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Chine : le Centre national des technologies de sécurité nucléaire soutient la formation internationale

Miklos Gaspar

Salle de simulation conçue pour produire et contenir des ondes électromagnétiques de forte intensité afin de tester du matériel de sécurité nucléaire au SNSTC. (Photo : M. Gaspar/AIEA)

Passer en revue des matières et des résidus nucléaires factices pour vérifier que rien n’a été volé, tirer au pistolet laser sur des cibles anthropomorphes mobiles, escalader des clôtures en barbelé... Ces exercices, et bien d’autres, font partie de la formation dispensée au Centre national des technologies de sécurité nucléaire (SNSTC), situé en périphérie de Beijing (Chine). Ce centre fait partie du Réseau international de centres de formation et de soutien à la sécurité nucléaire (Réseau NSSC) coordonné par l’AIEA, qui joue un rôle majeur dans la coopération internationale et la mise en commun des meilleures pratiques en matière de sécurité nucléaire.

« Protéger les matières nucléaires et autres matières radioactives pour les empêcher de tomber entre les mains de terroristes est d’une importance croissante pour les pays qui développent leur programme électronucléaire, comme la Chine, déclare Zhenhua Xu, directeur général adjoint du SNSTC. La sécurité nucléaire relevant de la responsabilité de tous les exploitants d’installations nucléaires et de tous les détenteurs de matières nucléaires, la formation occupe une place fondamentale dans le renforcement des capacités de sécurité nucléaire. »

La sécurité nucléaire relevant de la responsabilité de tous les exploitants d’installations nucléaires et de tous les détenteurs de matières nucléaires, la formation occupe une place fondamentale dans le renforcement des capacités de sécurité nucléaire.
Zhenhua Xu, directeur général adjoint du Centre national des technologies de sécurité nucléaire (Chine).

Depuis son ouverture en 2016, le centre d’excellence du SNSTC a contribué à la formation de plus de 3 000 personnes, notamment des employés d’installations nucléaires et d’organismes chargés de l’application des lois, dont 800 étrangers. Il propose des cours nationaux et régionaux couvrant tous les aspects de la sécurité nucléaire, y compris la prévention des actes de terrorisme et de sabotage et la réponse à apporter si de tels actes se produisent.

Avec des installations de pointe occupant une superficie de 28 000 m² sur un campus de 8 hectares, c’est l’un des plus grands centres de ce type. En plus d’une galerie de tir virtuel et d’une installation nucléaire factice pour l’entraînement au combat, il comprend une installation pour la formation à la comptabilité et au contrôle des matières nucléaires, une salle de simulation des interventions d’urgence et un espace de test de la protection physique.

Il compte également deux laboratoires : un pour quantifier l’uranium et le plutonium dans des échantillons afin de déterminer si des matières nucléaires et d’autres matières radioactives ont disparu ou si des activités non déclarées ont été menées, et un pour tester la résistance du matériel de sécurité nucléaire dans des conditions climatiques extrêmes.

Préparation face aux menaces

L’augmentation de la quantité de matières nucléaires utilisées à des fins pacifiques dans le monde accroît le besoin de préparation des autorités face aux menaces. À la réunion annuelle du Réseau NSSC de 2019, tenue à Beijing, les participants ont examiné les possibilités de renforcer leur coopération pour protéger davantage les matières nucléaires et autres matières radioactives contre le terrorisme et la contrebande.

« Les autorités nationales coopèrent étroitement, avec l’appui de l’AIEA, pour renforcer le cadre global de sécurité nucléaire, et la formation est au centre de cette coopération », indique Raja Abdul Aziz Raja Adnan, directeur de la Division de la sécurité nucléaire de l’AIEA. En 2019 seulement, plus de 2 000 personnes de 145 pays ont amélioré leurs connaissances en participant à l’un des 101 cours et ateliers organisés par l’AIEA sur des sujets liés à la sécurité nucléaire, souvent dans des centres membres du Réseau NSSC.

« Le Réseau NSSC et l’AIEA peuvent maintenant offrir un appui plus personnalisé et étendre la gamme de leurs activités techniques de manière structurée, systématique et durable pour répondre aux besoins individuels des centres, ajoute Raja Abdul Aziz Raja Adnan. Nous devons nous efforcer de nous améliorer continuellement pour anticiper les menaces en utilisant nos ressources limitées efficacement ».

Les pays ayant un programme nucléaire modeste n’ont pas forcément besoin d’installations aussi vastes que celles du SNSCT. Avec une bonne planification, ils peuvent mettre en place des centres de formation et de soutien à la sécurité nucléaire adaptés à leurs besoins qui complètent l’offre des pays menant un important programme électronucléaire.

« Les États Membres nous ont demandé de jouer un rôle central dans le renforcement du cadre de sécurité nucléaire mondial, poursuit Raja Abdul Aziz Rada Adnan. Dans ce contexte, l’AIEA coordonne et exécute des activités faisant appel à la coopération des pays pour atténuer le risque d’utilisation malveillante de matières nucléaires et d’autres matières radioactives. »

Le réseau de centres collaborateurs de l’AIEA, par exemple, facilite la coopération entre les pays afin de faire avancer la recherche, le développement et la formation concernant les utilisations pacifiques de la science et de la technologie nucléaires, y compris la sécurité nucléaire. En septembre 2019, le SNSTC, qui relève de l’Autorité chinoise de l’énergie atomique, est devenu membre de ce réseau en tant que centre collaborateur dans le domaine des technologies de sécurité nucléaire. Dans le cadre d’un nouvel accord de coopération, l’AIEA et l’Autorité chinoise de l’énergie atomique s’emploieront ensemble à améliorer la fonctionnalité des dispositifs de détection des rayonnements et des systèmes de protection physique, notamment au moyen d’exercices de simulation de conditions environnementales extrêmes. L’accord facilite la collaboration entre les deux organisations en matière de recherche, de développement, d’essais et de formation pour ce qui touche aux techniques de sécurité nucléaire, en particulier la détection et la protection physique.

« Le terrorisme ne connaissant pas de frontières, une action coordonnée est nécessaire, souligne Zhenhua Xu. En tant que nouvelle puissance nucléaire, nous tenons à contribuer à cette entreprise. »

Simulateur de pluie utilisé pour tester la résistance d’une caméra de surveillance. (Photo : M. Gaspar/AIEA)

02/2020
Vol. 61-1

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