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Appuyer la PUI pour accroître l’impact positif de l’énergie nucléaire dans le monde

Takeshi Hikihara

Takeshi Hikihara est Ambassadeur et Représentant permanent du Japon auprès des organisations internationales à Vienne. Il a plus de 35 ans d’expérience dans les affaires étrangères et la diplomatie.

Face à la multiplication et à l’évolution de leurs besoins, les pays qui rejoignent l’AIEA doivent pouvoir disposer rapidement d’une assistance à l’utilisation pacifique de la science et de la technologie nucléaires. Le rôle que joue à cet égard l’Initiative sur les utilisations pacifiques (PUI) est irremplaçable, en ce qu’elle renforce et appuie les applications pacifiques de la technologie nucléaire, et fournit une assistance dont bénéficient des pays du monde entier. Grâce aux moyens qu’elle met à disposition et aux contributions qu’elle verse en complément du budget ordinaire de l’Agence et du Fonds de coopération technique (FCT), la PUI veille à ce que les pays puissent continuer de recevoir en temps voulu l’appui dont ils ont besoin.

Le Japon apprécie au plus haut point l’action menée par la PUI depuis sa création en 2010. Il a constamment soutenu l’Initiative, à laquelle il a octroyé des contributions dont le total s’élève aujourd’hui à plus de 38 millions d’euros. Ces fonds ont servi à financer 86 projets de l’AIEA dans des domaines aussi divers que le diagnostic et le traitement du cancer, les maladies infectieuses, l’alimentation et l’agriculture, la gestion des ressources en eau, la protection de l’environnement, la sûreté nucléaire et la radioprotection, ou encore l’élaboration d’infrastructures nucléaires.

Promouvoir la PUI

Le Japon a versé sa première contribution à la PUI en 2011 et n’a cessé depuis de la soutenir. Le pays a trois grandes raisons d’appuyer cette Initiative.

Premièrement, la PUI concourt à défendre le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), un accord international dont les objectifs sont la non-prolifération, le désarmement et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. Aux termes du TNP, tout pays remplissant ses obligations en matière de non-prolifération jouit du « droit inaliénable » de mener des recherches sur l’énergie nucléaire, de développer cette forme d’énergie et de l’utiliser à des fins pacifiques. L’enveloppe de 25 millions de dollars É.-U. promise par le Japon lors de la Conférence d’examen du TNP de 2015 est l’expression de la volonté du pays, en tant qu’État partie au Traité, de soutenir et promouvoir les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire dans les États Membres de l’AIEA.

Deuxièmement, la PUI vient seconder les efforts déployés en vue de la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) fixés par les Nations Unies. Sur les 17 ODD, neuf sont directement liés aux activités de l’AIEA. Ces objectifs tiennent une place importante dans la décision du Japon de contribuer à la PUI. Cela va aussi dans le sens de la déclaration adoptée par les États Membres lors de la Conférence ministérielle de l’AIEA sur la science et la technologie nucléaires tenue en novembre 2018 et co-présidée par le Japon, déclaration dans laquelle il a été souligné combien la science et la technologie nucléaires pouvaient servir les ODD.

Troisièmement, l’appui fourni dans le cadre de la PUI contribue au projet de rénovation des laboratoires des applications nucléaires (ReNuAL) de l’AIEA. Ce projet de modernisation en plusieurs étapes vise à faire en sorte que ces laboratoires de l’Agence soient équipés pour offrir une assistance technique susceptible d’aider les pays à faire face aux problèmes qui se posent à l’échelle planétaire dans les domaines de l’alimentation et de l’agriculture, de la santé humaine, de l’environnement ainsi que de la mise au point et de l’utilisation d’instruments scientifiques nucléaires. Près de 40 millions d’euros de contributions versées au titre de la PUI par 42 États Membres, dont 6,5 millions d’euros par le Japon, ont été consacrés à ce projet d’une ampleur sans précédent et d’un budget record.

La COVID-19 et bien plus

L’assistance apportée aux États Membres dans la lutte contre la pandémie mondiale de COVID-19 illustre l’impact concret de la PUI. Du fait de sa flexibilité et de sa capacité d’adaptation, l’Initiative est devenue un mécanisme essentiel pour proposer rapidement une aide en complément des activités financées sur le budget de l’AIEA. Le Japon a alloué une somme de 4 millions d’euros à la PUI en mai 2020 afin de permettre à l’Agence d’aider ses États Membres à lutter contre la COVID-19. Sur ce total, 3 millions d’euros ont été mis à profit pour envoyer des kits de dépistage du virus et des fournitures de laboratoire aux États Membres qui en avaient besoin. Le million restant devrait aller à l’Action intégrée contre les zoonoses (ZODIAC), le nouveau projet de l’AIEA consacré à la lutte contre la COVID-19 et d’autres zoonoses, ces maladies qui se transmettent de l’animal à l’homme.

La PUI a aussi permis de subventionner le Programme de bourses Marie Skłodowska-Curie de l’AIEA, qui a pour but d’inciter les femmes à se tourner vers des métiers en lien avec la science et la technologie nucléaires, la sûreté et la sécurité nucléaires ou la non-prolifération nucléaire. Ce programme n’étant financé ni sur le budget ordinaire de l’AIEA ni sur celui du FCT, le Japon a décidé d’octroyer une contribution supplémentaire de 500 000 euros à la PUI afin d’appuyer directement cet important projet, mené sous l’égide de Rafael Mariano Grossi, Directeur général de l’Agence.

Bien que les aides reçues dans le cadre de la PUI proviennent pour l’essentiel des gouvernements, l’Initiative est également ouverte aux contributions du secteur privé. En octobre 2017, le fabricant japonais Shimadzu Corporation a ainsi fait don de matériel de spectrométrie de masse via la PUI, et a fourni un appui technique pour la mise au point des méthodes d’utilisation de ce matériel. Ce don a ouvert la voie à des contributions en nature au titre de la PUI.

Le Japon considère que la PUI joue un rôle essentiel et entend continuer d’apporter son plein soutien à cet important mécanisme, qui vient conforter les activités de l’AIEA et promouvoir les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire. En prolongeant et en élargissant leur soutien à la PUI, les États Membres de l’AIEA et les autres parties concernées rendront ce mécanisme plus utile encore, tout en accroissant l’impact positif des applications pacifiques de la technologie nucléaire.

11/2020
Vol. 61-4

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