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Une capacité accrue de l’Afrique à diagnostiquer et à endiguer Ebola et d’autres zoonoses à l’aide de techniques dérivées du nucléaire

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Atelier sur la sécurité, notamment biologique, à Bangui (République centrafricaine), juillet 2017. Photo : AIEA.

Les techniques dérivées du nucléaire sont des moyens de diagnostic utiles et bien établis pour identifier de manière rapide et fiable de nombreuses maladies qui se transmettent de l’animal à l’homme, comme la maladie à virus Ebola, la grippe aviaire hautement pathogène et le syndrome respiratoire du Moyen-Orient. Alors qu’on se concentre actuellement sur la COVID-19, les autorités doivent rester vigilantes quant aux autres zoonoses.

Le virus Ebola a tué plus de 15 000 personnes depuis sa découverte en République démocratique du Congo (RDC) en 1976, d’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Il a essentiellement touché 13 pays africains. Depuis l’épidémie majeure qu’a connu l’Afrique de l’Ouest entre 2014 et 2016, l’AIEA, en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et en collaboration avec l’OMS, a fourni un appui aux pays africains en matière de diagnostic de la maladie. Le nombre de membres du personnel des services vétérinaires à même de diagnostiquer la maladie de manière rapide et fiable ayant augmenté, les pays sont mieux préparés à la détection précoce visant à prévenir des flambées importantes. Ils ont réalisé des progrès en matière d’identification, par épidémiologie moléculaire, des origines de la fièvre Ebola et d’autres fièvres hémorragiques virales (FHV) grâce à des outils de génétique moléculaire.

La fièvre Ebola est une zoonose mortelle qui a probablement son origine chez des chauve-souris frugivores, à partir desquelles le virus aurait été transmis à d’autres animaux avant d’atteindre l’homme. L’installation de populations humaines dans des zones auparavant inhabitées accroît le risque de contact entre les personnes et les vecteurs de zoonoses jusqu’alors inconnues. Selon Michel Warnau, responsable des activités d’appui technique de l’AIEA dans ce domaine, « il est donc essentiel que tous les pays soient prêts à détecter les zoonoses émergentes aussi tôt que possible, de préférence avant qu’elles ne touchent les populations humaines, et à prendre les mesures d’intervention appropriées ».

Lors de l’épidémie de fièvre Ebola qui a sévi entre 2014 et 2016, près de 30 000 personnes ont été infectées en Sierra Leone, au Libéria et en Guinée. Trois mois se sont écoulés avant que le diagnostic ait pu être posé en Guinée, où l’épidémie s’est déclarée. Plus de 2 500 personnes ont perdu la vie à cause du manque de capacité et de ressources de diagnostic. Fin 2014, les gouvernements de la Guinée et de plusieurs autres pays africains ont demandé à l’AIEA de les aider à améliorer leurs capacités de diagnostic de la fièvre Ebola.

Les techniques dérivées du nucléaire, comme le dosage immuno-enzymatique (ELISA) et la réaction en chaîne par polymérase avec transcription inverse en temps réel (RT-PCR en temps réel) (voir Utilisation de techniques dérivées du nucléaire pour le diagnostic de maladies), permettent aux scientifiques de diagnostiquer la fièvre Ebola bien plus vite que les méthodes classiques.

Le programme de coopération technique de l’AIEA a fourni une assistance à des experts d’Afrique en matière d’utilisation de ces techniques.  « Nous avons formé 142 professionnels locaux au diagnostic précoce des zoonoses dans des conditions de sécurité biologique adéquates et leur avons fourni le matériel et les trousses de diagnostic nécessaires aux analyses », déclare Ivancho Naletoski, administrateur en santé animale à la Division mixte FAO/AIEA des techniques nucléaires dans l’alimentation et l’agriculture.

« Comme les zoonoses sont à l’interface entre les animaux et les humains, il a été nécessaire de former du personnel issu de domaines divers, notamment des vétérinaires, des techniciens en santé publique et des experts de la faune sauvage », poursuit-il. Les échantillons prélevés sur des personnes ou des animaux suspectés d’être infectés présentent un risque biologique élevé. Par conséquent, les procédures de manipulation correcte des échantillons ont fait l’objet d’une attention accrue lors de plusieurs des 17 formations organisées dans huit pays dans le cadre du programme de coopération technique de l’AIEA. 

En Afrique, la menace d’une contamination de grande ampleur reste présente. Les flambées plus récentes de la fièvre Ebola en RDC ont tué plus de 2 500 personnes depuis 2018. Jusqu’à présent, elles sont restées circonscrites à un seul pays, mais cela pourrait facilement changer car en traversant les frontières, les animaux sauvages peuvent transporter des maladies d’un pays à un autre.

Circonscrire la maladie

Pour endiguer des maladies contagieuses, les systèmes d’alerte rapide sont cruciaux. C’est pourquoi le programme de coopération technique de l’AIEA a également appuyé le renforcement des réseaux vétérinaires nationaux et régionaux en vue de la communication plus rapide des données épidémiologiques. Cela a aidé les responsables des pays participants à élaborer un plan d’intervention efficace en cas de flambées futures.

L’initiative a été financée par les contributions du Japon, de la Norvège, des États-Unis et de l’Accord régional de coopération pour l’Afrique sur la recherche, le développement et la formation dans le domaine de la science et de la technologie nucléaires (AFRA) dans le cadre de l’Initiative sur les utilisations pacifiques.

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