Bangui, République centrafricaine – Après des années d'insécurité et de conflit interne, les autorités et les scientifiques de la République centrafricaine se tournent à nouveau vers les techniques nucléaires et connexes aux fins du développement. Qu'il s'agisse d'améliorer la fertilité des sols, de mettre au point des variétés de plantes améliorées ou de connaître les ressources hydriques, avec l'aide de l'AIEA et de ses partenaires, leurs travaux s'accélèrent.
« Nous avons assez souffert du conflit », confie Kosh Komba, chercheur à l'Université de Bangui, lors d'une présentation sur la santé publique à laquelle il a assisté le mois dernier dans le cadre d'un projet de l'AIEA. « Nous ne pouvons continuer à souffrir à cause de choses que nous pouvons éviter ».
« Lorsque le conflit a éclaté en 2013, il n'existait pas de stratégie commune sur laquelle nous pouvions travailler », déclare Pilar Murillo, responsable des projets de coopération technique de l'AIEA en République centrafricaine. « Aujourd'hui, la situation est différente. Avec les autorités nationales compétentes, nous avons élaboré une nouvelle stratégie pour 2017-2021 », explique-t-elle.
Cet article présente l'état d'avancement des travaux menés dans le pays et les attentes des scientifiques participants.
Dans ce reportage photo, vous verrez des scientifiques à l'œuvre sur le terrain.
Eau
En 2010, une équipe de chercheurs de l'Université de Bangui a commencé à collaborer avec l'AIEA en vue de mieux connaître les eaux souterraines grâce à des techniques isotopiques. Avant d'être contraints à interrompre leurs travaux en 2013 en raison du conflit, les scientifiques avaient réussi à repérer des nappes souterraines vulnérables à la pollution dans la région de Bangui.
Aujourd'hui, ils sont de retour sur le terrain.
« Il est presque impossible aux scientifiques des pays voisins d'aller sur le terrain pour prélever des échantillons en raison de la présence de groupes rebelles armés », explique Éric Foto, point focal de projets en Afrique centrale. « Mais nous avons réussi à reprendre nos activités en voyageant sous la protection de collègues d’organisations non gouvernementales, car il faut bien que nous poursuivions nos travaux », ajoute-t-il.