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Maurice : la technologie nucléaire à l’appui de la mise au point de variétés de tomates tolérantes à la chaleur

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Plantation de tomates « Rising Star » à l’institut de recherche FAREI. (Photo : FAREI)

Face au réchauffement climatique mondial, Maurice, une île située dans l’océan Indien, a recours à la technologie nucléaire pour mettre au point de nouvelles variétés de tomates capables de se développer dans de telles conditions. Les nouvelles semences de tomates à haut rendement et tolérantes à la chaleur ont été distribuées aux agriculteurs, contribuant ainsi à la sauvegarde d’une industrie nationale évaluée à 14 millions de dollars É.-U.

L’AIEA, en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a fourni un appui à l’Institut de recherche et de vulgarisation alimentaires et agricoles (FAREI) de Maurice pour la mise au point de nouvelles variétés de tomates par irradiation (voir En savoir plus).

« Sous l’effet de la hausse des températures, les cultures peuvent subir un stress thermique, ce qui a une incidence sur les rendements et, en conséquence, menace gravement les revenus des agriculteurs et compromet la sécurité alimentaire du pays », affirme Fatma Sarsu, spécialiste de la sélection des plantes et phytogénéticienne à la Division mixte FAO/AIEA des techniques nucléaires dans l’alimentation et l’agriculture. « De nombreux pays du monde entier ont recours à la technologie nucléaire pour la mise au point de nouvelles variétés de cultures qui soient plus résistantes face au changement climatique et qui puissent répondre aux besoins de leurs populations croissantes. »

À Maurice, les cultures de tomates s’étendent sur une superficie de 750 hectares et produisent en moyenne 11 000 tonnes par an. Toutefois, lorsque les températures dépassent les 30 degrés, les rendements de ces cultures peuvent considérablement chuter, jusqu’à 80 %. Une exposition excessive au soleil et des températures trop élevées assèchent les plants de tomates, qui ne peuvent plus produire de nouveaux fruits. Cette baisse des rendements se répercute sur l’approvisionnement local, qui doit alors être assuré par l’importation coûteuse de 10 000 tonnes de produits transformés à base de tomates.

« Lors de catastrophes, la production de tomates diminue, ce qui engendre une hausse des prix, explique Rita Devi Nowbuth, chercheuse principale au FAREI. Comme l’importation de tomates fraîches est interdite, la population doit se tourner vers les importations de produits transformés. »

Depuis 2007, l’AIEA aide Maurice à mettre au point de nouvelles variétés de tomates dans le cadre de nombreux projets de coopération technique. Des semences d’une variété locale de tomate ont été irradiées au Laboratoire de la sélection des plantes et de la phytogénétique de la Division mixte FAO/AIEA, à Seibersdorf (Autriche). Elles ont ensuite été cultivées dans un phytotron, donnant naissance à des tomates qui ont été criblées en fonction de caractéristiques telles que leur taux de croissance, leur forme, leur couleur et d'autres caractères comme leur tolérance à la chaleur et leur rendement potentiel. Après avoir identifié les plantes possédant les caractères voulus, l'AIEA a renvoyé les semences à Maurice afin que celles-ci soient testées en champ à divers endroits représentant les différents environnements agroclimatiques du pays. Plusieurs experts de Maurice ont reçu un appui financier pour participer à une formation sur cette technologie aux laboratoires de la Division mixte FAO/AIEA.

En septembre 2019, trois nouvelles variétés de tomates à haut rendement, « Summer King », « Summer Star » et « Rising Star », ont été mises sur le marché et distribuées à plus de 100 agriculteurs, et la demande ne cesse d’augmenter. « Nous sommes en train de multiplier les semences pour les vendre à un prix raisonnable et nous incitons les producteurs de tomates à mettre de côté les graines issues de leur propre production pour les semer », déclare Banumati Saraye, chercheuse principale et spécialiste de la sélection de ces variétés au FAREI.

Collaborant depuis plus de 55 ans, l’AIEA et la FAO recourent à la technologie nucléaire pour améliorer les techniques agricoles et la sécurité alimentaire dans les pays du monde entier, et contribuent à renforcer la sécurité sanitaire et la production durable des aliments. La sélection par mutation a permis la mise au point de plus de 3 300 variétés mutantes officiellement diffusées, qui appartiennent à 228 espèces végétales. La base de données FAO/AIEA sur les variétés de mutants (en anglais) rassemble des données, fournies sur une base volontaire, sur les variétés mises au point dans le monde entier et contient à l’heure actuelle des données provenant de 73 pays.

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