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L’équipe spéciale de l’AIEA progresse dans son examen de la sûreté des plans retenus par le Japon pour rejeter l’eau entreposée sur le site de Fukushima.

190/2022
Tokyo (Japon)

L’an dernier, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a créé une équipe spéciale qu’elle a chargée d’examiner la sûreté de la mise en œuvre des Principes de base retenus par le Japon pour la gestion de l’eau traitée entreposée à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Cette semaine, cette équipe a mené une nouvelle mission au Japon pour évaluer les plans techniques de rejet de l’eau, qui ont été actualisés par les autorités japonaises.

Les modifications apportées par le Japon, en partie pour tenir compte des commentaires formulés dans le cadre de l’examen de la sûreté que mène l’AIEA, concernent notamment l’évaluation de l’impact radiologique sur l’environnement préalable au rejet et les programmes de surveillance connexes.

En avril 2021, le Gouvernement japonais a présenté ses Principes de base pour la gestion de l’eau traitée entreposée à la centrale, soit plus de 1,25 million de mètres cubes, qu’il prévoit de rejeter en mer, sous réserve que ces opérations soient approuvées par son Autorité de réglementation nucléaire (ARN).

L’équipe spéciale de l’AIEA, qui est composée de spécialistes de l’AIEA et d’experts externes originaires de 11 pays, effectue un examen pluriannuel de la sûreté du plan de rejet du Japon au regard des normes internationales de sûreté édictées par l’AIEA.

Cette semaine, l’équipe spéciale a rencontré des représentants de la Compagnie d’électricité de Tokyo (TEPCO), qui exploite la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, et du Ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI) à Tokyo dans le cadre de sa deuxième mission d’évaluation des éléments liés à la sûreté dans le plan de mise en œuvre de la TEPCO.

L’eau entreposée dans des cuves sur le site de Fukushima Daiichi est traitée grâce à l’ALPS, ou Système avancé de traitement des liquides, afin d’éliminer la plus grande partie des matières radioactives. L’eau traitée contient encore du tritium, que l’ALPS ne permet pas d’éliminer, et d’autres radionucléides à des niveaux très faibles. Il convient de procéder à une caractérisation correcte de l’eau pour garantir la fiabilité de l’évaluation de l’impact radiologique et assurer la sûreté des personnes et de l’environnement avant que le rejet de l’eau ne commence, ce qui est prévu pour 2023. 

Dans le rapport qu’elle a établi après ses premiers entretiens avec la TEPCO et le METI en février 2022, l’équipe spéciale a soulevé plusieurs points, dont la nécessité d’une caractérisation plus précise par la TEPCO de l’eau traitée qui sera rejetée.  Cette semaine, lors de l’examen des plans actualisés, l’équipe spéciale a constaté que le Japon avait tenu compte de cette question dans les modifications qu’il a apportées. L’équipe spéciale continuera à étudier ces aspects spécifiques.

Elle a noté que, comme prévu, le Japon avait également fourni des informations supplémentaires sur différents sujets, notamment sur les installations et le matériel liés à la sûreté, la participation des parties intéressées, dont les pays voisins, et le partage d’informations avec celles-ci.  L’équipe spéciale continuera à examiner les aspects importants liés au partage d’informations et à la transparence.

« Le Japon a étudié de façon approfondie les conclusions formulées par l’équipe après sa première mission en février 2022 et a révisé ses plans en conséquence. L’AIEA continuera à examiner le plan de rejet proposé de façon impartiale et scientifique », a déclaré le Directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi.

Le site de Fukushima Daiichi

Pendant la semaine, l’équipe spéciale s’est également rendue à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi pour examiner l’avancement de la conception et de la construction du matériel et des installations qui serviront à rejeter l’eau traitée, notamment un tunnel qui l’évacuera à un kilomètre de la côte, qui est en cours de construction.  

« Il était indispensable que les membres de l’équipe puissent voir de leurs propres yeux l’avancement de la construction de l’installation de dilution et le tunnel sous-marin », affirme Gustavo Caruso, Directeur du Département de la sûreté et de la sécurité nucléaires de l’AIEA et Président de l’équipe spéciale. « Cette visite était essentielle car nous devions voir le matériel et les installations destinés à rejeter l’eau pour mieux comprendre ces opérations dans le cadre de notre examen de la sûreté. »

En acceptant la demande formulée l’an dernier par le Japon, qui a sollicité l’assistance de l’AIEA pour s’assurer que le rejet est effectué de façon sûre et transparente, dans le respect des normes internationales de sûreté de l’AIEA, le Directeur général, M. Grossi, a déclaré que l’AIEA examinerait la situation avant, pendant et après le rejet. Cet examen exhaustif a été conçu en trois volets de manière à couvrir les aspects techniques, les aspects réglementaires et les activités d’échantillonnage et d’analyse effectuées de façon indépendante.

Un rapport sur la mission menée cette semaine sera disponible d’ici trois mois.

Avant le début du rejet, prévu pour 2023, l’AIEA publiera une évaluation complète de la sûreté de cette opération, qui portera sur tous les volets de l’examen, à savoir les aspects techniques, les aspects réglementaires et les activités indépendantes d’échantillonnage et d’analyse.

La prochaine mission de l’équipe spéciale aura lieu au Japon du 16 au 20 janvier 2023 : l’équipe rencontrera les représentants de l’Autorité de réglementation nucléaire pour poursuivre les échanges directs sur les aspects réglementaires du rejet. Le rapport concernant les aspects réglementaires établi à l’issue de la première mission de l’équipe spéciale est disponible ici.

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