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La technologie nucléaire dans la lutte contre le cancer : ouverture du Forum scientifique

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(Vidéo : K. Laffan, M. Klingenboeck/IAEA)

La technologie nucléaire joue un rôle important dans le diagnostic rapide et le traitement efficace du cancer, et aider les pays à faire face à la charge du cancer demeure l'une des principales priorités de l’AIEA, a souligné le Directeur général par intérim Cornel Feruta aujourd’hui, à l’ouverture du Forum scientifique 2019.

Au cours des dernières décennies, l’Agence a travaillé en étroite collaboration avec les autorités de santé et les fournisseurs de soins de santé du monde entier, formant des professionnels de la médecine, aidant les pays à acquérir les équipements nécessaires et à mettre en place des systèmes nationaux efficaces de lutte contre le cancer.

« Le cancer a tué près de 10 millions de personnes l’an dernier. C’est un nombre inacceptable », a dit le Directeur général par intérim Cornel Feruta, « et il devrait continuer d'augmenter. Le cancer n’est plus une maladie des pays prospères, comme on l'a longtemps pensé ».

L’Agence consacre environ un quart de son programme de coopération technique à aider les pays à faire face aux problèmes de santé à l'aide des techniques nucléaires, dont une bonne partie à aider les pays à revenu faible et intermédiaire à améliorer l’accès à la radiothérapie et à la médecine nucléaire.

M. Feruta a décrit les diverses manières dont l’AIEA aide les pays à combattre le cancer et évoqué les défis qui restent à relever. « Des dizaines de pays n’ont pas un seul appareil de radiothérapie et dans près de 60 pays, moins d’un quart des patients ont accès à la radiothérapie. »

M. Feruta a annoncé que l’Agence et la Banque islamique de développement lançaient une nouvelle initiative de partenariat pour financer les projets de l’AIEA destinés à combattre les cancers féminins dans les pays membres des deux organisations. Pour en savoir plus, cliquez ici. Lisez le texte intégral de la déclaration du Directeur général par intérim ici.

Séance d’ouverture

Au cours des dix dernières années, les autorités thaïlandaises se sont employées à accroître la prise en charge du cancer en ouvrant dix centres spécialisés de radiothérapie dans des provinces éloignées, dit la Princesse Chulabhorn, Présidente de l’Institut de recherche thaïlandais Chulabhorn, qui abrite le premier centre thaïlandais de lutte intégrée contre le cancer.

« Notre objectif est de pouvoir prendre en charge tous les Thaïlandais atteints du cancer, quelle que soit leur situation socio-économique », dit-elle.

Mme Chulabhorn a souligné le soutien apporté par l’AIEA, notamment un projet de coopération technique achevé récemment, qui a permis à des scientifiques thaïlandais de produire de nouveaux types de radiopharmaceutiques pour diagnostiquer et traiter le cancer et d'autres maladies.

« Ce que je souhaite, c’est former le personnel médical dont nous avons grandement besoin en Thaïlande pour combattre le cancer : des médecins, des manipulateurs en électroradiologie médicale et des physiciens médicaux », dit-elle. « La première promotion d'une académie royale fondée en 2016 arrivera sur le marché du travail en 2021. Nous continuerons d'améliorer la vie des personnes atteintes du cancer en formant du personnel hautement qualifié et en améliorant les techniques de traitement. »

Au Burkina Faso, 25 personnes meurent du cancer chaque jour, « une statistique affligeante », dit la Première dame du pays, Sika Kaboré, ajoutant que les cancers les plus courants sont ceux qui touchent les femmes.  

« En 2016, nous avons décidé de frapper fort contre le cancer », dit-elle. « Le Burkina Faso est fermement engagé dans cette lutte. »

Avec l'aide de partenaires et de donateurs internationaux, le gouvernement s’emploie à améliorer l’accès aux soins et à mettre en place un programme de diagnostic rapide. En avril dernier a commencé avec l’appui de l’AIEA la construction d’un centre de radiothérapie qui aide à mettre en place les capacités institutionnelles, notamment en formant du personnel au diagnostic, au traitement, à la radioprotection et au contrôle de la qualité de l’équipement.

Accroître l’accès au traitement est également un objectif prioritaire du Gouvernement nigérien, dit Lalla Malika Mahamadou, Première dame du Niger. Un nouveau plan stratégique de mise en place d’unités de diagnostic dans toutes les provinces du pays est en cours. « Un diagnostic rapide est la clef du succès », dit-elle.

« Grâce au soutien de l’AIEA, le Niger est maintenant doté de la législation nucléaire générale nécessaire à l’utilisation sûre et sécurisée de la technologie des rayonnements ». En outre, l’AIEA a aidé le pays par des dons d’équipement, la mise en valeur des ressources humaines et des conseils pour la mise en place d’enceintes d'irradiation.  

Au Pérou, toute personne atteinte du cancer a accès à un traitement financé par les pouvoirs publics, dit la Ministre de la santé Elizabeth Zulema Tomas Gonzales. Plus de 60 % des 70 000 personnes atteintes du cancer dans le pays ont besoin d'un traitement par rayonnements. Grâce à l'appui de l’AIEA et d'autres partenaires, ils ont accès à des soins utilisant les dernières technologies. « Nous devons proposer des services de santé de qualité, sûrs et humains ».

Le gouvernement insiste également sur la prévention.

« Nous avons créé des registres du cancer et menons des campagnes d’information et de sensibilisation pour réduire l’incidence des risques liés au style de vie et promouvoir un mode de vie sain », dit-elle.

La lutte contre les maladies oncologiques est l'une des priorités du Gouvernement russe en matière de santé, dit Sergey Kraevoy, Vice-Ministre de la santé. « Nous nous employons à mettre en place des cliniques dotées d’équipement médical de pointe et à élargir l’accès à des thérapies de haut niveau ».

