauté internationale à œuvrer ensemble pour l’innovation, en vue de répondre aux préoccupations liées à la sûreté, à l’économie et à l’acceptation de l’électronucléaire par le public. « Seule l’innovation peut rendre l’énergie nucléaire plus forte », a-t-il déclaré.

L'innovation, sous la forme de la plus grande expérience scientifique au monde, est au cœur de la mission d’ITER, l’organisation internationale qui œuvre pour rendre possible la production d’électricité à partir de la fusion nucléaire. « La fusion est la source d’énergie la plus abondante dans l’univers », a déclaré Bernard Bigot, Directeur général de l’Organisation internationale ITER. « Aujourd’hui, alors que la communauté mondiale s’efforce de lutter contre les changements climatiques, l’énergie de fusion est plus nécessaire que jamais. »

La fusion est intrinsèquement sûre, ne produit pas de déchets radioactifs ni de gaz à effet de serre, et la source du combustible est abondante. Néanmoins, il a ajouté qu’il reste encore beaucoup d’obstacles à l’exploitation de cette technologie, notamment la construction d’une cuve capable de supporter la température de 150 millions de degrés Celsius nécessaire pour que la réaction de fusion ait lieu.

Ce n’est pas la science mais la perception du nucléaire par le public qui empêche la technologie nucléaire de jouer un rôle plus important dans la lutte contre les changements climatiques, a déclaré Hillary Diane Andales, étudiante philippine lauréate du Breakthrough Junior Challenge 2017. L’industrie et toutes les parties prenantes doivent s’efforcer de diffuser ce message sous une forme accessible, afin qu’il arrive au public. « C’est à la lumière des faits qu’il faut évaluer les choses, et les faits montrent que le changement climatique est un problème réel et que la technologie nucléaire peut contribuer à le résoudre. »

Programme du Forum scientifique

Le Forum scientifique, qui se tiendra pendant deux jours en marge de la Conférence générale de l’AIEA, présentera cette année la façon dont les technologies nucléaires sont mises à profit pour faire face aux problèmes liés aux changements climatiques, en matière d’atténuation, de surveillance et d’adaptation. Des responsables et des experts et chercheurs renommés vont passer en revue les contributions de la science et de la technologie nucléaires à la lutte contre les changements climatiques.

La diffusion en direct du Forum scientifique est disponible ici. Cliquez ici pour visionner sur Facebook la séance d’ouverture. Regardez une courte vidéo et consultez notre série Articles incontournables sur le soutien de l’AIEA au développement, notamment dans la lutte contre le changement climatique dans le monde. Suivez et utilisez l’hashtag #Atoms4Climate (l’atome pour le climat) sur Twitter pour recevoir les mises à jour et rejoindre la discussion sur le Forum scientifique.

Aperçu des séances

Le rôle de l’électronucléaire dans la réduction des émissions de CO2

La première séance sera consacrée au rôle que joue l'électronucléaire dans la réduction des émissions de GES concomitante à la production d'une énergie suffisante pour alimenter la croissance économique.

Suivi et mesure des changements

La deuxième séance sera consacrée à la mise à disposition en temps utile de données précises, et à la contribution des techniques nucléaires à la compréhension des changements climatiques et de leurs effets.

S'adapter à un environnement en mutation

Lors de la troisième séance, il s'agira de déterminer comment les techniques nucléaires peuvent être mises à profit pour créer des cultures plus résistantes, améliorer la productivité animale, écarter les risques liés à la sécurité sanitaire des aliments et lutter contre les insectes parasites et les maladies animales.

Séance de clôture

La séance de clôture s’attachera à déterminer comment tous les pays peuvent bénéficier des technologies et techniques nucléaires pour faire face aux difficultés liées à l’atténuation et au suivi des changements climatiques ainsi qu’à l’adaptation à leurs effets ; mais il s’agira également d’examiner l’aide que peut apporter l’AIEA en matière de sensibilisation à ces questions et l’assistance qu’elle peut fournir pour le déploiement de ces techniques et technologies.

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