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Les projections annuelles de l'AIEA sont revues à la hausse alors que les pays se tournent vers le nucléaire pour assurer leur sécurité énergétique et lutter contre le changement climatique

108/2023
Vienne (Autriche)

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a publié aujourd'hui ses prévisions annuelles sur l'électronucléaire dans les prochaines décennies, révisant à la hausse ses projections de croissance mondiale pour la troisième année consécutive.

Tant dans son hypothèse haute que dans son hypothèse basse, l'AIEA prévoit désormais une augmentation d'un quart, d'ici 2050, de la capacité nucléaire installée par rapport à ses précédentes prévisions formulées en 2020, ce qui souligne qu'un nombre croissant de pays se tournent vers cette source d'énergie propre et fiable pour relever les défis de la sécurité énergétique, du changement climatique et du développement économique.

Ces nouvelles projections, présentées dans le rapport annuel intitulé Energy, Electricity and Nuclear Power Estimates for the Period up to 2050 ont été annoncées par le Directeur général de l'AIEA, Rafael Mariano Grossi, à l'ouverture de la deuxième Conférence internationale de l'AIEA sur les changements climatiques et le rôle de l'électronucléaire 2023 : Atoms4NetZero à Vienne.

« Le changement climatique est bien entendu un facteur déterminant, mais la sécurité de l'approvisionnement énergétique l'est tout autant », a déclaré le Directeur général Grossi pour expliquer les raisons de l'amélioration des prévisions. « De nombreux pays prolongent la durée de vie de leurs réacteurs existants, envisagent ou lancent la construction de modèles de réacteurs avancés et s'intéressent aux petits réacteurs modulaires (PRM), notamment pour des applications dépassant la seule production d'électricité. »

Selon l’hypothèse haute des nouvelles prévisions, la capacité nucléaire installée devrait plus que doubler d'ici 2050, pour atteindre 890 gigawatts électriques (GWe), contre 369 GWe aujourd'hui. Selon l’hypothèse basse, cette capacité devrait atteindre 458 GWe. Comparées aux prévisions de l'an dernier, les hypothèses haute et basse ont augmenté de 2 % et de 14 %, respectivement.

En 2021, l'AIEA a revu ses projections à la hausse pour la première fois depuis l’accident de Fukushima Daiichi, au Japon, en 2011. Depuis les prévisions de 2020, les projections hautes pour 2050 ont désormais augmenté de 178 GWe, soit une hausse de 24 %. Les projections basses présentées dans le rapport font ressortir une progression encore plus élevée, de l'ordre d’environ 26 %.

Dans un contexte énergétique mondial en rapide évolution, accentuée par la pandémie de COVID-19, la situation géopolitique et les conflits militaires, les prévisions concernant une augmentation significative de la capacité soulignent que de plus en plus de pays voient l'énergie nucléaire comme une source d'énergie résiliente, fiable et bas carbone. Le rapport met également en lumière l'importance de l'énergie nucléaire pour garantir la sécurité énergétique et prévenir les fluctuations futures en termes de disponibilité et de coût.

Relever les défis à venir

Malgré ces prévisions optimistes, les difficultés inhérentes au changement climatique, au financement, aux considérations économiques et à la complexité de la chaîne d'approvisionnement persistent et pourraient entraver la croissance du secteur. Il ressort du rapport qu'en dépit de la collaboration internationale et des autres mesures actuellement mises en œuvre pour surmonter ces obstacles, notamment l’Initiative d'harmonisation et de normalisation nucléaires (NHSI) de l'AIEA qui vise à faciliter le déploiement de PRM sûrs et sécurisés, il reste encore beaucoup à faire pour instaurer un climat d'investissement équitable et propice aux nouveaux projets nucléaires.

« Les discours qui opposent l’énergie nucléaire aux énergies “renouvelables” sont trompeurs », a déclaré le Directeur général Grossi. « Ces discours fallacieux nuisent à tout un chacun, en particulier lorsqu'il s'agit d’instaurer un climat d'investissement équitable et favorable. Nous ne sommes pas encore sur un pied d'égalité. Pour y arriver, il faut que les décisions soient prises dans une optique technologique agnostique s'appuyant sur la science, les faits et la raison. »

Depuis la toute première publication des projections de l’AIEA, il y a plus de 40 ans, celles-ci ont continuellement été affinées pour refléter l’évolution du paysage énergétique mondial. Au cours des dix dernières années, l’évolution de l’électronucléaire est toujours restée dans la fourchette des projections définie dans les éditions précédentes du rapport annuel.

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