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La science et la technologie nucléaires au service du développement du Viet Nam

Puja Daya

Des capacités hospitalières améliorées, des rivières plus propres et un meilleur rendement des cultures : ce ne sont là que quelques-uns des nombreux avantages que la technologie nucléaire a apportés au Viet Nam au cours des dernières années.

« Le Gouvernement vietnamien confirme sa politique systématique d’application de l’énergie atomique à des fins pacifiques afin de tirer parti des nombreux avantages de cette technologie pour le développement socio-économique du pays », a déclaré Tran Bich Ngoc, Directeur général adjoint de l’Autorité vietnamienne de l’énergie atomique.

Depuis son adhésion à l’AIEA en 1957, le Viet Nam n’a cessé de renforcer sa coopération avec l’AIEA. En 2018, l’Institut vietnamien de l’énergie atomique a été désigné centre collaborateur de l’AIEA pour l’eau et l’environnement. Il applique les techniques nucléaires et isotopiques à la gestion intégrée des bassins versants et des zones côtières aux fins du développement socio-économique.

Pendant des années, le fleuve Nhue, au Viet Nam, a été victime d’une prolifération de plantes et d’algues qui a nui à la pêche, au tourisme et à l’irrigation, et qui a mis en péril le bien-être de plus de 200 000 personnes. À l’aide d’isotopes stables, des experts vietnamiens épaulés par l’AIEA et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont trouvé l’élément responsable, à savoir l’utilisation excessive d’engrais dans les fermes voisines. Les agriculteurs ont depuis modifié leurs pratiques en matière d’engrais, ce qui a permis de réduire le ruissellement et la pollution et d’améliorer la qualité de l’eau.

Améliorer la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire des aliments

La pollution n’est qu’une des préoccupations concernant les cours d’eau du Viet Nam ; le Mékong est gravement touché par la sécheresse et une salinité croissante. Le changement climatique aggrave ces problèmes et menace la sécurité alimentaire. Grâce à l’irradiation des semences, des scientifiques vietnamiens ont mis au point de nouvelles variétés de riz tolérantes à la sécheresse et offrant un meilleur rendement, ce qui a profité à plus de 300 000 agriculteurs.

En 2019, le Viet Nam a irradié en moyenne 200 tonnes de fruits frais destinés à l’exportation chaque semaine afin de protéger les produits des parasites et de préserver leurs nutriments, leurs saveurs, leurs textures et leurs couleurs - une condition préalable à l’exportation. Avec l’aide de l’AIEA et de la FAO dans le cadre de l’utilisation de ces techniques, les experts du Viet Nam veillent à ce que leur pays ne subisse pas les conséquences financières des interdictions d’importation.

Améliorer la prise en charge du cancer

Le cancer est une cause importante de décès et un fardeau pour le système de santé vietnamien, qui, il y a quelques années encore, ne disposait ni d’équipements de radiothérapie ni d’un réseau de lutte contre le cancer. En 2018, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé que le Viet Nam comptait environ 165 000 cas de cancer et 115 000 décès liés au cancer par an.

À la suite de ce constat, en 2019, le Ministère de la santé du pays et la Banque mondiale ont sollicité l’aide de l’AIEA. L’AIEA a formulé des conseils visant à améliorer la prise en charge du cancer moyennant l’établissement d’installations de radiologie et de radio-oncologie et la formation de professionnels de santé aux dernières techniques de traitement.

« Il y a quelques années, les membres d’une mission conjointe de l’AIEA et de l’OMS ont aidé le gouvernement à renforcer la sensibilisation à la lutte contre le cancer, le soutien à cette lutte ainsi que les capacités du système actuel dans ce domaine », a déclaré Pham Thi Quynh Nga, administratrice technique à l’OMS. Avec l’aide de l’AIEA, de la Banque mondiale et de l’OMS, le Viet Nam offre désormais à ses citoyens une gamme complète de services de soins contre le cancer, et 44 installations de radiothérapie sont réparties sur l’ensemble du territoire national.

