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Décarbonation : dans la Revue de l’énergie, le Directeur général souligne que le nucléaire jouera un rôle clé

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Centrale nucléaire de Penly en 2022. À droite les 2 réacteurs de type P'4, à gauche les emplacements qui accueilleront les futurs EPR2. Les travaux de terrassement ont commencé en décembre 2024. (Photo : JKremona/CC BY-SA 4.0)

En 2024, année où pour la première fois le seuil de 1,5 °C de réchauffement a été dépassé à l’échelle planétaire, l’énergie nucléaire a continué de renforcer sa position en tant que source essentielle d’énergie propre, en particulier dans le secteur de la tech, a souligné le Directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, dans un article paru récemment dans La Revue de l’Énergie. « Les entreprises technologiques sont à la recherche d'une électricité fiable et bas carbone pour alimenter l'IA et les centres de données et se tournent une à une vers l'énergie nucléaire, tant sous la forme de réacteurs traditionnels de grande taille que de petits réacteurs modulaires », indique M. Grossi.

Sur la scène internationale, M. Grossi souligne que la quête d'indépendance énergétique « a conduit à un retour au réalisme dans les politiques ». Partout, les gouvernements renforcent la place du nucléaire dans le bouquet énergétique mondial afin de garantir la sécurité énergétique et d'offrir une solution évolutive pour atténuer les changements climatiques.

Le 21 mars 2024, à Bruxelles, le Directeur général de l'AIEA, Rafael Mariano Grossi, a prononcé en ouverture du Sommet sur l'énergie nucléaire un discours intitulé « Powering tomorrow, Today » (« Créer aujourd’hui l’énergie de demain »). (Photo : D. Calma/AIEA)

« Les dirigeants mondiaux réunis au Sommet sur l’énergie nucléaire de l’AIEA à Bruxelles en mars 2024 ont confirmé cette dynamique mondiale : le nucléaire est de retour, non pas comme un 'plus' mais comme un pilier indispensable pour un avenir énergétique sûr et bas-carbone », explique M. Grossi. Le sommet a également mis en lumière le rôle central des pays européens dans cette dynamique, en particulier la France, où l’énergie nucléaire produit plus des deux tiers de l’électricité du pays.

La 28e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28), qui s’est tenue à Dubaï en 2023, a marqué un tournant majeur. Pour la première fois, l’énergie nucléaire a été explicitement mentionnée dans le bilan mondial, et son rôle clé dans la lutte contre les changements climatiques y a été souligné. « [Tous] les pays signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, et pas seulement les 31 pays qui exploitent actuellement des centrales nucléaires […] ont convenu qu’une accélération du déploiement de cette technologie était nécessaire pour parvenir à une décarbonation de l’électricité et des secteurs énergétiques difficiles à décarboner », explique M. Grossi dans La Revue de l’Énergie.

L’élan en faveur de l’énergie nucléaire se renforce sur plusieurs fronts. Vingt-cinq pays se sont engagés à tripler la capacité nucléaire mondiale d’ici 2050. Des projets de construction ambitieux sont déjà en cours dans des pays émergents comme le Bangladesh, l’Égypte et la Türkiye. D’autres pays, comme la Pologne, ouvrent la voie à l’intégration de la technologie nucléaire dans leur bouquet énergétique.

Le développement des capacités nucléaires ne se limite pas aux réacteurs traditionnels de grande taille. Les petits réacteurs modulaires (SMR), à la fois plus flexibles et moins coûteux, suscitent de plus en plus d’intérêt. Selon les prévisions de l'AIEA, ces technologies pourraient représenter 24 % de la nouvelle capacité électronucléaire d'ici 2050. M. Grossi souligne également le rôle croissant du secteur privé : « Les entreprises technologiques modifient l'économie du nucléaire, rendant possible le redémarrage de réacteurs mis à l’arrêt et permettant aux SMR de passer du stade du développement à celui du déploiement. Parallèlement, les banques d'investissement et les institutions financières multilatérales adoptent une nouvelle approche pour rendre possibles les accords sur l'énergie nucléaire. »

Cependant, relever ce défi nécessitera des efforts concertés. « Réaliser le potentiel du nucléaire nécessite de clarifier les questions réglementaires, de renforcer les chaînes d'approvisionnement et d'accélérer le déploiement des nouveaux réacteurs, y compris des réacteurs de grande taille de troisième génération et des SMR », souligne M. Grossi. Une mobilisation financière significative sera également nécessaire : les experts estiment qu'il faudra entre 125 et 150 milliards de dollars des États-Unis par an pour atteindre les objectifs fixés.

« Je suis convaincu qu'en 2025, les engagements se concrétiseront en projets réels. L'énergie nucléaire fournit toujours au monde un quart de son électricité à faible émission de carbone et soutient le déploiement des énergies renouvelables intermittentes telles que le solaire et l'éolien. À l'avenir, nous verrons encore davantage de nucléaire fournir l'énergie propre, fiable et sécurisée dont le monde a besoin », conclut M. Grossi.

Lisez l’article complet de M. Grossi ici.

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