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Œuvrer ensemble à mettre les technologies nucléaires au service de l’humanité

Kai Mykkänen

Kai Mykkänen est le Ministre finlandais du climat et de l’environnement. Il est également coprésident de la Conférence ministérielle de 2024 sur la science, les technologies et les applications nucléaires et sur le programme de coopération technique, organisée par l’AIEA. (Photo : Ministère finlandais des affaires étrangères)

Guidée par sa devise « L’atome pour la paix et le développement », l’AIEA prépare actuellement un événement important : la Conférence ministérielle sur la science, les technologies et les applications nucléaires et sur le programme de coopération technique, qui se tiendra à Vienne, du 26 au 28 novembre. La Finlande est très honorée de coprésider cet événement avec le Ghana. En ma qualité de Ministre finlandais du climat et de l’environnement et de coprésident de la conférence à venir, je tiens à souligner toute l’importance de cette réunion. Je souhaiterais ici m’arrêter sur les trois grands thèmes de la conférence, à savoir les changements climatiques, la santé, la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire des aliments.

Les changements climatiques sont une menace existentielle pour l’humanité et l’environnement. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour réduire les émissions de dioxyde de carbone et nous devons le faire dès maintenant – nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre demain. Si nous voulons mener nos sociétés vers une économie bas carbone, nous devons inclure l’énergie d’origine nucléaire dans nos politiques énergétiques. En Finlande, notre secteur de l’électricité n’émet déjà presque plus de dioxyde de carbone, et ce, grâce à une politique à long terme de développement conjoint de l’énergie d’origine nucléaire et des énergies renouvelables. Cette politique n’aurait pas pu voir le jour sans le fort engagement en faveur de la sûreté nucléaire dont ont fait preuve les décideurs, l’industrie, les organismes de réglementation et d’autres acteurs. Par ailleurs, la sensibilisation du grand public au nucléaire et l’acceptation collective de cette énergie sont des éléments tout aussi importants. Nous devons tenir les populations informées des évolutions des technologies nucléaires et accorder une grande attention à la sûreté nucléaire, de la conception et de la construction des centrales jusqu’à leur exploitation et leur déclassement en toute sûreté. Cela suppose également de bien gérer le combustible nucléaire usé et les déchets radioactifs.

La science nucléaire est à la base de tout ce qui se fait dans le domaine nucléaire et ne pourra continuer de progresser que si nous contribuons à la formation théorique et pratique et à la recherche.
Kai Mykkänen, Ministre finlandais du climat et de l'environnement

Le deuxième thème de la conférence est la santé. Des millions de personnes dans le monde pâtissent d’un manque d’accès à la radiothérapie. Le coût humanitaire de cette situation est inacceptable. Aussi l’AIEA a-t-elle créé l’initiative Rayons d’espoir, pour lutter contre le cancer en permettant à celles et à ceux qui en ont besoin d’accéder à des soins. Mais les technologies nucléaires peuvent aussi nous aider à relever les défis que posent les zoonoses, lesquelles peuvent avoir des effets dévastateurs, comme nous l’avons vu lors de la récente pandémie de COVID-19. À cet égard, j’aimerais souligner le travail important de l’initiative d’Action intégrée contre les zoonoses (ZODIAC) de l’AIEA.

Les technologies nucléaires jouent également un rôle essentiel dans l’amélioration de la sécurité sanitaire des aliments et de la sécurité alimentaire, troisième thème de la conférence. Des millions de personnes souffrent encore de la faim aux quatre coins du monde, et c’est précisément pour remédier à cette situation que l’AIEA a créé l’initiative Atoms4Food, qui aide par exemple à utiliser les technologies nucléaires pour améliorer les récoltes. J’ai eu le plaisir de constater tout le travail qu’accomplissait le Groupe des amis de la sécurité alimentaire à Vienne à ce sujet. Ensemble, nous devons éliminer la faim.

Le nucléaire est une technologie éprouvée et plus polyvalente qu’il n’y paraît. Outre les utilisations décrites ci-dessus, les techniques nucléaires peuvent être employées pour un large éventail de tâches, allant de la détection des microplastiques dans les océans à la préservation du patrimoine culturel. Je voudrais souligner que la science nucléaire est un élément commun à toutes ces initiatives. Elle est à la base de tout ce qui se fait dans le domaine nucléaire et ne pourra continuer de progresser que si nous contribuons à la formation théorique et pratique et à la recherche. Je tiens à rendre hommage aux travaux menés dans les laboratoires de l’AIEA à Seibersdorf, aux portes de Vienne. Le personnel de l’Agence y accomplit chaque jour un travail formidable, dans le but d’améliorer la vie des populations – allez voir le site de vos propres yeux, vous serez impressionnés.

Les experts nucléaires sont le plus grand atout de la communauté nucléaire. Il est donc nécessaire de veiller à disposer à l’avenir d’une main-d’œuvre formée et d’experts en nombre suffisant. Cela ne doit pas être considéré comme acquis et nous devons accorder une attention particulière à l’intérêt des jeunes pour le secteur du nucléaire. Nous devons également prêter attention à la proportion de femmes dans ce secteur. Nous devrions faire notre possible pour attirer davantage de femmes dans cet important domaine, en commençant dès les premières étapes de l’enseignement. La communauté des professionnels du nucléaire doit devenir véritablement inclusive.

En tant que décideurs des États Membres de l’AIEA, nous avons beaucoup de travail devant nous. Nous sommes confrontés simultanément à plusieurs défis de taille, lourds de conséquences pour nos citoyens dans leur vie quotidienne. Nos populations ont besoin de solutions. Nous devons répondre à cet appel et nous servir du potentiel que nous offrent les technologies nucléaires. Elles pourraient nous offrir des outils que nous ne pouvons même pas encore imaginer. Mais pour ce faire, il est indispensable que l’industrie, les établissements financiers et d’autres acteurs clés s’engagent avec nous dans cette voie. Faisons ensemble le premier pas dans cette direction commune à Vienne, en novembre.

11/2024
Vol. 65-4

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