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Le Directeur général de l'AIEA appelle instamment l’Iran à résoudre les problèmes liés à quatre emplacements non déclarés

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Le Directeur général de l'AIEA, Rafael Mariano Grossi, lors de son allocution à l’ouverture de la 1579e séance du Conseil des gouverneurs au Siège de l'Agence à Vienne (Autriche). (Photo : D. Calma/AIEA)

Dans sa déclaration liminaire à la réunion trimestrielle du Conseil des gouverneurs de l'AIEA, le Directeur général, Rafael Mariano Grossi, a indiqué que les discussions techniques entre l'Agence et l’Iran n’avaient pas donné les résultats escomptés et que l’absence de progrès dans la clarification des questions posées par l’Agence concernant l’exactitude et l’exhaustivité des déclarations de l’Iran relatives aux garanties constituait un obstacle de taille empêchant l’AIEA de certifier le caractère pacifique du programme nucléaire iranien.

« L’Iran n'a pas fourni de nouvelles informations concernant un emplacement, n'a répondu à aucune des questions de l’Agence ni fourni d’informations concernant deux autres emplacements, et a fourni une déclaration écrite sans documents à l'appui s’agissant d’un quatrième emplacement », a-t-il expliqué.

S'exprimant devant les membres du Conseil, le Directeur général a par ailleurs abordé toute une série de sujets, parmi lesquels les activités plus larges de vérification nucléaire de l’organisation, l'assistance qu'elle n'a eu de cesse d'apporter aux États Membres dans leur lutte contre la pandémie de COVID-19, ainsi que les travaux qu'elle a menés dans le domaine de l’énergie nucléaire.

Vérification nucléaire

Depuis février, les activités de vérification et de contrôle sont compromises par la décision de l’Iran de cesser d'honorer ses engagements en matière nucléaire dans le cadre du Plan d’action global commun (PAGC) et du protocole additionnel, qui permet d'élargir l’accès des inspecteurs de l'AIEA dans un pays. « La présence de multiples particules d’uranium d’origine anthropique en trois emplacements en Iran non déclarés à l’Agence et de particules modifiées à l’un de ces emplacements est une indication claire qu’il y a eu à ces emplacements des matières nucléaires et/ou des équipement contaminés par des matières nucléaires », a indiqué M. Grossi. « Je rappelle que l’Iran doit éclaircir et résoudre ces questions sans plus tarder en produisant des informations, des documents et des réponses aux questions de l’Agence ».

M. Grossi a aussi demandé à la République populaire démocratique de Corée (RPDC), ou Corée du Nord, de s’acquitter pleinement des obligations que lui imposent les résolutions du Conseil de sécurité et de coopérer avec l'AIEA. M. Grossi a relevé, depuis la réunion tenue par le Conseil en mars, que la durée de fonctionnement en continu d'une centrale à vapeur desservant un laboratoire de radiochimie correspondait au temps nécessaire pour une campagne de retraitement. Les inspecteurs de l'AIEA ont été expulsés de Corée du Nord en 2009 et continuent de surveiller le programme nucléaire de ce pays en s'appuyant sur des informations provenant de sources librement accessibles, notamment des images satellite.

Malgré les restrictions de voyage dues à la COVID-19, l'AIEA a mené à bien la totalité de ses activités de vérification les plus importantes en 2020, et le nombre de vérifications sur le terrain qui ont été effectuées a été comparable à celui des années précédentes. M. Grossi a rappelé au Conseil que les inspections ne pouvaient être interrompues et que les mesures de santé publique n’étaient pas incompatibles avec ces activités indispensables.

Action de l'AIEA

Le Rapport sur la coopération technique pour 2020 a été présenté au Conseil. En 2020, quelque 146 pays et territoires, dont 35 comptant parmi les moins avancés, ont reçu un appui de l'AIEA grâce au programme de coopération technique. Bien que les restrictions liées à la pandémie aient limité les déplacements en 2020, « l'Agence a été en mesure », a précisé M. Grossi, « de prendre en charge 527 bourses et visites scientifiques, et d’organiser plus de 1 200 missions d’experts et de conférenciers, en présentiel ou en ligne. »

M. Grossi a dressé le bilan des activités menées en 2020 par l'Agence pour lutter contre la COVID-19, soulignant que 285 laboratoires nationaux de 127 pays et territoires avaient bénéficié d'un soutien de l’AIEA, et que 1 950 colis de matériel de RT-PCR avaient été commandés. Il a par ailleurs noté que les États Membres avaient généreusement fourni une aide extrabudgétaire dont le montant s’élevait à 26,3 millions d’euros. « L’assistance de l’Agence se poursuit et j’invite les donateurs à nous tendre généreusement la main », a-t-il ajouté.

Dans le contexte de la pandémie, l'AIEA a lancé le projet ZODIAC, une initiative majeure destinée à prévenir les épidémies futures de maladies qui se transmettent de l’animal à l’homme. M. Grossi a indiqué que 139 États Membres, tous continents confondus, avaient nommé des coordonnateurs nationaux et que l’AIEA évaluait actuellement les besoins et exigences des laboratoires ZODIAC nationaux d’une centaine de pays.

S’agissant du problème particulièrement aigu que représente la pollution par le plastique, M. Grossi a déclaré que la solution NUTEC Plastics, c'est-à-dire la Technologie nucléaire au service de la lutte contre la pollution par le plastique, imaginée par l'AIEA aiderait les pays à acquérir des techniques nucléaires et isotopiques pour lutter contre cette forme de pollution. « La technologie nucléaire peut, selon lui, contribuer à cette lutte car elle permet notamment de mettre à profit les techniques radiologiques pour améliorer les processus actuels de recyclage et de tirer parti du traçage isotopique pour le suivi du plastique dans les environnements marins ».

Énergie nucléaire

En novembre, lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26), M. Grossi rencontrera des dirigeants du monde entier pour aborder la question des objectifs de décarbonation et celle de l’atténuation des changements climatiques. « Sans une contribution substantielle de l’électronucléaire au bouquet énergétique mondial, nous ne parviendrons pas à atteindre nos objectifs climatiques. Il faut donc que le nucléaire ait voix au chapitre dans les discussions sur les politiques mondiales d’avenir concernant l’énergie et le climat ».

M. Grossi a noté que la cinquième Conférence ministérielle internationale de l'AIEA sur l’électronucléaire au XXIe siècle, qui aura lieu aux États-Unis, a été reportée aux 26 - 28 octobre 2022 en raison de la COVID-19.

M. Grossi a remercié l’Autriche, qui héberge le Siège de l'AIEA, de permettre aux fonctionnaires de l’organisation de bénéficier du programme national de vaccination au même titre que le reste de la communauté internationale présente sur son territoire. Il a indiqué que le personnel de l'Agence revenait progressivement travailler dans les locaux du Centre international de Vienne et des Laboratoires de Seibersdorf. Il a par ailleurs souhaité la bienvenue à Samoa, qui est devenu le 173e État Membre de l'AIEA.

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