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M. Grossi, de l’AIEA, plaide pour l’électronucléaire afin d’atteindre des émissions nettes nulles car « le temps presse » dans la lutte contre le changement climatique

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Rafael Mariano Grossi, Directeur général de l’AIEA, a dit que des pays du monde entier envisagent l’électronucléaire comme un moyen efficace de parvenir à la décarbonisation car « le temps presse » en ce qui concerne le changement climatique, tout en soulignant que le succès de ces efforts passe par la collaboration internationale et les partenariats.

« Nous savons tous quel est le problème, quel est notre défi commun : décarboniser, et le faire rapidement », a dit M. Grossi durant le sommet AIE-COP26 sur l’absence d’émissions nettes, dialogue virtuel de haut niveau organisé par l’Agence internationale de l’énergie, basée à Paris, auquel ont pris part de nombreux orateurs venant de gouvernements nationaux, d’organisations internationales et de sociétés multinationales.

S’exprimant durant une table ronde sur l’amélioration des transitions vers une énergie propre, M. Grossi a dit que plusieurs pays développés et en développement envisageaient de renforcer ou d’introduire l’électronucléaire afin d’atteindre leurs objectifs de lutte contre le changement climatique et de développement durable. Il a noté que l’électronucléaire était une « solution actuelle » fournissant près du tiers de l’électricité bas carbone dans le monde, ainsi qu’une « alternative d’avenir » et « un élément habilitant ».

« C’est une alternative d’avenir grâce aux petits réacteurs modulaires et aux microréacteurs, qui mettent cette source d’énergie propre à la portée de plus de pays », a-t-il dit, évoquant les nouvelles technologies de l’électronucléaire. « C’est aussi un élément habilitant qui libère le potentiel des énergies renouvelables en apportant comme nul autre de la souplesse, de la stabilité et des possibilités de distribution. »

La participation de M. Grossi à ce sommet survient alors que l’AIEA et l’AIE renforcent leur partenariat concernant l’électronucléaire et la transition vers une énergie propre, et que l’Agence s’emploie à affirmer sa présence au Sommet des Nations Unies sur le changement climatique (COP26) qui se tiendra en novembre à Glasgow (Écosse). Fatih Birol, Directeur exécutif de l’AIE, qui coorganisait le sommet, a noté dans son allocution qu’il fallait utiliser toutes les technologies bas carbone pour atteindre l’absence d’émissions nettes. Ses propos ont été appuyés par Horishi Kajiyama, Ministre japonais de l’économie, du commerce et de l’industrie, qui a souligné la nécessité de l’électronucléaire.

Le sommet, survenant après le sommet de l’AIE sur les transitions vers une énergie propre en 2020, et coorganisé par Alok Sharma, président désigné de la COP26, se voulait être une étape vers l’événement de Glasgow. Il réunissait des représentants de ministères responsables de l’énergie et du changement climatique de plus de 40 pays, répartis en cinq tables rondes distinctes.

Plusieurs participants, dont M. Birol, ont souligné l’importance de la collaboration internationale et le rôle des organisations internationales pour ce qui est de stimuler les transitions vers une énergie propre. Bento Albuquerque, Ministre brésilien des mines et de l’énergie, a mentionné en particulier la nécessité d’une planification énergétique et d’un renforcement des capacités.

Gauri Singh, Directeur général adjoint de l’IRENA, a dit que son organisme aide 70 pays à formuler leur contribution déterminée au niveau national, qui contient leur plan de réalisation des objectifs de lutte contre le changement climatique dans le cadre de l’Accord de Paris. L’AIEA, qui appuie l’action de l’IRENA, aide les pays à renforcer leurs capacités et à effectuer une planification énergétique, notamment à développer l’infrastructure nécessaire à un programme électronucléaire sûr et durable. Plus de 135 pays et 20 organisations internationales ont demandé à pouvoir utiliser les outils de planification énergétique de l’AIEA, qui sont technologiquement neutres.

« L’AIEA mène une action extrêmement concrète », a dit M. Grossi, mentionnant l’appui à l’infrastructure électronucléaire et la planification énergétique, qui font que les pays optant pour l’électronucléaire l’introduisent et l’exploitent en toute sûreté et sécurité. L’AIEA travaille actuellement avec quelque 30 « pays primo-accédants » intéressés par l’électronucléaire ou entreprenant activement de se doter de l’électronucléaire. Elle a aidé le Bélarus et les Émirats arabes unis pendant dix ans jusqu’à ce qu’ils raccordent leurs premiers réacteurs au réseau électrique l’an dernier.

Amani Abou-Zied, Commissaire à l’énergie et à l’infrastructure de la Commission de l’Union africaine, a dit à la table ronde que l’accès à une énergie moderne et propre, envisagé sous l’objectif de développement durable 7, était crucial pour les efforts de développement en Afrique. Le Kenya, le Ghana, le Nigeria, l’Ouganda et le Soudan étaient parmi les primo-accédants d’Afrique s’employant activement avec l’Agence à développer l’infrastructure nécessaire pour un programme électronucléaire sûr et sécurisé.

Aners Ygeman, Ministre suédois de l’énergie et du développement numérique, coprésident d’une table ronde, a dit qu’une décarbonisation rapide s’imposait également dans d’autres secteurs que la production d’électricité, notamment dans l’industrie. Il a dit que la Suède prévoyait d’éliminer les combustibles fossiles de la production d’acier à l’horizon 2026 en utilisant de l’hydrogène propre. La Suède a déjà largement décarbonisé en produisant 34 % de son électricité au moyen de l’hydroélectricité et de l’électronucléaire.

Amin Tasrif, Ministre indonésien de l’énergie et des ressources minérales, coprésident d’une table ronde, a souligné que « toutes les voies de transition et toutes les technologies possibles devaient être envisagées » dans la lutte contre le changement climatique et la réalisation des objectifs de développement durable.

« Nous avons besoin de toutes les technologies viables, nous devons être rationnels, pragmatiques et rapides – parce que le temps presse », a dit M. Grossi en concluant sa contribution à la table ronde, « et le nucléaire fait partie de la solution ».

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