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Anticiper et prévenir les épidémies de maladies infectieuses

Rafael Mariano Grossi

Rafael Grossi

Rafael Mariano Grossi, Directeur général de l’AIEA

La COVID-19 nous a cruellement rappelé à quel point les maladies peuvent être meurtrières et dévastatrices. L’AIEA déploie une énergie et des ressources considérables pour aider les pays à lutter contre la pandémie, en étroite collaboration avec des partenaires internationaux de premier plan, et mise sur l’utilisation des techniques nucléaires et dérivées du nucléaire aux fins de détection et de diagnostic virologiques.

L’AIEA fera tout pour aider le monde à relever les défis majeurs auxquels nous allons devoir faire face dans les années qui viennent en matière de santé humaine et animale, en faisant appel à la science et à la technologie nucléaires.
Rafael Mariano Grossi, Directeur général de l’AIEA

J’ai très vite compris qu’il serait inefficace d’aborder la COVID-19 et les futures épidémies de zoonoses (maladies transmises à l’homme par l’animal) au cas par cas. C’est pourquoi j’ai lancé en juin 2020 le projet ZODIAC (pour ZOonotic Disease Integrated ACtion, ou action intégrée contre les zoonoses), qui a pour but de renforcer les moyens qu’ont les pays de détecter rapidement, de diagnostiquer, de prévenir et de maîtriser les épidémies de zoonoses. L’idée est de recenser et de réunir toutes les capacités que possède l’AIEA dans le domaine des zoonoses et dans des domaines connexes, pour pallier le manque de compétences techniques et de matériel auquel doivent faire face de nombreux pays. Cette plateforme centralisée aidera le monde à anticiper et à prévenir les épidémies de zoonoses et à protéger la santé et le bien-être de milliards de personnes. J’invite les partenaires clés tels que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à se joindre à nous.

Plus de 120 pays ont sollicité notre assistance pour combattre le virus, et nous avons répondu à l’appel. Dans le cadre de la plus grande opération d’assistance jamais menée par l’Agence, nous avons envoyé des centaines de colis contenant du matériel de dépistage et des équipements de protection essentiels aux quatre coins du monde. L’AIEA a mis ses compétences au service du diagnostic et de la détection de la COVID-19 grâce à l’imagerie médicale et à l’une des techniques de diagnostic les plus rapides et les plus fiables qui soit, connue sous le nom de « réaction en chaîne par polymérase avec transcription inverse », ou RT-PCR. L’Agence et ses partenaires ont aussi prodigué des conseils éprouvés aux professionnels de santé.

Dans cette édition du Bulletin de l’AIEA, nous vous en dirons plus sur les maladies infectieuses en général et sur la façon dont les pays collaborent avec l’AIEA pour renforcer leur capacité à les affronter. En Sierra Leone par exemple, les spécialistes mettent à profit le savoir-faire de l’AIEA pour détecter le virus Ebola chez les chauves-souris. En Amérique latine et dans les Caraïbes, l’Agence apporte son concours aux autorités nationales pour les aider à combattre le paludisme, la dengue et la maladie à virus Zika et à lutter contre les moustiques qui propagent ces maladies dévastatrices.

En maîtrisant les maladies animales, nous pouvons contribuer à protéger le bétail, les populations et des économies tout entières. La science nucléaire a déjà permis à des pays comme la Bulgarie et le Viet Nam d’améliorer leur sécurité alimentaire et leurs échanges commerciaux. Grâce à une campagne de vaccination qui a eu recours à des techniques dérivées du nucléaire, la fièvre aphteuse est maintenant sous contrôle au Maroc. Les progrès concernant les vaccins irradiés pour animaux font aussi la différence en Éthiopie.

L’AIEA ne travaille pas seule. La coopération avec des partenaires tels que l’OMS, la FAO et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) est primordiale. Pendant la pandémie de COVID-19, l’AIEA a rejoint l’équipe des Nations Unies pour la gestion de la crise de la COVID-19, dirigée par l’OMS. Elle a aussi bénéficié de contributions de plusieurs États, ainsi que d’acteurs du secteur privé, comme la société pharmaceutique Takeda.

L’AIEA fera tout pour aider le monde à relever les défis majeurs auxquels nous allons devoir faire face dans les années qui viennent en matière de santé humaine et animale, en faisant appel à la science et à la technologie nucléaires.

06/2020
Vol. 61-2

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