Contrôler la propagation des maladies animales et des zoonoses

Grâce à l’intervention rapide de l’AIEA, de la FAO et du Centre national de diagnostic vétérinaire du Viet Nam, l’industrie porcine du pays a échappé à une vague dévastatrice de peste porcine africaine (PPA) en 2019. Immédiatement après l’annonce de l’épidémie de peste porcine africaine survenue en Chine, le Centre mixte FAO/AIEA des techniques nucléaires dans l’alimentation et l’agriculture a formé des experts vétérinaires du Viet Nam au diagnostic des maladies animales infectieuses. Forts de ces connaissances, les experts vietnamiens ont pu détecter la PPA suffisamment tôt et prendre les mesures nécessaires pour protéger les exploitations porcines.

Outre la PPA, le Viet Nam a été exposé à la dermatose nodulaire contagieuse, une maladie qui touche les bovins en réduisant leur production de lait et en les rendant impropres à la consommation. Moyennant le partage des connaissances via le Réseau de laboratoires diagnostiques vétérinaires (VETLAB) de l’AIEA, les experts du Centre mixte FAO/AIEA collaborent avec les laboratoires, les chercheurs et les autorités vétérinaires vietnamiens pour mieux comprendre le virus à l’origine de la maladie et en arrêter la propagation.

L’initiative Action intégrée contre les zoonoses (ZODIAC) de l’AIEA vise à lutter contre les zoonoses en organisant la collaboration entre les experts de la santé humaine et les experts de la santé animale. Le Viet Nam joue un rôle actif dans l’identification, la surveillance, le traçage et la détection précoce des agents pathogènes responsables des zoonoses, et participe aux interventions et initiatives menées à l’échelle mondiale pour faire face aux épidémies potentielles.

« L’AIEA aide le Viet Nam de nombreuses façons, dans le cadre de ses programmes, de ses initiatives et de ses projets, et cela favorise le développement durable », a déclaré Petra Nabil Salame, responsable de la gestion de programmes pour le Viet Nam à l’AIEA. « Les techniques et la science nucléaires sont des outils puissants pour le pays, et le fait que le Viet Nam s’engage de plus en plus résolument sur la voie de ces applications qui ont fait leurs preuves continuera à porter ses fruits. »

 

Rénover pour préparer l’avenir

Le projet de rénovation des laboratoires des applications nucléaires (ReNuAL) a été lancé par l’AIEA à la demande des pays afin de moderniser les infrastructures et de fournir de nouveaux espaces et équipements aux huit laboratoires des applications nucléaires de l’AIEA à Seibersdorf (Autriche). À la fin du mois de novembre 2021, une quarantaine de pays avaient contribué à la construction, à la modernisation et à la remise en état des laboratoires. Le projet devrait être achevé au début de 2024, si les 6,7 millions d’euros nécessaires pour mener le projet qu’il reste à trouver peuvent être recueillis d’ici à la signature du contrat en 2022.

ReNuAL 2, la dernière phase du projet, s’inscrit dans le prolongement des activités précédentes et comprend notamment l’ouverture du nouveau Laboratoire de la lutte contre les insectes ravageurs et du bâtiment des Laboratoires Yukiya Amano, qui abrite le Laboratoire de la production et de la santé animales, le Laboratoire de la protection des aliments et de l’environnement, et le Laboratoire de la gestion des sols et de l’eau et de la nutrition des plantes. Dans le cadre de ReNuAL 2, un bâtiment moderne sera construit pour accueillir le Laboratoire de la sélection des plantes et de la phytogénétique, le Laboratoire de l’environnement terrestre et le Laboratoire des sciences et de l’instrumentation nucléaires. La construction de nouvelles serres améliorées et la remise à neuf des installations du Laboratoire de dosimétrie sont également en cours.

 

12/2021
Vol. 62-4

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