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L’équipe spéciale de l’AIEA chargée d’examiner la gestion des eaux traitées à Fukushima va mener sa première mission au Japon

6/2022
Vienne (Autriche)

Une équipe spéciale constituée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour examiner la sûreté du plan de rejet des eaux traitées à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi effectuera sa première mission au Japon la semaine prochaine. Cette mission comportera des discussions techniques à Tokyo et une visite sur le site de l’accident de 2011, où les membres de l’équipe spéciale observeront la gestion des eaux actuellement entreposées dans des cuves.

En avril de l’année dernière, le Gouvernement japonais a présenté ses Principes de base pour le rejet progressif en mer des eaux traitées, sous réserve de l’approbation de son organisme de réglementation indépendant. Il a sollicité l’aide de l’AIEA afin que ce rejet se fasse conformément aux normes de sûreté internationales et sans effets néfastes pour la santé publique ni l’environnement. Le Directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, a déclaré que l’AIEA dirigerait la mission et prêterait assistance au Japon avant, durant et après le rejet, qui devrait commencer deux ans environ après la présentation des Principes de base. Après accord des deux parties sur le mandat du projet, l’AIEA a envoyé en septembre au Japon une équipe chargée de commencer l'examen pluriannuel.

L’équipe spéciale formée l’an dernier pour mettre en œuvre le programme de l’AIEA visant à examiner les plans et activités du Japon concernant le rejet des eaux traitées se rendra dans le pays du 14 au 18 février.

Cette équipe est constituée de membres du personnel des départements et laboratoires de l’AIEA et de onze experts techniques indépendants et internationalement reconnus, venant d’Argentine, d’Australie, du Canada, de Chine, des États-Unis d’Amérique, de la Fédération de Russie, de France, des Îles Marshall, de la République de Corée, du Royaume-Uni et du Viet Nam.

Le dernier jour de la visite sur le site, Lydie Evrard, Directrice générale adjointe de l’AIEA et Chef du Département de la sûreté et de la sécurité nucléaires, s’adressera aux médias lors d’une conférence de presse en ligne.

Le Directeur général, Rafael Mariano Grossi, a souligné « l’importance capitale » des travaux de l’équipe spéciale et indiqué que ses membres comptaient parmi les scientifiques et experts les plus renommés au monde dans les domaines de la sûreté nucléaire et de la radioprotection. En montrant que l’examen de l’AIEA se fait de manière objective et crédible et sur une base scientifique, l’équipe spéciale contribuera à promouvoir la transparence et à renforcer la confiance des populations au Japon et ailleurs.

« L’équipe spéciale de l’AIEA, constituée d’experts techniques indépendants et impartiaux du monde entier, jouera un rôle crucial dans le suivi et l’examen de l’exécution par le Japon de son plan de rejet des eaux traitées », a déclaré le Directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi. « L’équipe spéciale vérifiera que le rejet des eaux se fait de manière sûre, ce qui permettra de rassurer les populations, au Japon et ailleurs dans le monde, en particulier dans les pays voisins. »

Placés sous la direction de l’AIEA et relevant du Directeur général, les membres de l’équipe spéciale n’agiront pas au nom de leur pays mais apporteront leurs compétences professionnelles à titre personnel. Les conclusions de chaque mission au Japon seront publiées puis compilées dans un rapport complet sur la sûreté globale du rejet avant la date prévue du début de celui-ci.

Servant en partie à refroidir le combustible nucléaire fondu, l’eau de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi est traitée à l’aide d’un processus appelé « Système avancé de traitement des liquides (ALPS) » qui en élimine tous les radionucléides sauf le tritium, puis entreposée sur place. La gestion durable de l’eau est essentielle pour que le déclassement de la centrale puisse se poursuivre car les cuves contenant l’eau occupent un large pan du littoral de l'est du pays et seront bientôt pleines.

Il a été convenu que l’AIEA examinerait les aspects du plan de rejet essentiels pour la sûreté, notamment :

  • la caractérisation radiologique des eaux à rejeter ;
  • les aspects liés à la sûreté du processus d’évacuation de l’eau ;
  • le contrôle radiologique de l’environnement dans le cadre du rejet ;
  • l’évaluation de l’impact radiologique sur l’environnement afin de garantir la protection des personnes et de l’environnement ;
  • le contrôle réglementaire, y compris l’autorisation, l’inspection, l’examen et l’évaluation.

Durant leur mission d’examen sur le site, les membres de l’équipe spéciale observeront comment le Japon gère les eaux entreposées dans les cuves et traitées au moyen de l’ALPS. Ils fourniront ainsi des informations utiles aux laboratoires de l’AIEA, qui élaborent des procédures détaillées pour corroborer les résultats des mesures de la radioactivité que le Japon communiquera tout au long de l’examen. À Tokyo, l’équipe spéciale rencontrera des experts du Ministère de l’économie, du commerce et de l'industrie et de la Compagnie d’électricité de Tokyo (TEPCO), l’exploitant de la centrale nucléaire endommagée.

« L’équipe spéciale s’est préparée méticuleusement pour sa mission de la semaine prochaine et nous avons également reçu des informations détaillées de nos homologues japonais », a indiqué la Directrice générale adjointe, Lydie Evrard. « Nous pourrons ainsi travailler de manière productive et efficace durant cette semaine. »

La conférence de presse devrait être retransmise en direct à 16 heures (heure locale) le vendredi 18 février.

Quelques membres de l’équipe spéciale resteront au Japon après la mission de la semaine prochaine pour entamer les préparatifs de l’examen des aspects réglementaires du rejet.

L’AIEA et le Japon collaborent intensivement depuis dix ans pour faire face aux conséquences de l’accident de Fukushima Daiichi, dans des domaines tels que le contrôle radiologique, la remédiation, la gestion des déchets et le déclassement. Les examens de la sûreté de l’AIEA se fondent sur ses normes de sûreté, qui constituent la référence mondiale en matière de protection du public et de l’environnement contre les effets néfastes des rayonnements ionisants.

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