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Les autorités vietnamiennes limitent la propagation de la peste porcine africaine grâce à des techniques dérivées du nucléaire

Gerrit Viljoen

(Photo : L. Gil/AIEA)

Grâce à l’action rapide d’une équipe de chercheurs du Centre national de diagnostic vétérinaire (NCVD), le Viet Nam a été épargné par l’épidémie de peste porcine africaine (PPA) et par d’autres maladies animales qui ont frappé l’Asie du Sud-Est en 2019. La formation et le matériel fournis par l’AIEA, en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ont permis aux chercheurs de détecter rapidement des maladies comme la PPA au moyen de techniques dérivées du nucléaire, entre autres méthodes. La propagation de ces maladies a ainsi pu être limitée et le bétail et la sécurité alimentaire du pays préservés.

C’est en Chine que le premier cas de PPA s’est déclaré, en août 2018. La maladie s’est rapidement propagée dans le sud du pays avant d’atteindre le Viet Nam, pays limitrophe. Comme il n’existait encore aucun vaccin contre la PPA, il était primordial de détecter rapidement et précisément la maladie pour pouvoir appliquer des mesures sanitaires et des mesures de sûreté biologique rigoureuses afin de la contenir et de l’éradiquer.

L’AIEA, en coopération avec la FAO, a réagi immédiatement à l’annonce de l’épidémie en Chine en formant des vétérinaires en Asie du Sud-Est, notamment au Viet Nam, au diagnostic de la PPA et d’autres maladies infectieuses. Forts de ces connaissances, les experts vietnamiens ont pu détecter la PPA suffisamment tôt et prendre les mesures nécessaires pour protéger les porcheries du pays.

« C’est une grande réussite pour notre institution et pour le pays tout entier d’avoir pu effectuer des analyses efficacement », déclare le Directeur du NCVD, Thanh Long To. « Avec l’intensification du commerce et du tourisme dans la région, nous craignons que le Viet Nam ne doive faire face à de plus en plus de zoonoses et de maladies animales transfrontières ».

Le Viet Nam compte 30 millions de porcs, élevés pour la plupart dans des exploitations familiales. Environ trois quarts de la viande produite et consommée dans le pays sont d’origine porcine, et la demande augmente de 6 à 8 % par an.

Avant que son personnel ne soit formé, le NCVD devait envoyer, pour analyse, les échantillons présumés infectés par la PPA à des laboratoires de référence à l’étranger. Il fallait parfois trois à quatre semaines pour obtenir les résultats, un délai qui rendait impossible l’application de mesures de contrôle suffisamment tôt. « Maintenant que nous disposons des connaissances requises en interne, nous pouvons analyser les échantillons en un jour seulement », précise M. To.

Le NCVD peut maintenant analyser quelque 500 000 échantillons par an et contribuer ainsi à contenir non seulement la PPA, mais aussi la fièvre aphteuse, la leptospirose, la rage, la variole caprine et d’autres maladies.

L’appui fourni s’inscrivait dans le cadre d’un projet de coopération technique de l’AIEA et visait à renforcer les capacités du NCVD d’utiliser des techniques sérologiques, moléculaires et nucléaires pour détecter et maîtriser rapidement et suffisamment tôt les maladies transfrontières et les zoonoses. Le NCVD reçoit également un appui en sa qualité de membre du Réseau de laboratoires diagnostiques vétérinaires (VETLAB) de la Division mixte FAO/AIEA des techniques nucléaires dans l’alimentation et l’agriculture, qui compte 19 membres en Asie.

 

06/2020
Vol. 61-2

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