Nous vivons aujourd’hui dans un monde où l’information inonde notre quotidien et où les moteurs de recherche nous servent de bibliothèques mobiles. Ces dix dernières années, la collecte, la gestion, la compréhension, la présentation, le partage et l’utilisation des connaissances acquises à partir de renseignements et données glanées aux quatre coins du globe ont formidablement progressé sur le plan technologique, et il suffit désormais d’un simple clic sur la toile pour accéder aux informations les plus récentes. Les technologies sémantiques font appel à un large éventail d’outils, à l’image de notre cerveau. Elles permettent de traiter les données et informations, et tissent entre celles-ci des liens qui nous en facilitent la compréhension et leur confèrent un sens — en conservant de surcroît une trace des résultats de leur analyse, sous la forme d’une carte conceptuelle et cognitive.
Selon un nouveau rapport de l’AIEA, les technologies sémantiques, sur lesquelles s’appuient les recherches sur Internet et la gestion des informations en ligne, peuvent être utilisées dans le domaine nucléaire pour aider les experts et les intervenants à maintenir, préserver, relier et partager le savoir nucléaire. « Une utilisation accrue des technologies sémantiques serait un moyen de résoudre le problème que posent la coordination et la compilation des informations émanant de diverses institutions, en ce qu’elle améliorerait considérablement l’accès à l’ensemble des connaissances relatives au domaine nucléaire », estime Maxime Gladyshev, l’ingénieur nucléaire de l’AIEA en charge dudit rapport.
Les technologies sémantiques, en particulier lorsqu’elles sont associées à l’intelligence artificielle, à l’apprentissage automatique et aux taxonomies et ontologies modernes, représentent un puissant outil capable de gérer la masse de données, d’informations et de connaissances nucléaires.
L’un des multiples atouts, et non des moindres, de la technologie sémantique réside dans le fait qu’elle permet de mieux organiser les données et les informations : elle crée des liens entre diverses sources, qui peuvent ainsi être mises en commun et réutilisées par différentes filières, instances et communautés scientifiques. Grâce aux progrès réalisés en termes d’organisation des connaissances, informations et données, les normes, les recommandations, les expériences, les bonnes pratiques et les travaux de recherche précédemment menés en matière de sûreté nucléaire pourraient être plus largement accessibles.
Cela pourrait avoir des répercussions majeures sur le terrain de la recherche. Si les technologies sémantiques permettent de connecter des données et informations existantes à d’autres sources, les travaux de recherche-développement dans le domaine nucléaire s’en trouveront facilités et accélérés, et pourraient déboucher sur d’autres avancées capitales.
L’AIEA étudie actuellement plusieurs prototypes et initiatives dont le secteur nucléaire pourrait tirer profit.