La Russie aide d'autres pays à améliorer la qualité de leurs services oncologiques en accueillant des cours organisés par l’AIEA à l’intention des experts. « Nous travaillons en étroite collaboration avec l’Agence », dit-il.

Le cancer du col de l'utérus fait trop de victimes, en particulier dans les pays en développement, dit Douglas Lowy, Directeur général par intérim de l’Institut national du cancer, aux États-Unis. « Il est possible de le maîtriser et à terme de l’éliminer, non seulement dans les pays à revenu élevé mais aussi dans les pays à faible revenu », dit-il. « Les pays à revenu élevé ont les moyens de mettre à profit les nouvelles technologies et l’AIEA peut jouer un rôle crucial en aidant les pays en développement à accéder à ces technologies et à surmonter les inégalités de traitement.

Le cancer du col de l'utérus peut être traité s’il est diagnostiqué rapidement », souligne-t-il. « Plus de 300 000 femmes décèdent des suites de cette maladie chaque année, dont 90 % dans les pays en développement où souvent elles n’ont pas accès au dépistage ni au vaccin contre le virus VPH, responsable de ce cancer. La clef de la solution dans les pays en développement est de poursuivre les recherches afin de mettre au point un nouveau type de vaccin unique, ce qui réduirait les coûts et simplifierait la logistique », dit-il. « Les pays en développement pourraient alors passer à la vaccination à grande échelle ».

Tedros Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a évoqué la « longue et fructueuse collaboration entre l’OMS et l’AIEA en matière de lutte contre le cancer ». Dans un message vidéo diffusé au forum scientifique, il a mis en avant deux initiatives mondiales menées par l’OMS, l’AIEA et d'autres partenaires pour éliminer le cancer du col de l'utérus et le cancer infantile. « Pour ces deux maladies, le taux de survie est de 70 % dans les pays à revenu élevé et de moins de 30 % en Afrique », a-t-il dit. « Il n’y a pas d’excuse pour ne pas agir. »

Sauver les femmes du cancer est une entreprise cruciale, dit Bandar M. H. Hajjar, Président de la Banque islamique de développement (BID). « Plus de 8,6 millions de femmes souffrent de cancers dont la plupart se prêtent à un traitement. C’est une priorité pour la BID. »

La Banque est disposée à envisager des prêts à 17 pays à revenu faible et intermédiaire membres des deux organisations pour des projets de l’AIEA destinés à diagnostiquer et traiter les cancers féminins. « Nous voulons contribuer à l’effort général pour sauver les vies de millions de femmes », dit-il, annonçant un plan destiné à mobiliser dans un premier temps un financement de 10 millions de dollars des États-Unis pour lequel un mémorandum d'accord a été signé peu après la séance d’ouverture du forum.

Programme du forum scientifique

Le forum scientifique, sur le thème « Dix ans de lutte contre le cancer et la voie à suivre », se tient en marge de la 63e Conférence générale de l’AIEA. En quatre séances réparties sur deux jours, les participants et les experts de l’AIEA feront le point des progrès accomplis et des difficultés rencontrées dans les domaines de la médecine nucléaire et de la lutte contre le cancer, et définiront le plan d’action des pays et de l’AIEA pour optimiser les capacités de lutte contre la charge croissante du cancer.

La diffusion en direct du Forum scientifique est disponible ici. Cliquez ici pour visionner sur Facebook la séance d’ouverture. Voyez dans notre série d’articles « Résultats sur le terrain » comment l'AIEA contribue au progrès de la gestion du cancer dans le monde entier et lisez la dernière édition de notre Bulletin de l'AIEA, consacrée à la lutte contre le cancer. Suivez la Conférence générale et les débats du forum scientifique sur les médias sociaux avec le mot-dièse #IAEAGC.

Aperçu des séances

Séance 1 : Dix ans de lutte contre le cancer — L’expérience acquise par les États Membres

Lors de la première séance, les intervenants des États Membres feront part de leur expérience et des meilleures pratiques concernant la mise en place de l’infrastructure de lutte contre le cancer et l’introduction de la réglementation et de la législation pertinentes. Il sera également question du rôle que l’AIEA joue en leur fournissant l’assistance d’experts pour mettre en œuvre ces projets.

Séance 2 : La réponse de l’AIEA face à l’évolution des besoins des États Membres

La deuxième séance portera sur les capacités croissantes et, corollairement, sur les besoins croissants des États Membres en matière de lutte contre le cancer. Les participants traiteront des moyens de se tenir au fait des technologies en pleine évolution et d’en maximiser l’incidence par l’enseignement théorique et pratique.

Séance 3 : Aperçu des avancées technologiques en médecine nucléaire et radiologique

La troisième séance permettra de voir comment les techniques actuelles d’imagerie améliorent la précision du diagnostic et du traitement du cancer. Y seront également présentées les applications médicales des rayonnements ionisants, telles que la radiothérapie, les radiopharmaceutiques et la théragnostique.

Séance 4 : Appui aux programmes de lutte contre le cancer : le rôle des partenariats

L'avant-dernière séance du forum scientifique portera sur l’expérience des États Membres en matière de financement des soins oncologiques. Les participants étudieront des moyens d'aider les États Membres à mener leurs activités de lutte contre le cancer et à former des partenariats stratégiques.

Séance de clôture

La séance de clôture sera l’occasion de tirer les principales conclusions du forum et de fournir des orientations pour les activités futures des États Membres et de l’AIEA. Le Directeur général par intérim, M. Feruta, prononcera une allocution de clôture.

Dernière mise à jour : 24/09/2019

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