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Les fondements de l’avenir

L’École internationale sur la sécurité nucléaire vue par d’anciens étudiants

Francesca Andrian, Inna Pletukhina

Les participants à une session de l’École internationale sur la sécurité nucléaire apprennent à utiliser un dispositif d’identification de radionucléides. (Photo : I. Pletukhina/AIEA)

Une sécurité nucléaire efficace requiert des professionnels hautement qualifiés. Depuis 2011, plus de 400 étudiants de plus de 100 pays ont participé aux sessions annuelles de l’École internationale sur la sécurité nucléaire, organisées à Trieste (Italie) avec le soutien de l’AIEA et du Gouvernement italien. Nombre d’entre eux ont mis à profit cette expérience pour perfectionner les initiatives de sécurité nucléaire dans leur pays.

« Les connaissances que j’ai acquises m’ont permis d’aider mon groupe à élaborer des processus et des procédures de sécurité nucléaire », rapporte Felix Ameyaw, de la Commission ghanéenne de l’énergie atomique, qui a suivi la session de 2013. « Nous nous intéressons aussi aux interfaces entre sécurité et sûreté nucléaires dans le cadre de la mise au point d’un programme électronucléaire. »

Les connaissances que j’ai acquises ont vraiment lancé ma carrière dans le domaine du nucléaire.
Edgar Andrés Monterroso Urrutia, participant à la session de 2019, Guatemala

L’École internationale sur la sécurité nucléaire dispense une formation intensive de deux semaines organisée conjointement par l’AIEA et le Centre international Abdus Salam de physique théorique (CIPT) à l’intention de jeunes professionnels aux profils très variés, notamment des exploitants d’installations nucléaires, des responsables de la réglementation, des agents des forces de l’ordre, des universitaires et des chercheurs.

Associant cours théoriques, exercices pratiques et visites techniques, elle couvre un large éventail de questions liées à la sécurité nucléaire, des cadres juridiques à l’évaluation de la menace en passant par les systèmes de protection physique et la culture de sécurité nucléaire. Les participants s’entraînent également à utiliser du matériel spécialisé pour détecter les matières nucléaires et autres matières radioactives qui ont disparu ou ne sont pas soumises à un contrôle réglementaire.

Cette formation complète est une occasion sans pareille pour les participants de mieux connaître et mieux comprendre la sécurité nucléaire pour contribuer à la mise en place de régimes de sécurité nucléaire nationaux solides.

« L’École favorise la constitution d’une main-d’œuvre qualifiée et informée, dotée des connaissances, des compétences et des aptitudes nécessaires en matière de sécurité nucléaire », déclare Dmitriy Nikonov, spécialiste de la formation au Département de la sûreté et de la sécurité nucléaires de l’AIEA. « Elle s’articule bien avec les autres activités d’appui de l’AIEA, qui aident les pays à assumer leurs responsabilités en matière de sécurité nucléaire », ajoute-t-il.

Répercussions sur la carrière des participants et la sécurité nucléaire nationale

Les résultats de la formation transparaissent dans la mise en application du savoir acquis par les anciens étudiants. Plus de 90 % des participants interrogés ont dit que la formation les avait aidés à progresser dans leur carrière ; certains se sont vus confier des responsabilités supplémentaires tandis que d’autres ont été promus ou ont rejoint d’autres organisations spécialisées dans la sécurité nucléaire. Pour certains, la formation a été un véritable tremplin.

« Les connaissances que j’ai acquises ont vraiment lancé ma carrière dans le domaine du nucléaire », affirme Edgar Andrés Monterroso Urrutia, participant à la session de 2019 et chef du Laboratoire secondaire d’étalonnage en dosimétrie du Ministère guatémaltèque de l’énergie et des mines. « Pour que nous puissions continuer de bénéficier des avantages des rayonnements en médecine, dans l’industrie et dans l’agriculture, il faut que la sécurité nucléaire soit intégrée dans la routine de toute personne travaillant avec des matières nucléaires. »

Plus de 70 % des participants interrogés estiment que la formation les a aidés à améliorer la sécurité nucléaire au sein de leur organisation. Certains ont instauré des bonnes pratiques en matière de sécurité nucléaire dès leur retour chez eux.

« Lors de la formation, nous avons fait un exercice complexe d’évaluation de la menace dans une installation fictive contenant des matières radioactives. En appliquant la même procédure, et avec l’aide de l’AIEA, j’ai pu faciliter l’évaluation de la menace de référence pour le réacteur de recherche du Ghana », explique Felix Ameyaw.

Dans d’autres cas, la formation a donné lieu à l’adoption de nouveaux règlements, à l’amélioration des procédures de contrôle et au renforcement de la protection physique.

« Je me suis appuyé sur les principes de sécurité nucléaire appris dans le cadre des exposés, des exercices et des entretiens avec des exploitants et des responsables de la réglementation pour établir des prescriptions juridiques concernant les procédures d’exploitation », indique Eltayeb Hassan, de l’Autorité égyptienne de l’énergie atomique, qui a participé à la session de 2011. « Lors de ma contribution à l’élaboration des règlements nationaux relatifs à la sécurité et à la sûreté nucléaires, j’ai pris en considération la perspective des exploitants qui seraient chargés d’appliquer ces règlements dans leurs installations. »

L’École a servi de modèle à d’autres formations régionales de l’AIEA dispensées dans diverses langues — anglais, arabe, espagnol et français — et à des initiatives similaires d’anciens étudiants. Au Tadjikistan, par exemple, un centre de formation régional a été créé par un participant à la session de 2015, en coopération avec des experts de neuf pays voisins. Plus de 500 professionnels y ont été formés sur la base d’un programme inspiré de celui de l’École.

Ces activités s’appuient sur les relations professionnelles que les participants nouent à la formation, lesquelles ont conduit à la création d’un vaste réseau d’experts mondiaux de la sécurité nucléaire et élargi l’horizon de certains participants, favorisant ainsi la promotion de la sécurité nucléaire dans le monde.

« La collaboration visant à établir une vision commune de la sécurité nucléaire est le secret de la mise en place d’un cadre de sécurité nucléaire mondial efficace et solide, souligne Dmitriy Nikonov. Le transfert des connaissances, la mise en commun des meilleures pratiques et l’organisation de cours sont essentiels à la poursuite des initiatives de sécurité nucléaire et à la formation des dirigeants d’aujourd’hui et de demain. »

02/2020
Vol. 61-1

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