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Assurance de la qualité

Audits dosimétriques pour un traitement radiothérapeutique sûr et efficace

Joanne Liou

Près de la moitié des patients atteints d’un cancer sont amenés à suivre une radiothérapie, dont le résultat dépend de la précision avec laquelle elle est administrée – en termes de dose et de localisation de l’irradiation.

« L’exactitude de la dose administrée aux patients atteints d’un cancer est un facteur directement déterminant pour l’issue du traitement, tant en ce qui concerne le contrôle tumoral que la préservation – autant que faire se peut – des tissus sains », explique Mme Jamema Swamidas, Chef du laboratoire de dosimétrie de l’AIEA. « D’où l’importance d’administrer cette dose avec une grande précision quantitative, mais aussi de cibler l’endroit exact de la tumeur qu’il faut atteindre. »

La dosimétrie est la science qui permet de mesurer, de calculer et d’évaluer les doses de rayonnements. Quant à l’audit dosimétrique, il sert à s’assurer que les doses de rayonnements reçues par les patients sont absolument fidèles à ce qui a été prescrit et ont été administrées par des appareils parfaitement calibrés. Certains pays gèrent leurs propres programmes d’audit ; à ceux qui ne sont pas en mesure de le faire, l’AIEA propose depuis 1969, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ses propres services pour vérifier en toute indépendance l’étalonnage des unités de radiothérapie.

« La technologie en matière de radiothérapie évolue rapidement. Nous devons continuer à mettre au point de nouvelles méthodes pour ne pas nous laisser distancer par les nouvelles techniques. »
Jamema Swamidas, Chef du laboratoire de dosimétrie de l’AIEA

Le programme d’audit de l’AIEA-OMS

Le laboratoire de dosimétrie de l’AIEA situé à Seibersdorf, en Autriche, effectue chaque année quelque 800 à 900 audits de faisceaux de radiothérapie pour plus de 130 pays. À ce jour, le service a réalisé environ 15 000 contrôles de faisceaux de radiothérapie dans le monde, précise Mme Swamidas.

Lorsqu’un audit est demandé, les physiciens médicaux qui participent à ce programme communiquent des informations détaillées sur leurs appareils de radiothérapie, et l’AIEA envoie des dosimètres – dispositifs utilisés pour mesurer les doses absorbées de rayonnements ionisants – aux installations de radiothérapie ou aux coordonnateurs nationaux pour qu’ils les distribuent. Les dosimètres sont alors irradiés à une dose donnée, comme pour le traitement d’un patient. Ils sont ensuite renvoyés pour évaluation au laboratoire de dosimétrie, qui compare la quantité de rayonnements reçue par le dosimètre et la dose initialement indiquée.

Tout résultat compris dans une fourchette de 5 % par rapport à la dose spécifiée est acceptable. « Au-delà de cette marge acceptable, chaque résultat fait l’objet d’une enquête. Nous aidons les physiciens médicaux travaillant en milieu hospitalier à lever tout malentendu ou à corriger les éventuels écarts », ajoute Mme Swamidas. En temps normal, il faut compter quatre à six mois entre la demande d’audit et la communication des résultats. Cela étant, les demandes urgentes sont traitées beaucoup plus rapidement.

« Depuis plus de 20 ans, nous faisons appel aux audits dosimétriques de l’AIEA-OMS réalisés par voie postale, qui garantissent la qualité de la dosimétrie de base », indique Mme Tatiana Krylova, responsable de l’unité de physique médicale du Centre russe de recherche sur le cancer N.N. Blokhin, à Moscou.

Mise au point de méthodes d’audit

L’AIEA continue, dans le cadre de projets de recherche coordonnée (PRC), à élaborer des méthodes d’audit dosimétrique. « La technologie en matière de radiothérapie évolue rapidement », constate Mme Swamidas. « Nous devons continuer à mettre au point de nouvelles méthodes pour ne pas nous laisser distancer par les nouvelles techniques. »

L’an dernier, l’AIEA a lancé un PRC étalé sur cinq ans, qui a pour objet de vérifier la dosimétrie de la curiethérapie à haut débit de dose – un type de radiothérapie par implantation auquel les médecins ont recours pour soigner les cancers gynécologiques. « Grâce à ce projet de recherche, l’AIEA coordonnera l’élaboration d’une méthodologie permettant de vérifier le processus de curiethérapie utilisé dans le traitement du cancer du col de l’utérus », poursuit Mme Swamidas. De nombreux pays à revenu faible ou moyen enregistrent de nombreux cas de cancer du col de l’utérus, et le projet s’appuie sur quatre PRC précédents qui ont contribué à définir et diffuser des méthodes d’audit pour les techniques de radiothérapie.

02/2022
Vol. 63-1

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