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Mise à jour 14 – Déclaration du Directeur général de l’AIEA sur la situation en Ukraine

24/2022
Vienne, Autriche, publié à 20:57, heure d’Europe centrale

L’Ukraine a dit aujourd’hui à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qu’une nouvelle installation de recherche nucléaire produisant des radio-isotopes pour les applications médicales et industrielles avait été endommagée par les bombardements de la ville de Kharkiv, a déclaré le Directeur général, Rafael Mariano Grossi. L’organisme de réglementation nucléaire a indiqué que l’incident n’avait pas entraîné de hausse des niveaux de rayonnements sur le site.

L’installation, située dans le nord-est de l’Ukraine, sert à la recherche-développement et à la production de radio-isotopes. Comme les matières nucléaires qu’elle contient sont toujours sous-critiques et que son stock de matières radioactives est très faible, l’AIEA a confirmé à l’issue de son évaluation que les dégâts signalés ne pouvaient avoir aucune conséquence radiologique, a déclaré le Directeur général.

Néanmoins, l’incident survenu dimanche met en relief une fois de plus les risques qui pèsent sur les installations nucléaires de l’Ukraine pendant le conflit armé, rendant d’autant plus urgente une initiative de l’AIEA visant à garantir la sûreté et la sécurité nucléaires dans le pays.

« Nous avons déjà assisté à plusieurs événements compromettant la sûreté sur les sites nucléaires ukrainiens », a dit le Directeur général, M. Grossi.

Le 27 février, l’Ukraine a annoncé que des missiles avaient touché le site d’une installation de stockage définitif de déchets radioactifs dans la capitale, Kyiv, mais qu’il n’y avait pas eu de rejet de matières radioactives. La veille, un transformateur électrique d’une installation de stockage définitif similaire près de Kharkiv avait été endommagé. Le 4 mars, jour où les forces russes ont pris le contrôle du site, l’Ukraine a indiqué que le centre de formation de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia avait été touché par un projectile, provoquant un incendie qui avait ensuite été éteint.

En outre, l’organisme de réglementation a dit qu’il n’y avait toujours aucune communication avec les entreprises et institutions qui utilisent des sources de rayonnements des catégories 1 à 3 dans la ville portuaire de Marioupol, dans l’est du pays, y compris avec le centre d’oncologie. La sûreté et la sécurité de ces entreprises et institutions ne pouvaient dont pas être confirmées. De telles matières radioactives peuvent causer de graves atteintes aux personnes si elles ne sont pas sécurisées et gérées correctement.

« Nous devons prendre des mesures pour aider à éviter un accident nucléaire en Ukraine, lequel aurait de graves conséquences pour la santé publique et l’environnement. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre », a affirmé le Directeur général, M. Grossi.

Pour aider à protéger les installations nucléaires du pays, M. Grossi s’est dit prêt à se rendre à la centrale nucléaire de Tchornobyl pour obtenir que les parties au conflit s’engagent à garantir la sûreté et la sécurité de toutes les centrales nucléaires de l’Ukraine.

« J’ai dit que j’étais disposé à me rendre à Tchornobyl, mais cela peut être n’importe où ailleurs, tant que cela facilite cette action nécessaire et urgente », a-t-il déclaré à une réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA aujourd’hui.

À Tchornobyl, le site de l’accident de 1986 sous le contrôle des forces russes depuis le 24 février, l’équipe actuelle de quelque 210 techniciens et gardes n’a toujours pas pu être relayée, a indiqué l’organisme de réglementation. Le même personnel est sur le site depuis maintenant 12 jours.

Le Directeur général, M. Grossi, a souligné à plusieurs reprises qu’il importait que le personnel d’exploitation puisse se reposer pour s’acquitter de ses tâches importantes en toute sûreté et sécurité.

Autre évolution inquiétante, l’organisme de réglementation ukrainien a informé l’AIEA aujourd’hui qu’il était actuellement impossible de livrer des pièces de rechange ou des médicaments à la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, un jour après que le pays a déclaré que la direction de la centrale était désormais sous les ordres du commandant des forces russes contrôlant le site. Il a ajouté que le personnel de la centrale pouvait toutefois se relayer.

Le Directeur général a réaffirmé que le fait de soumettre le personnel d’exploitation à l’autorité du commandant des forces armées russes allait à l’encontre d’un des piliers indispensables de la sûreté nucléaire.

En ce qui concerne la situation des centrales nucléaires ukrainiennes, l’organisme de réglementation a indiqué que huit des 15 réacteurs du pays étaient en exploitation, dont deux à la centrale de Zaporizhzhia.

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Dernière mise à jour : 14/03/2022

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