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Le premier centre public de radiothérapie du Niger est prêt à traiter les patients

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Le 26 mars, Mahamadou Issoufou, ancien Président du Niger, a inauguré le nouveau centre de radiothérapie, en présence de l’ancien Premier Ministre du pays et du Ministre de la santé par intérim. (Photo : Cabinet du Président de la République du Niger)

Le 8 juin, après plus de dix ans de préparatifs avec l’aide de l’AIEA, la première installation publique de radiothérapie du Niger a été mise en service, ce qui marque une étape importante dans la lutte du pays contre le cancer : pour la première fois, les patients ont accès à des traitements essentiels.  

« L’AIEA a accompagné le Niger à toutes les étapes de son projet de mise en place de son premier centre de radiothérapie. Maintenant, nous sommes prêts pour pratiquer la radiothérapie ici au Niger », a déclaré Idi Mainassara, Ministre de la santé publique et des affaires sociales.

Sur près de 10 000 nouveaux cas de cancer recensés chaque année au Niger, plus de la moitié pourraient être traités par radiothérapie, notamment les cancers du sein, du col de l’utérus et du poumon. En Afrique, 28 pays n’ont toujours pas d’appareil de radiothérapie, selon le Registre des centres de radiothérapie de l’AIEA. Le Niger n’en fait plus partie.

La mise en place d’un centre de radiothérapie est un processus long et complexe : le pays doit établir une infrastructure règlementaire pour l’utilisation sure et sécurisée des sources radioactives, ainsi que pour leur manipulation lorsqu’elles sont retirées du service. Il doit mettre en place un organisme de réglementation et acquérir des compétences en radioprotection. La construction du centre de radiothérapie doit être supervisée par cet organisme de réglementation, qui finit par octroyer une licence pour la construction puis l’exploitation du centre. Dans le même temps, le futur personnel du centre doit être formé et acquérir les compétences nécessaires, souvent dans une installation similaire d’un autre pays.

Ayant accompli toutes ces tâches, le Centre national de lutte contre le cancer (CNLC) du Niger est maintenant prêt à recevoir ses premiers patients.

À l’occasion de la mise en service de l’installation, l’AIEA a organisé du 8 au 10 juin une réunion virtuelle avec le Ministre Mainassara, l’Ambassadeur Labo et des contreparties de projet du CNLC. La réunion a été suivie par des fonctionnaires nigériens et des représentants de la Banque islamique de développement, qui a financé le projet.

« L’AIEA a contribué à la conception du bâtiment du Centre, a facilité l’achat, la livraison et l’installation du matériel et a soutenu la formation initiale et continue du personnel », a indiqué le Ministre Mainassara.

Après des missions d’experts et la construction de deux bunkers – qui abritent les appareils de radiothérapie et pourvoient le blindage –, l’AIEA a organisé une formation à l’intention de 12 spécialistes, notamment des oncologues radiothérapeutes, des physiciens médicaux et des manipulateurs en radiothérapie. En septembre 2020, elle a facilité la livraison des derniers éléments de l’installation en plein confinement lié à la pandémie de COVID-19. Outre les activités de renforcement des capacités, l’appui technique pour l’octroi d’une autorisation au centre de radiothérapie du CNLC a été un élément clé du processus de mise en service.

« L’AIEA est déterminée à aider le Niger à établir sa première installation de radiothérapie », a déclaré Shaukat Abdulrazak, Directeur de la division de l’Afrique du Département de la coopération technique de l’AIEA. « Cela s’est vu dans les négociations étroites et l’assistance fournie pour la livraison du matériel de radiothérapie et la formation des spécialistes, toutes deux indispensables, malgré les conditions difficiles créées par la COVID-19. Nous continuerons à apporter notre soutien ».

Avant la mise en service de l’unité de radiothérapie, le Niger n’avait pas de service public de traitement du cancer, à part quelques services de chimiothérapie, qui complètent la radiothérapie mais ne peuvent la remplacer. Certains patients ont pu recevoir des soins à l’étranger mais les coûts d’un voyage international et du traitement sont prohibitifs pour la plupart des milliers de personnes atteintes de cancer chaque année.

Le CNLC, qui se trouve à Niamey, la capitale, devrait fournir chaque année des services de radiothérapie à quelque 600 patients du Niger et des pays voisins d’Afrique de l’Ouest. Ces nouveaux services de radiothérapie amélioreront la qualité de vie des malades du cancer et feront baisser les taux de mortalité.

Garder le cap pour sauver des vies

L’AIEA a également fourni au Gouvernement nigérien une assistance pour le renforcement de ses régimes nationaux de sûreté et de sécurité radiologiques, portant sur l’élaboration et l’adoption d’une législation nucléaire et sur la mise en place d’un cadre réglementaire de sûreté radiologique, notamment la création d’une autorité nationale de régulation. Ces réalisations constituent une base solide pour l’utilisation sure des traitements par rayonnements ionisants au centre de radiothérapie et dans d’autres domaines.

En mai 2021, l’AIEA et une équipe internationale d’experts ont mené à la demande du Gouvernement nigérien une mission du Service consultatif international sur la protection physique (IPPAS) dans le pays. Les missions IPPAS aident les pays à renforcer leurs mesures, leurs systèmes et leurs régimes nationaux de sécurité nucléaire.

Perspectives d’avenir

Le Niger et l’AIEA sont convenus d’une nouvelle feuille de route qui permettra au pays d’atteindre son objectif d’amélioration des services pour les malades de cancer. Ils y ont défini les formations et les ressources nécessaires à l’expansion des services de radiothérapie – notamment l’installation d’équipements supplémentaires au CNLC grâce à un financement de la Banque islamique de développement – et le contrôle réglementaire associé, nécessaire à la sûreté et à la sécurité radiologiques au Niger.

Idi Mainassara, Ministre de la santé et des affaires sociales (à gauche), écoute Shaukat Abdulrazak, Directeur de la Division de l’Afrique de l’AIEA, qui évoque les efforts déployés par l’AIEA pour équiper et former le personnel du Centre national de lutte contre le cancer (CNLC) du Niger, le 8 juin 2021. (Photo : O. Yusuf/AIEA)

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